Il y a une brassée de soirs de cela, Les Petits Pédestres Croustillants tenaient salon sur Messenger, à ce stade cela s’appelle tenir salon, lorsque Le Brocoli fit basculer la soirée :Oh les filles, il y a Indiana Jones à la télévision !
Jamais on ne vit conversation plus promptement désertée. En un clin d’oeil, l’endroit était balayé, la causeuse Louis XVI retapée et tout le monde avait filé.
Même si je ne fus point la dernière à filer, cela me fit sourire de voir l’impact que conservait toujours ce personnage. Comment un film sorti en 1989 parvenait toujours à attirer son public.
Retour sur une saga et un personnage culte qui n’ont pas fini de nous fasciner.
Indiana Jones : la trilogie.
Avant que certains d’entre vous ne commencent à siffloter Hey June pour me rappeler qu’il existe un soit disant quatrième opus, mettons les choses au point : avec tout le respect que j’ai pour Harrison Ford, à l’instar de Die Hard, Indiana Jones restera une trilogie. Indi chez les Asgards, ce n’est pas passé. Laissons cela à Stargate je vous prie, ou à Nick Frost et Simon Pegg.
Je ne renie pas un sérieux effort d’imagination dans le scénario et une volonté d’établir une filiation avec les films d’origine, mais juste non. Soyons sérieux s’il vous plaît.
Ceci étant clair, dans le monde fabuleux de June, Indiana Jones comporte donc trois films :
- Indiana Jones et les Aventuriers de l’Arche Perdue. (1981)
- Indiana Jones et le Temple Maudit. (1984)
- Indiana Jones et la Dernière Croisade. (1989)
Et puis c’est tout. Le premier qui me parle de la suite prévue pour juillet 2019, je le crame à la prochaine séance du GrOG.
Ces trois aventures de notre héros partagent un schéma narratif global commun :
- Parti à la recherche d’un artefact précieux et sacré, Indiana fait face à moult difficultés dont des ennemis tenaces souvent soit allemands soit soviétiques, en concordance avec l’époque du récit.
- Armé de son célèbre couvre-chef, de son intelligence et de son fouet, et en évitant les serpents, il parvient à distancer les ennemis / trouver les indices / découvrir l’artefact. Rayez la mention inutile.
- Il se fait rattraper les horribles qui fatalement meurent dans d’atroces souffrances en voulant s’approprier une relique sensée leur apporter la vie éternelle / le pouvoir / la fortune. Rayez la mention inutile. Car évidemment ils n’ont pas lu le mode d’emploi et ils font ça comme on sortirait un plat brûlant du four sans maniques.
- Indiana Jones triomphe donc et retourne sagement donner ses cours à l’université où l’attendent des étudiantes énamourées… jusqu’à la prochaine aventure.
C’est simple mais efficace, certes me direz-vous, mais pas excessivement original, alors quel est le secret d’un tel succès ? Voyons donc cela ensemble, voulez-vous ?
Attention trilogie culte !
Un duo magique aux commandes
Il faut dire que ce ne sont pas des inconnus qui se cachent derrière la saga Indiana Jones. Aux commandes on ne retrouve rien de moins que Steven Spielberg à la caméra et Georges Lucas aux commandes. Si les deux compères avaient l’habitude de se faire des clins d’oeil dans leur films respectifs, cette fois-ci c’est la caméra de l’un qui a servi la plume de l’autre et vice-versa. On trouve d’ailleurs des références à Star Wars soigneusement disséminées dans les différents volets. Soyez attention aux plaques d’immatriculation !
Les comparses se sont également fait un petit plaisir en faisant ensemble une apparition dans Le Temple Maudit, où ils incarnent deux missionnaires.
Ce qui est certain c’est qu’avec un duo pareil, la saga et ses intrigues n’aillaient manquer ni d’humour, ni de piquant. Le moins que l’on puisse dire est qu’une des grandes qualités des différents volets est de ne pas se prendre au sérieux. Pourtant maniant action, suspens dérision et humour avec virtuosité, la saga se révèle captivante. Après tout un James Bond chez les archéologues, c’est une chose qu’on ne voit pas tous les jours.
Un casting idéal
Il faut dire que la saga aura pu s’appuyer sur le charisme de son casting et notamment de l’interprète du rôle principal, Harrison Ford. Je le dis souvent, il y a des rôles et des acteurs faits pour se rencontrer. C’est comme une évidence. Rendons grâce aux aléas du destin d’avoir permis qu’Harrison Ford décide un jour de délaisser son métier de charpentier pour le cinéma afin de permettre cette rencontre. Avec tout l’amour que j’ai pour la moustache de Tom Selleck, la face du cinéma en aurait été changée s’il avait pris le rôle.
Harrison Ford sait apporter au personnage ce côté à la fois crédible et malicieux, sexy et touchant, viril et trouillard. Ce n’est pas l’archétype du beau gosse hollywoodien, on pourrait difficilement l’assimiler à Brad Pitt. Cependant il ne manque ni de charme, ni d’atouts et est aussi crédible en aventurier qu’en professeur d’université. Quand il vient nous expliquer que le Graal doit se trouver à Alexandretta, si improbables que soient les explications qui feraient mourir de rire un véritable archéologue, on veut bien le croire.
Et pas uniquement parce-qu’il a un sourire ravageur… Même si ça joue.
Ce cher Indiana se trouve souvent bien entouré avec Karen Allen ( Marion), John Rhys-Davies (Sallah), River Phoenix pour sa version adolescente et nul autre que James Bond himself aka Sean Connery comme digne paternel. Le duo Sean Connery/ Harrison Ford est d’ailleurs l’une des raisons qui fait souvent préférer le troisième opus, La Dernière Croisade, à beaucoup d’aficionados de la saga. Comment résister à la dynamique hilarante qui existe entre les deux et à ce que cela nous révèle d’Indi.
Au passage, la musique de John Williams est à elle-seule un membre essentiel du casting, puisque le compositeur a su créer pour notre archéologue préféré un morceau resté dans toutes les mémoires et sonne comme un souffle d’aventure. Un accompagnement musical qui a largement contribué au succès des films.
Un personnage emblématique
Indiana Jones séduit autant car le personnage porte en lui-même un savant cocktail : aventure, action, humour, mystère sur fond d’érudition. Ce n’est pas juste un aventurier ou pire, un vénal pilleur de trésors. C’est avant tout un scientifique, un archéologue féru des mystères historiques. C’est son érudition autant que son sens de l’aventure qui lui permettent de se sortir d’affaire. Filou, séducteur, il possède malgré tout un sens moral irréprochable.
Si on ne lasse pas de cette saga, c’est qu’elle a su toucher nos imaginaires avec un personnage singulier et emblématique. Son originalité et son humour sont le reflet d’une époque où on ne fabriquait pas du blockbusters à la chaîne mais où, en dépit d’enjeux financiers, on prenait encore plaisir à faire des films. Où l’on pensait encore au spectateur et pas seulement au tiroir caisse.
C’est parce-que Georges Lucas et Steven Spielberg ont pris plaisir à imaginer cette saga, qu’on en prend toujours à la regarder et que ses références sont devenues cultes. Aujourd’hui encore on rêverait de trouver au détour d’un amphi d’Histoire un professeur qui ressemble à Indiana Jones, car ce personnage a sorti l’archéologie du rayon des disciplines poussiéreuses pour en faire toute une aventure.
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