… Et je suis maniaque.
Comme chaque année, j’ai remonté mes cinq cartons de décorations et merdouilles noéliques en me promettant de faire simple et de ne pas déclencher le plan ORSEC sur la décoration de Noël.
Et comme chaque année, cette résolution a lamentablement échoué et le ça va me prendre deux petites heures, s’est fini en épisode des Maçons du Coeur de cinq heures avec renversement de la maison et méditation transcendantale pour placement optimal de la plus petite merdouille.
Mais pourquoiiiiii ?
Comme chaque année, le dressage des bouquets de Noël a viré à la bataille rangée dragon VS tiges en cinq étapes :
- J’enlève avec soin l’ancien bouquet.
- Je place les branches givrées en décédant sous une pluie de paillettes.
- Je tente de les caler et évidemment le placement parfait du départ part en sucette.
- Tout le monde évacue le périmètre tandis que je tente de contrôler mon Chi pour caler ces **** de branches.
- Le bouquet est calé, dressé mais je passe la soirée à le fixer d’un air hostile parce-qu’il y a UNE branche qui est décalée de 1.5 cm vers la droite. Donc pas comme je voulais.
Au bout de cinq heures, la phase 1, donc sans sapin, ni guirlandes aux fenêtres, est terminée. Je suis ébouriffée, asphyxiée par poussière et paillettes, et évidemment énervée parce-que ce n’est pas exactement comme je voulais.
Mais tout ça c’est de la faute de ma mère. Coucou Maman ! C’est un hommage.
Ma mère c’est un maître Jedi de la décoration de Noël. Comme disent les jeun’ss, à côté d’elle, laisse tomber, tu peux test et les décorateurs des vitrines des Galeries Lafayette passent pour des amateurs. Ils sont une armée pour rendre le truc féerique, alors qu’elle, avec trois décorations sorties d’un grenier poussiéreux, elle te fait Disney Land.
Ça doit être le gène alsacien ça. Un gène spécial qui noélise tout ce qu’on touche. Quand un alsacien éternue à Noël, ça fait des illuminations je pense. Tout devient scintillant et brillant. C’est un super pouvoir régional en fait. Ça et la multiplication de la nourriture dans tous les coins de la maison.
Sauf que ma maman, elle vous fait ça avec n’importe quelle décoration. A Pâques, elle avait ramené des branches de saules pour faire un bouquet, y accrocher des oeufs décorés et autres choses qui auraient ravi un amateur de Beatrix Potter. Eh bien le saule a refait des feuilles et des racines. Oui Messieurs, Dames ! Remonte ton slip, Dumbledore, ma mère est dans la place !
Là où tu penses ne pas pouvoir faire mieux, elle te glane le petit truc qui va faire toute la différence. Elle joue des formes, des reflets, des lumières, des couleurs. Un simple miroir offre le support pour un habile jeu de reflets avec le givre d’un bouquet.
Depuis ma plus tendre enfance, j’ai eu l’habitude qu’en période de Noël, ma maison se transforme comme ça, en un pays merveilleux.
Pays merveilleux où tu prends cinq kilos parce-qu’il y a toujours à portée de main une coupe de quelque chose à grignoter : fruits, chocolats, bredele, sablés… Et tant qu’à avoir bêtement la bouche ouverte à regarder autour de toi, autant en profiter pour déguster des bonnes choses.
Je me souviens de ma meilleure amie du lycée, qui passait à cette période, juste pour qu’on s’asseye sur l’escalier du salon et qu’on contemple le résultat… en grignotant des bredeles.
Alors comment voulez-vous lutter quand vous avez été élevée comme ça ? J’ai beau jurer mes grands dieux qu’on ne m’y reprendra plus, c’est ancré dans le patrimoine génétique. A partir de novembre, je commence à envisager chaque meuble dans son habit de lumière et chaque premier décembre, c’est comme une démangeaison. L’an prochain je remettrais encore la maison upside down, pour faire vivre une touche de magie de Noël… Il faut être maso quand même.
Sur ce, je vous laisse, j’ai une branche de houx qui n’est pas dans l’axe. Ça m’énerveuuuu !
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