J’ai été un peu silencieuse ces derniers temps.
Je n’ai rien dit pour Berlin.
Je n’ai rien dit pour Georges Michael.
Pas plus que pour Michèle Morgan.
Je me suis lamentablement roulée en boule sur moi-même, dans mes guirlandes et mes paquets cadeaux pour ignorer le reste du monde et ses déboires. Égoïstement.
Et là, Carrie Fisher.
Sans être une fan assidue de Star Wars, je l’aimais bien moi, Carrie Fisher. J’aimais l’actrice, son duo terrible avec Harrison Ford. Ses diverses apparitions, ses caméos, ses clins d’oeil.
J’aimais la femme aussi. Ses diverses talents d’actrice, de scénariste, d’auteur. Son franc-parler, son humour, sa gouaille, son sens de l’autodérision et son oeil critique. J’en ai toujours eu l’image d’une femme solide, qui avait su combattre ses démons et reprendre sa vie en main. Quelqu’un de droit dans ses bottes qui assumait autant ses victoires que le ridicule ou les déboires. Pour le coup, on pouvait dire que elle, la Force, elle l’avait.
J’ai la désagréable impression d’avoir passé mon année à écrire des articles nécrologiques. D’avoir passé douze mois en colocation avec la mort qui jouait au bowling de tous côtés en enchaînant les strikes de toutes parts. Figures célèbres ou illustres inconnus, les quilles n’ont pas arrêtés de valser. Et Carrie Fisher c’est un peu la goutte d’eau.
Alors 2016, je n’ai qu’une chose à te dire. Toi, tes attentats, tes coups du sort, ton cortège de disparus, tes guerres, ton contexte de pompes funèbres, ton Brexit, tes élections américaines qui puent :
Tu vas me faire le plaisir de décarrer d’ici la fin de semaine, sans laisser de traces. Vite fait et proprement. Tu remballes avec toi ton copro-nuages d’embrouilles et ta loi de Murphy. Je veux les lits au carré et la clé sur la porte. Tu refermes derrière toi et tu fais place nette.
A tous mes amis grands fans de Star Wars, je suis désolée les gars. On perd une grande dame. May the Force be with you, guys.
Laisser un commentaire