Généreusement prêté par Le Tanuki, je me suis lancée dans Une place à prendre de JK Rowling. Chronique d’une lecture en demi-teinte.
Résumé.
Editions Livre de Poche. Sortie 02/ 10/13. Prix 8.90€
Aimé de ses concitoyens, Barry Fairbrother est un notable charismatique siégeant au Conseil Paroissial de la petite bourgade de Pagford. Aussi son décès brutal d’une hémorragie cérébrale met-il toute la petite communauté en émoi. Mais rapidement sous les regrets et la peine se réveillent la convoitise, les vieilles rancœurs et les cadavres dans le placard.
Basses manœuvres et petites mesquineries, la place à prendre de Barry au Conseil Paroissial cristallise toutes les ambitions et ravive la discorde entre les clans.
Mon Avis.
Dans l’ensemble, ce fut une lecture agréable et une satire sociale bien menée. Néanmoins, ce n’est pas le coup de coeur absolu. Afin de vous offrir une critique aussi constructive que possible, je vous propose de faire la part des aspects positifs et négatifs.
Les plus.
On retrouve le style fluide et bien construit de JK Rowling qui rend la lecture très agréable. Les personnages sont merveilleusement bien posés et élaborés. Le récit alterne les points de vue, passant d’un personnage à l’autre de la communauté, liant les parcours les uns aux autres par des anecdotes et établissant ainsi la toile de fond de l’intrigue que représente la communauté de Pagford.
Discordes, querelles de voisinages, vieilles rancœurs, ragots en tous genres, jalousies et adultères, voilà les éléments de ce récit grinçant et noir, qui contraste avec l’image bucolique et idyllique qu’on se fait généralement de la campagne anglaise.
Le tout dresse un portrait acide et satirique des relations et enjeux de pouvoirs ou d’intérêts dans les petites communautés, brossant au passage les petites hypocrisies sociales de tout un chacun.
On y retrouve quelque part un arrière goût d‘Orgueil et Préjugés pour ce sens de la satire sociale. De Longbourn à Pagford, il n’y a quelques siècles d’évolution des moeurs, mais les enjeux et les langues de vipère restent les mêmes.
Les moins.
Mais… Car, il y a un « mais »… le récit souffre de quelques points noirs qui l’empêchent d’être aussi savoureux qu’il aurait pu l’être.
Les personnages sont très nombreux, les points de vues s’alternent et ils s’évoquent les uns, les autres naturellement. Or ils sont présentés assez rapidement et certains ont même des surnoms, du coup on se retrouve régulièrement perdu dans cette ronde infernale, obligé de revenir quelques pages en arrière pour s’y retrouver. Cela rend aussi un peu difficile le fait de reprendre la lecture quand on a posé le livre une journée. Cependant il est impossible de lire d’une traite.
Si l’aspect caricatural du récit lui donne son côté humoristique, on finit à terme par être un peu lassé de ces personnages tous négatifs. Même s’il faut admettre que cela a quelque chose de réaliste puisqu’on a tous nos bagages personnels à traîner. Seul Barry Fairbrother parait faire exception. Contraste voulu sans doute mais on en vient se demander ce qu’il est venu faire dans ce panier de crabes et comment il a pu s’y intégrer. Il fait presque trop contraste dans le décor.
Enfin c’est terriblement long. 682 pages. Et il en faut plus de 200 avant que l’intrigue ne commence à démarrer réellement. Néanmoins, l’avancée reste un peu laborieuse. Les fils s’emmêlent et s’entremêlent jusqu’à ce qu’on en espère plus qu’une chose : le dénouement.
Ce qui est dommage, car il n’y a finalement rien de gravissime qui pêche dans ce roman. Juste des petits détails qui font comme des gravillons dans la chaussure pendant la lecture et rendent cette balade campagnarde moins agréable qu’elle n’aurait pu l’être.
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