Evidemment les magazines ciné de mai et parfois de juin, ont beaucoup parlé de la Croisette. Mais pas que et heureusement pour nous.
Retour sur les films et les acteurs qui ont fait le festival et sur une planète ciné qui a continué de tourner au delà de Cannes.
Studio CinéLive #79
Au programme de ce numéro : Cannes bien sûr ! Mais aussi un intéressant article sur la thématique Séries françaises et politiques, les séries au banc d’essai et Harlan Coben à la conquête de la télévision.
Le point Cannes.
Studio CinéLive fait la part belle à la 69ème édition du Festival de Cannes avec un épais dossier qui occupe le coeur du magazine de la page 38 à 90. Impossible de tout vous résumer, of course. Mais allons-y pour un bref aperçu.
En mise en bouche, on retrouve bien évidemment la traditionnelle galerie des films présents au festival, Quinzaine des réalisateurs incluse, en compétition ou en présentation. Large panel donc de Julieta de Pedro Almodovar à Juste la fin du monde de Xavier Dolan. Amusant de voir au passage que le Moi, Daniel Blake de Ken Loach qui a finalement remporté la Palme d’or passe presque inaperçu au coeur de cette présentation. Comme quoi Cannes peut encore surprendre même les plus avertis.
Dans les gros titres, le dossier se poursuit avec quatre grandes interviews pour quatre films en compétition:
- Pedro Almodovar (qui s’est fait opéré du dos, breaking new ! Sait-il que je me suis tordu la cheville en avril ?) qui présentait Julieta .
- Marion Cotillard à l’affiche de Mal de Pierres et Juste la fin du Monde avec une rétrospective sur son année films. Cette petite a eu un emploi du temps très chargé !
- Jodie Foster qui présente Money Monster avec George Clooney et Julia Robert qui nous parle aussi sexisme à Hollywood. Ou plutôt qui tente d’essayer de nous en parler en dépit de l’insistance de son interlocuteur à revenir sur le sujet. Oui, tu es une femme à Hollywood, tu dois forcément avoir envie d’en parler…
- Juliette Binoche à l’affiche de Ma Loute qui évoque son travail avec « les cinq cinéastes qui l’ont conduite à Cannes »
On termine ce gros dossier par un quizz, Cannes en 69 questions et une rencontre celle avec Alice Winocour et Valérie Donzelli, deux réalisatrices jurées de la Semaine de la Critique. Il s’en passe des choses à Cannes.
Et sinon ?
Séries Télé, la politique fait son coming out.
Dans le contexte politique houleux actuel, Pierre Serisier évoque le renouveau de la série politique en France et sa métamorphose.
De façon assez concrète, il explique le rapport compliqué de la mentalité française à ce type de séries. Longtemps imprégnées d’une vision manichéenne du pouvoir, elles reviennent à l’honneur avec Baron Noir et Marseille et suivent l’exemple de leurs cousines américaines ou britanniques en se nuançant. Dans Baron Noir, les scénaristes Eric Benzekri et Jean-Baptiste Delafon allient dans leur héros comportement cynique et aspiration morale, déviant donc du preux chevalier.
Une voie donc initiée outre-Manche où les séries comme les films possèdent selon l’auteur de l’article, cette vertu salutaire de la sincérité. Ici je me dois de citer précisément son propos qui me semble avisé:
« L’une et l’autre parviennent à un équilibre entre la distance exigée par la fiction et la proximité née d’une connaissance personnelle du sujet. Ils ne bercent pas le public d’illusions que ce dernier a depuis longtemps remisées. Ils parient sur son intelligence et sa capacité de compréhension, pour peu qu’on prenne le temps de lui expliquer. »
J’ignore personnellement si on est d’ores et déjà dans cette optique en France. J’avoue que Marseille ne me tente absolument pas mais pourquoi pas se laisser tenter par Baron Noir, histoire de voir si le changement est vraiment amorcé, même si je crains que nous ne soyons encore loin de House of Cards en la matière.
Banc d’essai
La rédaction revient sur les séries à l’essai. Deux petits encarts ont attiré mon attention. Celui sur la scandinave Jordskott qui se fait décidément remarquer. Remercions l’intuition divine d’Anne-Ju qui nous l’avais mise sous le nez . (Si, si, ici même !). La série est reçue avec mention par la rédac. Un autre petit encart qui fait plaisir, dédié à l’épisode spécial de Sherlock, The Abominable Bride. Les coquins de la rédaction de Studio ont attendu la diffusion française le 19 mai dernier pour nous en parler. On ne reviendra pas sur le fait que diffuser un spécial de Noël en mai c’est quand même du grand art et qu’on doute sérieusement que la rédac ait attendu jusque-là. Passons, passons, car à n’en pas en douter ils ont apprécié puisque Sherlock est classé Série du mois pour ce spécial et remporte les félicitations du jury pour, je cite, cet épisode ambitieux sur le plan narratif qui s’avère une transition aussi séduisante que tortueuse entre les saisons 3 et 4.
Harlan Coben à la conquête de la télévision.
