Non pas Hans Grüber. Même si cela m’aurait follement amusée de vous en faire une biographie imaginaire.
Non, non n’insistez pas !
Ce sera pour une prochaine fois. Vous êtes déjà trop dissipés.
Soyons un peu sérieux et parlons ciné.
Have you met… Hans Zimmer ?
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Fiche signalétique.
Profession: Compositeur
Né le : 12 septembre 1957.
Nationalité : Allemand/américain.
Signes distinctifs : Serial composer/ Sublimateur de films
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Il n’y pas beaucoup de compositeurs de bandes originales qui peuvent se vanter d’être plus connus, ou aussi connus, que les acteurs des films pour lesquels ils composent.
D’être de ceux qui vous font s’exclamer au générique : Bon sang mais c’est bien sûr !
Mais ils sont pourtant quelques uns à hanter nos box-offices tout autant que les cérémonies de récompenses : John Williams, Danny Elfman, David Arnold, Ennio Morricone, James Horner, Howard Shore et bien évidemment Hans Zimmer !
Si vous n’en connaissez pas un de ceux-ci, dites-le moi en commentaire que je corrige cela au prochain Have you met.
Et l’on peut dire que le monsieur est véritablement tombé dans la potion magique quand il était petit puisqu’il commence le piano à l’âge de trois ans.
Mais comme le solfège c’est pour les faibles, il décide rapidement d’apprendre la musique en autodidacte. On peut dire que ça lui réussit. D’assistant auprès de son mentor, Stanley Myers, il devient rapidement co-compositeur et dès 88, il va marquer vos esgourdes. Si, si écoutez-donc…
Eh oui c’était lui ! Avec des sonorités très marquées par la musique électronique en vogue à l’époque. Notez d’ailleurs que ce surdoué a déjà trouvé sa marque de fabrique puisqu’il travaille ces sonorités modernes avec des instruments classiques comme la flûte de Pan si mes oreilles entendent bien. C’est précisément ce don pour les mélanges harmonieux qui définir tout son style.
Et c’est parti pour une première nomination aux Oscars. On est doué ou on ne l’est pas.
Il continue son bonhomme de chemin au cinéma avec différents films à grand succès jusqu’à ce que 1995 le consacre définitivement comme une étoile de la musique de cinéma.
En compagnie d’Elton John, il fiche un frisson au monde entier du cinéma, récolte un Oscar et ne s’arrêtera plus. En revanche, nous on est bien obligés de s’arrêter pour sortir les mouchoirs, lui déclarer notre amour et crier au génie.
Résumer la filmographie d’Hans Zimmer, ce serait comme vouloir résumer un dictionnaire de l’histoire du cinéma depuis les années 80. Il est presque omniprésent dans la liste des films qui nous ont marqués. Mais sachez que des frissons d’émotion ou d’aventure, Hans Zimmer vous en a procuré beaucoup à votre insu.
En 2000, c’est la splendide bande-originale de Gladiator qui fait chavirer les coeurs.
Jouant toujours du moderne et du traditionnel, de l’orchestral et de l’électronique, Hans Zimmer capture l’émotion au coeur du film et la fait monter à son paroxysme afin qu’elle nous enveloppe comme une vague qui déferle. A croire que cet homme-là est un peu sorcier.
On pourrait croire à une chance insolente, à l’inspiration d’un film, mais le compositeur prodige nous bluffe à nouveau sur The Last Samouraï en 2003.
Plus puissant, plus guerrier mais toujours aussi efficace. Encore une épopée héroïque me direz-vous. Ne vous y trompez pas, Hans Zimmer n’est pas le héros d’un genre. Du cinéma à la télévision, il signera les bandes originales de films aussi variés que Thelma & Louise (1991), Backdraft (1991), Rasta Rockett (1993), le Prince d’Egypte (2000) Armageddon (1998), The Ring (2002), The Holidays (2006) Les Simpsons (2007), Kung-Fu Panda (2008), Sherlock Holmes 2009, Inception (2010), Interstellar (2014) et bien d’autres… De l’horreur au film d’action, en passant par le dessin-animé loufoque et la comédie romantique, rien ne semble l’effrayer. Pas même les jeux vidéos puisqu’il compose également la musique de Call of Duty (entre autres).
