Le cinéma, il est tombé dedans quand il était petit et il démarre sa carrière à l’âge de seize ans. La carrière qu’il a bâti depuis, sur les planches comme à l’écran, est le reflet d’un acteur et un comédien investi, doué et travailleur.
Avec sa dégaine juvénile (42 ans, qui l’eût cru ?), il se révèle à travers ses rôles toujours plus complexes, usant de ce regard bleu terriblement expressif.
Ladies and gentlemen, please, let me introduce you the most british of scottish actors.
Have you met James McAvoy ?
Fiche signalétique
Nom complet : James McAvoy
Né le : 21 avril 1979
Nationalité : Ecossais
Profession : Acteur, producteur
Signes distinctifs : Chante, danse, lit dans les pensées. Tout dans le regard.
La petite histoire de James McAvoy
Lorsque James McAvoy m’a accrochée pour la première fois au cinéma, il m’a brisé le coeur. C’était en 2005, il jouait le faune dans le premier volet de Narnia.
Oui je vous vends un acteur que j’ai remarqué, déguisé en faune, jouant du pipeau dans une cabane, offrant du cake et des sardines comme goûter à une petite fille. N’empêche qu’en le voyant dans ce rôle, je me souviens avoir pensé qu’il pourrait jouer n’importe quoi.
De fait, je ne m’étais pas trompée sur ce point. Mais ne glissons pas vite de la petite histoire dans la grande.
Comme beaucoup d’acteurs, James McAvoy a commencé son apprentissage par le théâtre, mais dès ses quinze ans, il côtoie les caméras et multiplie les apparitions dans des séries ou des petits films. En parallèle, il étudie à l’Académie royale de musique et d’art dramatique d’Écosse et obtient son diplôme en 2000.
S’il est remarqué, les débuts de James McAvoy ne sont pas suffisamment flamboyants pour lancer sa carrière, ni assurer sa subsistance. Issu d’un milieu modeste, il travaille à côté dans une boulangerie pour payer ses cours et s’assurer un revenu.
Un premier palier est pourtant franchi quand il rejoint en 2001 la série Band of Brothers, produite par Tom Hanks et Steven Spielberg. Il intègre un casting prestigieux et croise au passage Simon Pegg ou Michael Fassbender. Et c’est là que le tournant s’amorce doucement.
Dans l’oeil du public
Si ce n’est pas encore la gloire, les opportunités commencent à arriver et en 2004, il signe son premier rôle véritablement marquant avec Inside i’m dancing (Rory O’Shea was here). Interprétant un jeune homme atteint de dystrophie musculaire (à l’instar de Stephen Hawking), l’acteur va aller à la rencontre de personnes handicapées, atteintes de cette pathologie pour se préparer au tournage et être au plus de ce que vivent ces malades. De son propre aveu, cela a été : « une très belle expérience mais aussi éprouvante et dure. Parce-nous étions avec des personnes qui souffraient beaucoup, et dans mon cas, des personnes qui allaient mourir très jeunes. »(source Interview Télérama)
2005, nous en revenons à Narnia et au faune Tumnus. Un petit rôle qui va le faire découvrir au grand public et lui ouvrir deux possibilités importantes :
- Le Dernier Roi d’Ecosse, en 2006, où il s’illustre aux côtés de Forest Whitaker
- Becoming Jane, en 2007, aux côtés de Anne Hathaway, Julie Walters, Maggie Smith
Si dans le second, il emporte le coeur du public féminin, dans le premier, il se révèle tout simplement brillant. Deux films, deux interprétations radicalement différentes qui dévoilent l’étendue de ses capacités en tant qu’acteur. Et c’est loin d’être fini…
Inclassable, James McAvoy. Jamais cantonné à un type de personnages, il se glisse d’une interprétation à l’autre avec une fluidité impressionnante.