Dans la revue de presse précédente, j’évoquais avec vous mon plaisir de savoir Michael Connelly aux commandes de la série sur son héros Harry Bosch. Il faut croire que c’est dans la tendance puisque c’est Harlan Coben qui s’y colle à présent. Mais lui a carrément écrit sa toute première série télé, The Five. Du moins, il a signé le concept et co-écrit le scénario. Espérons que ce sera aussi passionnant que ses romans. Sortie en DVD le 31 mai et produite par Studio Canal.
So Film #41
Point Cannes.
Il n’y en a pas. C’est le numéro de juin. J’ai le droit de dire ouf ?
Tout pour Elle.
Zoom sur Elle Fanning, petite étoile hollywoodienne qui trace son bonhomme de chemin depuis quelques années déjà sur les plateaux de tournage. Jean-vic Chapus et Maroussia Dubreuil nous en tracent un portrait délicat qui dévoile une personnalité de battante, une jeune femme posée, disciplinée qui vit le cinéma comme une sportive de haut niveau . A tout juste 18 ans, nombreux sont déjà les réalisateurs de renom (Nicolas Winding Refn, David Fincher, J-J Abrams, Coppola père et fille) qui ont vu en elle l’étincelle d’une grande star.
Un petit bout de femme qui impressionne par sa maturité, son côté terre-à-terre et son professionnalisme.
Petite digression de ma part, mais en examinant l’article, je n’ai pu m’empêcher de faire le parallèle avec un autre article dans le Studio CinéLive sur Anya Taylor -Joy. Pas le même parcours ou le même charisme. Mais le même âge, le même type de physique, la même blondeur évaporée. Hollywood reviendrait-il aux blondes ?
La foire du Trône.
Étrange histoire que celle que nous narre Pierre Boisson à travers son enquête. Étrange et un peu folle aussi, mais qui démontre de façon complète et totale à quel point les séries peuvent influencer notre vie.
L’histoire d’un professeur d’université, Pablo Inglesias, féru de politique et de cinéma, qui décide un jour de tirer des leçons de politiques de la série qui le passionne, Game of Thrones.
Vaincre ou Mourir. Les leçons politiques de Game of Thrones. sera un ouvrage pluriel, écrit avec d’autres passionnés de la série, qui doit fonctionner comme un manuel pédagogique expliquant en termes intelligibles comment fonctionne la politique au royaume des Sept couronnes. Il faut croire que le monsieur aura bien appris les leçons de sa série fétiche puisqu’avant la sortie du livre, il fonde en janvier 2014 le parti Podemos et est élu quelques mois plus tard au Parlement européens. Pablo Inglesias aurait-il raison ? La conquête du pouvoir ne serait-elle qu’une bataille sur le plan des idées, des symboles et des référents culturels ?
Une étrange histoire, vous dis-je… Vous avez 4h pour traiter le sujet.
Première #471
Et c’est un numéro mai-juin donc…
Le point Cannes.
Pour commencer en beauté et en glamour, un petit point page 28 sur la présence féminine très marquée à cette 69ème édition du festival, avec notamment trois réalisatrices en compétition mais une féminité très présente aussi dans les films présentés. Tendance du moment ou évolution, je vous laisse vous faire votre idée. Mais il y a quelque chose cela est certain. Pour s’en rendre compte, il n’y a qu’à regarder les couvertures exclusivement féminines de ces magazines. Est-ce là, l’effet Cannes ?
Pages 52 à 73, on retrouve le traditionnel portefolio de présentations des films en compétition. J’ai néanmoins préféré la présentation, certes plus concise que celle de Studio CinéLive, mais plus aérée donc agréable à lire. Ceci étant un avis très personnel.
Rencontre: Kevin Costner.
Certes, il y avait un portrait d’Isabelle Huppert à l’affiche cannoise de Elle de Paul Verhoeven ou une interview de Jodie Foster (encore ?). Mais sous cette avalanche de féminité et de paillettes festivalières, j’ai préféré retrouver un peu de quiétude et de virilité. Alors je suis allée direct à la rencontre avec Kevin Costner page 83, voir ce que notre poor lonesome cow-boy avait à nous dire.
Bon, en vrai, il n’est ni pauvre, ni solitaire mais dans le contexte ça passait bien. Surtout qu’il reçoit Benjamin Rozovas dans son ranch et nous annonce qu’il se prépare à tourner un gros western, une saga de dix heures à décliner en plusieurs films, cet été. Ce qui m’a ravivé mon intérêt puisque j’ai un pas trop mauvais souvenir de Wyatt Earp. Ou alors ma mémoire me joue des tours, ce qui est possible car la chaleur est en train de me liquéfier les neurones. Entre musique country et écriture, il évoque ses projets, sa carrière, sa relation à la notoriété, de son amour du cinéma et ce qui le fait avancer.
A une époque, un des des mes jobs quotidiens était de m’assurer que la suite de Bodyguard n’existe pas. Et croyez-moi c’était du boulot. »
Rencontre avec un réalisateur et acteur en accord avec lui-même qui, à 61 ans, fourmille toujours de projets. Costner n’a pas fini de nous étonner.
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