Il y a huit ans, à un mois près, une journée d’automne boueuse, en partant de chez moi j’entendais râler ce que je pensais être un drôle d’oiseau. Plutôt véhément le piaf. Je l’imaginais rouge et bien énervé avec son piiii pîîîî pîîî très aigu.
En rentrant chez moi quelques heures plus tard, la nuit tombait et le cri s’était fait désespéré. J’ai compris que ce n’était pas un oiseau et que mon piaf devait du genre petit, poilu et mort de trouille. J’ai donc pataugé dans la boue, farfouillé dans les buissons avec l’aide généreuse d’un monsieur qui passait par là et on a fini par choper mon chanteur râleur qui était, certes véhément mais peu coopératif. Il faut dire que je devais bien peu ressembler à sa maman. Mon vétérinaire étant fermé, j’ai mis la petite chose mouillée et crasseuse dans ma veste, il est glissé dans ma manche … et il s’est remis à râler. Il ne devait plus jamais s’arrêter
La vie venait de me faire un drôle de cadeau.
Le genre petit, ébouriffé, ridicule, plein de puces, râleur et dépendant. On a réglé le côté puces, petit, ébouriffé… Pour le reste…
Je pourrais vous raconter que j’ai été raisonnable et qu’on a hésité à le garder. Mais on ne va pas se mentir. Cuteness absolue. On a craqué.
Evidemment, il a fallu faire les présentations avec notre gros pépère de la maison. Notre gros nounours rescapé des mauvais traitements, de l’abandon, de la SPA. Rescapé de tout. Mais après quelques présentations infructueuses, trois couettes baptisées, une nuit en sac de couchage, moult feulements et du FéliFriends…
Une longue collaboration venait de s’instaurer. Et on n’était pas pas près de récupérer notre canapé, nos fauteuils. Le salon était définitivement devenu la chambre des chats.
Il y a trois ans, notre gros nounours nous a quitté après un long et difficile combat que l’on a mené avec lui, à ses côtés jusqu’au bout.
Hier, à 18h, c’était au tour du pitchoune de s’esquiver, en plongeant doucement dans le coma. Mon bébé chat, devenu un bon gros loulou, s’est endormi sans trop souffrir après huit ans de câlins intensifs, dans son plaid mais pas chez nous.
Je n’écris pas cet article pour vous dire combien il était mignon, adorable, pas fini et totalement bébé dans sa tête. Qu’il mangeait des trucs impossibles, pleurait quand on allait se coucher et prenait le Minion pour son frère de portée.
Je l’écris pour rappeler aux amoureux des chats, que le rein reste l’organe le plus fragile pour un chat. Autant que le coeur chez l’humain. Mon chat est mort d’une insuffisance rénale qui s’est manifestée au départ par une bête cystite carabinée. Du moins en apparence. En réalité une infection carabinée s’est attaquée à la paroi de la vessie avant de toucher les terminaisons nerveuses de celle-ci et de la paralyser. Les efforts désespérés de mon vétérinaire pour faire repartir la vessie ont été vains et on n’a pas pu empêcher l’infection de toucher les reins. Dans notre cas, c’était indétectable, imprévisible, inévitable presque.
Mais la cystite en revanche est une maladie relativement courante chez le chat et une cystite prise trop tard peut avoir des conséquences désastreuses. Même si une infection urinaire cela paraît bénin.
Je sais, pour avoir aider des amies à en détecter chez leurs chats, que beaucoup ne connaissent les symptômes d’un infection urinaire (ou cystite) chez nos prédateurs de salon.
Alors, avec ma petite expérience en la matière, je vais vous laisser quelques conseils et indications qui peuvent vous aider à les détecter rapidement ou à les éviter. Je ne suis pas vétérinaire mais je peux vous transmettre les conseils qu’on m’avait donné, surtout pour le gros pépère qui en a eu beaucoup. Il s’agit surtout de préserver et de prémunir l’organe le plus sensible de votre chat, afin qu’il vive longtemps.
Détecter une cystite.
- Si votre chat a un comportement inhabituel, s’il devient brutalement distant ou grognon, nerveux. Ou qu’au contraire il se montre collant à l’extrême, c’est qu’il essaye de vous dire que quelque chose ne va pas.
- S’il va gratter sa litière toutes les cinq minutes pour y faire trois gouttes ou rien. Miaule et y retourne.
- S’il se lèche avec insistance et à répétition après avoir uriné.
- S’il perd l’appétit et bouge moins, reste prostré ou réfugié à l’excès dans son panier ou sur son coussin.
- S’il y a du sang dans les urines ou par terre près de la litière.
- S’il se plaint en urinant.
Vous seul connaissez votre chat et saurez détecter un comportement inhabituel.S’il présente un ou plusieurs de ces symptômes et persistent 24h, allez voir votre vétérinaire. Si les deux derniers apparaissent (sang et plaintes), allez-y immédiatement ! Ne vous dites jamais que cela va passer. Mieux vaut y aller pour rien ou pas grand chose et prendre l’infection à temps.
Préserver votre chat.