Si l’on dit que le regard c’est l’essence d’un acteur, il use du sien comme d’une arme, sachant le rendre chaleureux ou psychopathique avec une facilité déconcertante. C’est d’ailleurs ce qui lui vaudra le succès critique de Split (février 2017) où il réussit à incarner un homme possédant 23 personnalités différentes, et en fait apparaître distinctement neuf d’entre elles à l’écran. Une incroyable performance où il se montre glaçant. Carrément flippant même pour être honnête, mais totalement bluffant.
Mais je m’égare, ne brûlons pas les étapes. Voilà maintenant James McAvoy sur les rails du succès. Désormais, il est un acteur sur lequel on peut parier.
En 2007, il marque à nouveau les esprits en partageant l’écran avec Keira Knightley dans Atonement.
Puis, entre autres projets, il va entrer dans la franchise X-Men (2011) pour incarner le jeune professeur Charles Xavier, face à son ami Michael Fassbender. Un rôle auquel l’acteur prend un grand plaisir puisqu’il est un grand fan des Comics X-Men et que le professeur est son second personnage favori. En revanche, il est terrible pour vendre ses films…
Et comme ne l’effraie, entre deux films X-Men, il passe de Filth en 2013, écrit par Danny Boyle, à Victor Frankenstein en 2015, sous la direction de Paul McGuigan (où soit dit en passant il retrouve Mark Gatiss et Andrew Scott).
Accrochez-vous, car dans les deux cas, c’est… surprenant !
Il trouve également le temps de jouer MacBeth (2013) au théâtre et de doubler Gnoméo & Juliet (2011), puis Sherlock Gnomes (2018), et faire un coucou dans le dernier DeadPool qui vient tout juste de sortir.
En dépit de « seulement » 25 ans de carrière et 59 films, James McAvoy est un acteur impossible à résumer ou à classer. Insaisissable, il semble prendre plaisir à semer la diversité dans sa filmographie, comme pour tester ses propres limites. Il l’avoue lui-même : faire rire son public, le choquer, le surprendre est une motivation. D’ailleurs, il m’est impossible dans cet article de faire le tour exhaustif de ses interprétations.
L’attitude décontractée et souriante, le sourcil expressif, sous le McAvoy Smile, se cache un acteur qui paraît avoir conservé du recul et poser un regard très réfléchi sur son métier. C’est peut-être cela qui lui donne l’audace de tout essayer ou qui le différencie de certains autres acteurs anglais, plus posh boy.
Le style so bristish, mais l’accent bien écossais, il charme mais fascine surtout, se dévoilant toujours plus complexe au fil des rôles. Il fait partie de ses acteurs que l’on finit par suivre les yeux fermés, même dans la peau de personnages insupportables comme dans Filth ou Split.
A quarante-deux ans et une très large partie de sa vie à l’écran, avec 8 nominations, 2 récompenses, 59 films et 7 séries, James MacAvoy ne paraît pas prêt à arrêter. Heureusement d’ailleurs, car cela veut dire qu’il nous réserve encore le meilleur. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Actus
En 2019, James McAvoy a été à l’affiche de X-Men: Dark Phoenix et de Ça : Chapitre 2, dans le rôle de Bill Denbrough adulte.
Il rejoint également le casting de la série très attendue His Dark Material, adaptation de la fameuse trilogie fantasy de Philip Pullman, dans le rôle de Lord Asriel
Enfin il revient naturellement dans Glass, la suite de Split et Unbreakable, aux côtés de Samuel L. Jackson et Bruce Willis.
Comme il n’est visiblement pas homme à chômer, il s’est également illustré sur les planches du Playhouse dans une version revisitée de Cyrano de Bergerac, sous la direction de Jamie Lloyd.
Entre deux confinements, il anime de nombreux Q&A, talk ou master class online, dont les tickets sont au bénéfice d’oeuvres caritatives qu’il parraine.
Pour 2021, il a déjà des projets bien en train, puisqu’il devrait être à l’affiche de Wanted 2 et de My Son, un thriller pour lequel il partagerait l’affiche avec Claire Foy.
Infatigable on vous dit !
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