On lit entre deux séries : Good Omens

Une prophétie.

Une sorcière.

Un livre de présages.

Un antéchrist qui doit déclencher l’Apocalypse, qui grandit quelque part en liberté.

Un ange et un démon qui s’unissent pour l’en empêcher.

Ça pourrait être le meilleur épisode de Charmed jamais écrit.

Oubliez les sorcières bombasses meilleures en concours de bikinis qu’en sortilèges.

Et visez plus haut mes petits farfadets !

Beaucoup plus haut sur l’échelle de la fantasy.

Prenez l’ascenseur, au bureau de Tolkien, tournez à droite.

Contournez celui de Gemmell. Et frappez à la porte juste à gauche de celle de Terry Pratchett : Have you met Neil ?

Non pas Neil Patrick Harris.

Neil. Neil Gaiman.

Neil Gaiman (c) Kimberly Butler Source 

Ce monsieur sympathiquement ébouriffé, est un auteur anglo-saxon de littérature fantastique.

Connu notamment pour le roman culte American Gods, c’est aussi le papa de Sandman, Coraline, l’auteur de Anansi Boys, L’Etrange vie de Nobody Owens  et beaucoup d’autres. Outre ses diverses activités type comics, albums pour enfants, nouvelles, il a aussi signé des épisodes des Simpsons, de Babylon 5 et …  Doctor Who.

Et au milieu de tout cela, en 1990 il collabore avec son complice, le si regretté Terry Pratchett pour nous donner :

Ou en version originale : Good Omens.

L’histoire farfelue et drôle d’Aziraphale, ange bibliophile et Crowley, démon pragmatique, qui s’entraident à l’occasion dans leurs tâches mutuelles. Lorsque l’Apocalypse prochaine est annoncée, nos compères décident d’unir leurs forces pour empêcher l’Antéchrist de choisir entre le Bien et le Mal et ainsi faire avorter la fin du monde.

Différents parcours s’entremêlent dans ce récit : celui des Cavaliers de l’Apocalypse qui se mettent en route, celui du destin d’Agnès Barge et de son livre de prophéties, celui de l’Antéchrist et bien entendu celui d‘Aziraphale et Crowley.

Dans cette folle épopée où se mêlent références populaires (la cassette qui joue toujours du Queen), mythologiques, bibliques, humour et clins d’œil en rafales, il faut savoir accepter de lâcher prise et laisser la folie de  nos auteurs nous faire passer du monde réel à la fantaisie.
Ce récit pétillant et dynamique qui vous tient en haleine, comme une barre de Nuts pendant une séance de sport. On passe de l’un à l’autre des fils de l’histoire avec plaisir, se demandant comment tout cela va bien pouvoir finir.

Sans être pour autant de l’ordre de la private joke, il faut reconnaître que ça n’en est que d’autant plus jubilatoire quand on connait les univers et la complicité des deux comparses, auteurs de cette farce fantastique.

“Aziraphale collected books. If he were totally honest with himself he would have to have admitted that his bookshop was simply somewhere to store them. He was not unusual in this. In order to maintain his cover as a typical second-hand book seller, he used every means short of actual physical violence to prevent customers from making a purchase. Unpleasant damp smells, glowering looks, erratic opening hours – he was incredibly good at it.”

Que l’on veuille découvrir l’univers de Terry Pratchett ou celui de Neil Gaiman, Good Omens est l’initiation idéale. Le récit n’est pas trop complexe à suivre, en dépit des différents fils et on embarque sur cette étrange galère avec une aisance déconcertante, se laissant porter par le côté décalé des personnages et un sens de la dérision omniprésent.

“It is said that the Devil has all the best tunes.
This is broadly true. But Heaven has the best choreographers”

Chez Neil Gaiman et Terry Pratchett, entre le songe et l’aventure il n’y a qu’un pas. Les anges marchandent avec l’Apocalypse. Les esprits s’invitent à leur guise dans la danse. Et dans cet étrange souk où le Bien et le Mal se marchandent comme des cacahuètes, on se demande comment le monde peut encore tourner bien rond.

“Anyway, if you stop tellin’ people it’s all sorted out afer they’re dead, they might try sorting it all out while they’re alive. ”

Tourne-t-il encore seulement ?

Le monde fantastique dans lequel nous plongent nos auteurs est aussi fascinant que riche, drôle que savoureux. C’est un merveilleux reflet de la complicité qui a présidé à sa construction. Jouant des références, il a fini par en devenir une lui-même. Un incontournable de la littérature fantastique dans lequel on se plonge et se replonge à plaisir.

 

2 réponses à “On lit entre deux séries : Good Omens”

  1. Ca doit être le livre que j’ai relu le plus souvent 🙂
    Mais c’est également le principal que je recommanderai de Neil Gaiman. J’ai eu une longue phase où j’étais très fan de lui et je suivais son blog. Mais à force, ses détournements de contes de fées et autres histoires du folklore populaire m’ont un peu lassée.
    (mais ça, c’est une tendance récurrente chez moi. Terry Pratchett doit être le seul auteur dont je trouve qu’il s’est renouvelé assez dans le Disque-Monde pour me ravir à chaque tome).

    Aimé par 1 personne

    • Bien aimé et regretté Terry Pratchett. 😭 Neil Gaiman continue de me fasciner, car je n’ai pas encore exploré tout son univers. Le jour viendra peut-être où… Mais je crois que je lui garderai toujours une certaine tendresse. 😉

      J’aime

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