Fiche technique
Sortie : octobre 2017
Réal : Taika Waititi
Casting : Chris Hemsworth, Tom Hiddleston, Cate Blanchett, Jeff Goldblum, Idris Elba, Tessa Thompson, Karl Urban, Mark Ruffalo.
Synopsis
Après les événements de Sokovie, hanté par ses terribles cauchemars, Thor part en mission à travers l’univers pour retrouver les pierres d’Infini et empêcher le cataclysme qu’il a vu s’abattre sur Asgard en songe : le Ragnarök.
Hélas, alors qu’il pense avoir triomphé, les choses vont de mal en pis : il assiste impuissant à la disparition de son père et au retour de sa soeur Hela, déesse de la mort. Privé de son précieux marteau et fait prisonnier sur une planète dégénérée à l’autre bout de l’univers, il se retrouve à devoir affronter un adversaire inattendu mais familièrement vert dans un rocambolesque combat de gladiateurs pour tenter de gagner sa liberté.
Saura-t-il trouver des alliés qui l’aideront à empêcher la chute d’Asgard et les desseins d’Hela ? Loki se rangera-t-il aux côtés de son frère ou choisira-t-il son propre parti encore une fois ?
Mon avis
Une bonne douche de fun ! Après la déception de Guardians of the Galaxy vol.2, Thor Ragnarok nous apporte exactement ce qu’il fallait : un oeil neuf et une touche de décalage justement dosée. Et on pousse un ouf de soulagement car cette phase 3 du MCU (Marvel Cinematic Universe) on commençait à la sentir moyennement.
Déconstruisant avec humour l’image virile et assurée de Thor, le scénario le place en échec dans sa quête pour mieux le reconstruire en vrai héros. Un héros qui doit accepter de faire table rase du passé, de ne pas triompher cette fois, pour faire au mieux et trouver sa place. Eh oui pour une fois la morale se trouve dans l’échec et non dans la victoire (Je n’en dirais pas plus.) et c’est un point qui nous change de façon rafraîchissante des Marvels précédents.
Pour autant, Thor Ragnarok n’est pas un film triste. Le scénario distille avec un certain équilibre humour et gags, se jouant des personnages charismatiques (Loki, Thor ou Hulk) et le côté facétieux de Taika Waititi derrière la caméra se ressent dans sa réalisation. On pourrait presque discerner son sourire amusé derrière certaines scènes. Les personnages ne sont guère épargnés et on se balade avec un Hulk/Banner totalement paumé, une Valkyrie dépressive et alcoolique et un Thor diminué, pas franchement à son avantage (bien que toujours physiquement intelligent).
On pourrait espérer que Loki sauve l’honneur, mais en fait non. Fidèle à lui-même, fourbe et facétieux, il apporte avec lui son petit festival de retournements de situation et de scènes comiques dans lesquelles Tom Hiddleston excelle autant que son costume est seyant.
Pour vous la faire courte, un quatuor de formidables combattants cabossés de la vie vont tant bien que mal tenter de sauver Asgard d’une déesse de la mort absolument déchaînée (avec une espèce d’araignée sur la tête). A ce jeu-là, le casting s’amuse et nous aussi, ce qui est toujours une bonne chose pour un film.
C’est d’ailleurs à travers cet aspect humoristique et son univers coloré et graphique, qu’en mon sens le film se rapproche de l’esprit des comics. Mais peut-être suis-je trop enthousiaste ?
Sans que les styles ne soient similaires, le travail sur l’esthétique et la mise en scène n’a pas été sans m’évoquer celui de Scott Derrickson sur Doctor Strange.
En parlant de Doctor Strange (viens voir le Docteur, non n’aies pas peur… Pardon) le film fait avec soin le lien avec les scènes post-génériques de celui-ci, s’offrant au passage le luxe de reprendre la référence à Sherlock ( le 221 Bleeker Street, telle est l’adresse du Docteur) et de nous offrir une confrontation Thor/Strange qui présage du lourd sur la relation des deux personnages et dévoile un peu l’évolution de Strange. En un tour de main voilà Thor Ragnarok replacé dans la boucle du MCU et Doctor Strange en connexion avec les Avengers.
Arrêtons maintenant sur Hela. Cate Blanchett est superbe dans le rôle. On sent qu’elle s’amuse autant à jouer cette déesse dark, revancharde et badass qu’on en a mis à soigner l’esthétique et le costume de la dame. C’est de la super méchante qui a de la chien, c’est le cas de le dire. Joke inside pour ceux qui ont vu le film.
Mais… Comme toujours dans les Marvel, je reste titillée par la faiblesse du personnage. Ses motivations sont claires, tout comme son objectif. Cependant, j’ai toujours cette impression d’un méchant version pub Orangina Rouge.
Mon opinion est ce que cela vient du fait qu’on n’a pas le temps de faire connaissance avec le méchant qui généralement nous explique ses motivations en une scène de 5 min, puis les martèle lors de la confrontation avec le héros. Au cas où vous n’auriez pas compris… C’est ce qu’on appelle un sérieux raccourci. Une petite scène d’archives Hela/Odin n’aurait pas été superflue…
Thor Ragnarok est un divertissement qui remplit bien son contrat. En s’amusant, on ne voit guère passer le temps et l’histoire permet au personnage d’évoluer et modifier son statut, tout en ouvrant la porte à de nouvelles péripéties. Sans être le meilleur du MCU (Marvel Cinematic Universe), il a l’avantage d’avoir un style qui lui est propre et d’apporter une touche décalée, à l’instar du premier volet de Guardians of The Galaxy. A mon sens, c’est une bonne surprise, aussi inattendue que rafraîchissante et je décerne une mention spéciale à la musique qui accompagne les combats de Thor.
Si Guardians of the Galaxy vol.2 m’avait fait craindre le pire, Thor Ragnarok remonte le niveau, laissant espérer que le MCU a encore de la ressource et peut encore nous surprendre. En attendant, faites péter le pop-corn, posez le cerveau et calez-vous dans votre fauteuil pour un bon moment de détente.
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