Puisque Saint Valentin il y avait, avec l’Alter Ego Conjugal nous sommes allés voir un film romantique. Un truc à voir en amoureux, avec l’amour plein les yeux.
Bref, on est allés voir Deadpool.
Comment ça, ce n’est pas romantique ? Mais si enfin ! Il y a une histoire d’amour et le costume du héros est rouge. C’est bien un signe.
Regardez Spiderman, il y a du rouge aussi dans son costume et on ne trouve pas plus nounours à la guimauve dans les super-héros. D’ailleurs j’ai l’impression qu’en dehors de cette cruche de Mary Jane, il ne sauve pas grand monde en fait. Mais je digresse…
Revenons-en donc à Deadpool. Allez « magnéto Serge! « , on refait la séance.
Fiche technique
Sortie: février 2016
Réalisateur: Tim Miller
Casting: Ryan Reynolds, Morena Baccarin, Ed Skrein
L’histoire en deux mots.
Deadpool n’est pas un héros, c’est un odieux connard (même s’il ne tient pas un blog. Joke inside). Ne me fusillez pas du regard, c’est lui qui le dit.
Au départ c’est juste un mercenaire du nom de Wade Wilson qui tue d’autres types pires que lui. Mais il voit sa vie et son histoire d’amour ravagées par l’annonce d’un cancer généralisé. Déstabilisé, il se résout à tenter un soit-disant traitement expérimental très particulier (et non officiel) qui devrait le guérir et accessoirement faire de lui un surhomme. Mais le traitement a des effets secondaires physiques inattendus. Devenu Deadpool, notre anti-héros se lance aux trousses du responsable de son état pour le contraindre à réparer les dégâts. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il a des arguments plutôt frappants.
On refait la séance.
A l’instar de mon estimée collègue de Booky Boop (dont vous trouverez l’excellente chronique de ce film ici), je suis plus fan de l’humour d’Alexandre Astier que de Franck Dubosc, si vous voyez ce que je veux dire. Attention, je n’ai pas dit que je n’aimais pas Dubosc, mais là où un spectacle me suffit pour l’année, je peux à contrario m’enfiler Kaamelott en intégrale. Donc l’humour en mode…
« Deadpool: [farts] Hashtag driveby. »
… autant ça me fait rigoler, autant je n’étais pas sûre de tenir 2h d’affilée sur ce registre.
Eh bien je l’avoue, je le dis, je le clame: j’avais tort.
Doté d’un humour absolument corrosif, voici que le plus allumé des anti-héros vient faire son show sur nos écrans et le moins qu’on puisse dire c’est que cela décoiffe.
A grands coups de vannes et de traits d’humour douteux, il casse les codes de l’univers des super-héros, sans pour autant oublier de détruire les méchants à grand coup de scènes d’action époustouflantes.
Mais attention, ne prenez pas Deadpool pour un enfant de choeur à l’humour un peu vaseux. On n’est pas dans la rédemption d’un Tony Stark qui décide de protéger le monde. Non, Deadpool joue pour une seule équipe: sa pomme. Grands pouvoirs et grandes responsabilités, il s’en tamponne. Il veut juste réparer « cette face de calzone au chorizo » et reprendre sa vie d’avant, quitte à faire quelques dommages collatéraux au passage.
« You’re probably thinking « This is a superhero movie, but that guy in the suit just turned that other guy into a fucking kebab. » Surprise, this is a different kind of superhero story. «
Les vannes fusent, pas toujours en finesse, le sang gicle et Deadpool s’amuse, taclant son propre film, jouant de la mise en abyme puissance 1000, prenant à partie le spectateur.
« Wow, this is such a big house, but it’s only the two of you here. It’s like the studio didn’t have enough money for another X-Men movie. »
Dans la peau de ce non-héros atypique, à mille lieux de la représentation du super-héros moral, droit et bien élevé (Captain America power!), Ryan Reynolds est impeccable et, oserais-je, jouissif. Écorchant au passage son interprétation du personnage de Green Lantern, on le sent complètement à son aise dans ce rôle déjanté. Le plaisir avec lequel il se prête au jeu est tellement perceptible que cela renforce sa connivence avec le spectateur.
De façon globale, Deadpool casse tous les codes autour du super-héros et du film de super-héros et des supers productions en général. C’est affirmé, assumé et annoncé dès le générique. Que ce soit le traitement du personnage en lui-même, le lien intégré avec le public, les références, le montage de l’action et de l’histoire, tout contribue à en faire volontairement un film hors des sentiers battus qui bouscule tout sur son passage.
C’est décalé, un poil violent (un poil…), ça part souvent en vrille mais la façon dont c’est présenté, amené, monté,est tellement cohérente qu’étonnamment, les excès passent sans se faire sentir. Rien dans tout cela n’est à prendre au sérieux et mieux vaut jouer du second degré et plus, si on veut apprécier le film.
Au final si l’on apprécie cette figure d’anti-héros absolu, sans foi, ni loi, ni éducation, ni morale, c’est parce-que justement prendre le parti pris d’un traitement si poussé du personnage n’était pas forcément si aisé qu’il n’y parait et que cela a été fait avec art.
Nota :Pour ceux qui aimeraient en savoir plus sur l’histoire du personnage et les comics associés, venez donc zoner par ici, l’ami Lost In Chapter13 nous a commis un joli craquage façon Deadpool plutôt ludique.
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