- Évitez la nourriture trop riche. Souvent les croquettes et pâtées de supermarché sont très grasses et en augmentant le PH urinaire du chat, le rendant sujet à ce type de pathologie. Les vétérinaires vendent d’excellentes gammes qui coûtent un bras, mais sont plus adaptées pour les chats, surtout d’intérieur. Si votre chat est sujet aux cystites, n’hésitez pas à aller vers une gamme urinary et à demander conseil à votre vétérinaire.
- Changez souvent son eau pour l’inciter à boire, surtout quand il fait très chaud. Les chats sont pointilleux et négligeront une eau pas assez fraîche ou qu’il estimeront sale. Changez -la donc une fois par jour. Demandez à votre vétérinaire si, en fonction de votre région, il vaut de l’eau du robinet ou de l’eau de source. Certaines eaux du robinet étant très calcaires ou trop traitées. La meilleure solution restant la fontaine avec un filtre à charbon. Un peu chère au départ (j’ai eu celle ci-dessous qui coûtait 27/30€ mais elle a duré 5 ans) c’est un excellent moyen d’avoir une eau saine pour votre chat. Vous trouverez les filtres en animalerie et chez Botanic.
- Évitez les litières fermées ou couvertes. Je sais que c’est plus glamour pour vos invités ou votre odorat mais elles retardent la détection de tout problème car vous ne voyez pas si le chat est allé normalement ou non uriner ou autre. Vous risquez de passer à côté des premiers signes de cystite et d’être incapable de donner des éléments tangibles au vétérinaire, comme la quantité et l’importance du nombre de pipis ou le moment de l’apparition des saignements. Vous redoutez les odeurs ? Prenez de la litière végétale en granulés. C’est de la sciure de bois agglomérée, écologique et biodégradable. Elle couvre les odeurs et surtout elle désintègre pour former une poudre là où le chat a uriné, ce qui permet une détection rapide et un nettoyage efficace. Ces arguments sont aussi valables dans le cas d’autres infections type intestinales (ex Gerbiose). Botanic la vend en eaux (7€ la première fois avec le seau que vous gardez puis 4€ la recharge de 20L) et ça aide le WWF. Enfin pour limiter les risques d’infection, changez complètement la litière au moins une fois par semaine. C’est bon pour votre intérieur autant que pour le chat.
- Parlons mutuelle. Je n’ai aucunement l’intention de faire de publicité mais c’est un fait, avoir une mutuelle pour mes chats m’a permis de les faire soigner, même dans les cas graves et de tout tenter. Une grosse cystite ou un accident peut vite coûter très cher. A ceux qui trouveront cela ridicule, rappelez leur qu’une hospitalisation pour un chat peut vite monter à 500€, ils rigoleront moins. Pour être en mesure de réagir dans toutes les situations, une mutuelle peut véritablement être une aide.Sachez que SanteVet propose des gammes de contrat Outdoor (extérieur pour les animaux qui sortent) et Indoor (pour les chats en appartement par exemple) à partir de 10.38€/mois, en fonction du contrat choisi et de l’âge de l’animal, avec une franchise allant jusqu’à 1500€ par an. Il faut noter qu’il ne faut pas attendre que votre chat (ou même votre chien) soit trop âgé pour l’assurer car au delà de 6 ou 7 ans, certaines mutuelles les refusent. Si vous souhaitez avoir plus de détails ou savoir concrètement comment ça fonctionne, vous pouvez me contacter par mail, je vous ferais un retour d’expérience. Mais pour mes deux chats, cela m’a été plus qu’utile.
- Soyez attentif à votre chat, il ne peut pas parler pour vous dire s’il a mal. Aussi le moindre changement de comportement peut être un signe que quelque chose ne va pas. Ecoutez votre intuition et à ceux qui vous diront Ce n’est qu’un chat tu t’inquiète trop. Dites leur merde. C’est votre chat. Sa vie dépend de vous.
- Sachez que l’hypothermie est aussi grave que la fièvre chez un chat, voir plus. Si votre chat est apathique, a le museau glacé et la bave aussi, prenez sa température immédiatement et emmenez le chez le vétérinaire tout de suite.
- Donnez les moindres détails à votre vétérinaire. Dans notre cas, c’est une impression de tremblements ou de frissons qui l’a poussé à faire une prise de sang supplémentaire qui a déclenché le diagnostic.
Je terminerais cet article en remerciant mon vétérinaire, le Docteur Denis Lefebvre et son équipe qui ont toujours merveilleusement suivis, soignés et accompagnés mes chats en toutes circonstances. Ils auront fait l’impossible pour les sauver l’un comme l’autre et se sont montrés humains, compatissants autant envers nous qu’envers nos chats. Un bon vétérinaire c’est un allié de choix pour la santé de votre chat, comme votre médecin sachez le choisir avec soin.
Salut mon p’tit chat, passe le bonjour à ton copain pour moi. On ne vous oublie pas, comme a dit le Minion: « Je l’aurais toujours dans ma tête. Un ami comme ça, ça ne se quitte pas. »
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