Mais deux de ses réalisations devraient parler en particulier à votre mémoire. En 2005, il collabore avec un certain Christopher Nolan et signera les bandes originales de l’ensemble de la trilogie Batman, réalisée sous l’égide de celui-ci.
Un petit régal pour les amoureux du genre. Cette bande originale, à l’instar du film, porte quelque chose d’haletant, sombre et héroïque, comme un coeur oppressé qui bat la chamade. Un éclat du combat moral de l’homme derrière l’armure ?
Dans la foulée, il s’engage sur une autre franchise sur laquelle il laissera aussi sa marque et qui va imprégner nos mémoires d’un souffle d’humour et d’aventure…
Alors celle-ci une fois qu’on l’a dans la tête, il n’y a plus rien à faire, on a envie de revoir le film. L’amour, l’aventure, la trahison, les dangers, l’héroïsme, la magie, la vie de pirate et le cap’tain Jack Sparrow , cette musique porte tout en elle.
A noter sur cette bande originale en particulier, la magnifique utilisation des choeurs qui est aussi une marque du compositeur.
Il fut une époque où j’aimais Hans Zimmer sans le savoir. Au fil des films, j’ai appris à le connaître, à le reconnaître. Parfois il m’arrive de revoir un film et de me dire: Ah mais oui c’était lui ! Au cinéma maintenant c’est presque devenu un jeu de cache-cache, j’ai l’intuition, je le devine, je le guette au générique. Je pourrais vous en parler pendant des heures parce que je n’ai pas besoin de chercher mes mots. Juste à écouter sa musique. Et tout ce que j’ai pu en aimer me revient.
Mais je dois m’arrêter là sous peine de vous perdre, car le monsieur est plus que prolifique. D’ailleurs c’est une honte, mais j’ai du me limiter aux grands points de sa carrière pour vous permettre de le situer, sinon il aurait fallu cinq parties à ce Have You Met.
Sachez néanmoins pour finir que le monsieur a aussi lancé en 2003 un studio Media Venture devenu Remote Control pour aider des compositeurs à se lancer dans la musique de film et leur donner accès à des technologies de pointe. C’est ainsi une véritable équipe de talents qu’il réunit sous son label.
Il y a quelque chose de fascinant chez Hans Zimmer. Parfois on se demande si sa seule musique ne suffit pas à transformer un film en succès. Comme une poudre magique.
Et quand on lui demande :
Is there a type of scene that you find particularly difficult to underscore?
On a beau parler de « difficultés », à lire sa réponse, on croirait que chez cet homme le génie coule de source:
« Look, they all have their own difficulties, but I wouldn’t call it difficulty—it’s a hard job. I’m the one who creates my own difficulties because I know what I want to say. I’m just trying to figure out how to say it. All I have in front of me is a bunch of notes that everybody has access to and you’re just trying to figure out some sort of vocabulary out those notes which has meaning to those images in front of you or that story. The only thing you can do is figure out how it resonates in you. That’s pretty much what I do—I keep thinking. Rather than inventing, I’m discovering. I’m discovering the set of notes only going, « Oh hang on a second! If I put these three notes together there seems to be a message in them somehow. » If you combine that with the images, suddenly there is context. The one completes the other. »
(1)
Mais enfin Georgette c’est évident ! Croyez-moi sur parole, j’ai beau aimer la musique et le cinéma, même si vous m’apprenez le solfège et qu’ensuite vous me mettez un paquet de notes sous le nez avec des partitions, jamais vous n’aurez ce résultat. Vous aurez tout. Surtout des trucs inattendus. Mais pas ça.
Neuf nominations aux Oscars, dont un obtenu, des BAFTA, des Golden Globes en pagaille et 147 films à son palmarès, que dire de cet homme, sinon qu’il est magique !
Pour en savoir plus :
- Un petit site internet : Hans Zimmer
- La petite Fiche Allociné pour un regard complet sur sa carrière.
- Une interview pour le site UK.complex.com / (1) source de la citation
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