The Gordian Knot. Part I. Chapt 3

Partie I : Vatican’s Cameos

Chapitre 3 : Une bouteille Ă  la mer.

En dĂ©pit de ce qu’on aurait pu penser, les paroles de Carine ne s’envolĂšrent pas au vent  comme les simples souvenirs d’une soirĂ©e trop arrosĂ©e.

Il faut reconnaĂźtre que Carine s’employa Ă  le rappeler Ă  son bon souvenir. Elle lui demandait rĂ©guliĂšrement : « Alors tu as Ă©crit ta lettre ? »  Elle le lui demandait pendant qu’elle se brossait les dents, quand elle la croisait le matin au saut du lit.  Elle frappait mĂȘme Ă  la porte des toilettes pour lui poser la question.

De plaisanterie en running gag, petit Ă  petit l’idĂ©e folle fit son chemin dans l’esprit rationnel de ChloĂ©. En plein cours, aux portes de ce monde qui la captivait tout entiĂšre, elle ne pouvait s’empĂȘcher de chercher les mots qu’elle aurait voulu leur envoyer.

Oser leur dire comment leur travail avait su lui redonner le goĂ»t de ce qu’elle faisait. Dire merci pour rendre Ă  sa façon  une part de l’énergie, de la motivation que la sĂ©rie avait su ressusciter en elle


Juste pour la beauté du geste.

Oui, pourquoi pas ?

Aprùs tout, Carine avait raison, il n’y avait rien à y perdre. Tant qu’on gardait les pieds sur terre.

Un soir oĂč elle Ă©tait seule, elle se posa dans sa chambre, son esprit Ă  cĂŽtĂ© d’elle pour y tremper sa plume. Elle laissa couler ses pensĂ©es sur le clavier, sans chercher Ă  se retenir.

Un cri sorti du fond d’elle-mĂȘme qui s’écrivait sans qu’elle ne puisse le contrĂŽler. Le remerciement sincĂšre d’un rescapĂ© qui aperçoit le visage de celui qui lui a tendu la main.

« Monsieur Coddington,

Comment vous dire ce que je ressens sans passer pour une douce illuminĂ©e ? Il est des moments parfois dans l’existence oĂč on a juste envie de dire « merci ». Simplement. MĂȘme si cela paraĂźt absurde ou singulier.

On n’imagine jamais l’effet que la plus banale de nos actions peut avoir dans la vie d’un inconnu. Je suis cette inconnue.

Par un regard dĂ» au talent de votre jeu d’acteur, j’ai retrouvĂ© mon souffle. The Gordian Knot  est entrĂ© par effraction dans mon monde et a su balayer tout ce qui menaçait de m’ensevelir. Juste par la grĂące de ce cocktail explosif et de tout ce qui en fait la saveur, j’ai cessĂ© d’étouffer en retrouvant une exigence cinĂ©matographique Ă  laquelle j’aspirais. Non qu’elle n’existĂąt dĂ©jĂ  autour de moi, mais Ă©crasĂ©e sous certains aspects du quotidien, j’avais perdu la capacitĂ© de la percevoir.

Je me sens ridicule de me montrer si emphatique mais je pense que le ridicule Ă©tait dĂ©jĂ  consommĂ© en vous Ă©crivant. Quelle diffĂ©rence ferez-vous en rĂ©alitĂ© entre ce que je vous Ă©cris et l’ardente dĂ©claration d’amour d’une adolescente ?

 Une lettre de plus noyĂ©e dans un ocĂ©an de compliments parfois insensĂ©s. Mais il me faut rendre aujourd’hui ce que vous tous avez su me donner sans le savoir.

Car vous ne saurez nier la qualitĂ© et la puissance de cette sĂ©rie qui vous propulse aujourd’hui vers les sommets. À l’instar de l’impact qu’elle a eu sur votre vie, j’espĂšre que vous saurez comprendre qu’elle a pu en avoir un indirectement sur la mienne. C’est absurde peut-ĂȘtre, irrationnel sĂ»rement mais non obsessionnel je vous rassure.

Le cinĂ©ma a toujours Ă©tĂ© prĂ©sent au centre de mon existence. J’en ai Ă©tĂ© nourrie. Il n’est pas de plus belle chose pour moi que d’avoir le pouvoir de transposer les gens au cƓur d’une autre existence, d’une autre histoire, juste quelques heures. Et il n’est pas de plus noble aspiration que d’avoir la volontĂ© de le faire avec une certaine exigence.

A chaque Ă©pisode, je bĂ©nis Mark Carlton Bennett pour la finesse de son Ă©criture et Steven Hawkings pour la justesse de sa rĂ©alisation. J’ai retrouvĂ© le plus naturellement du monde tout ce qui pouvait concourir, selon moi, Ă  une forme de perfection dans cet art.

J’aspire Ă  devenir scripte et je perdais de vue ce qui m’avait poussĂ© dans cette voie. Vous me l’avez rendu. Je voulais simplement dire merci pour ce cadeau. Puis-je dĂ©poser ce merci entre vos mains afin que vous le transmettiez Ă  l’équipe, si par hasard vous lisiez cette lettre ?

Chloé Besnay »

Elle contempla son écran et fit une grimace. Elle comprenait ce que Carine avait cherché à lui dire. Elle finit par enregistrer le document en murmurant : Pour la beauté du geste. 

Pendant plusieurs jours encore, la lettre resta en suspens, volontairement ignorĂ©e ou non. Chloé  finit par se jeter Ă  l’eau et la posta tout Ă  trac, comme on lance une bouteille Ă  la mer.

Un soir, aprÚs un antépénultiÚme épisode de « The Gordian Knot », Carine glissa comme à son habitude :

– Et  ta lettre, ça avance ?

Chloé lui jeta un regard de cÎté. Taquine, elle prit un temps infini pour se redresser et répondit négligemment :

–  PostĂ©e.

 Carine fit un bond sur le canapé et la regarda avec de grands yeux :

–  Noooon ? SĂ©rieusement ? Et t’as fait ça en cachette ?

 Chloé rit franchement, savourant le plaisir de lui river son clou sur le sujet. Elle finit par rétorquer :

– J’étais bien obligĂ©e, tu m’as harcelĂ©e !

Carine eut un large sourire et demanda mutine :

– Et ça t’a fait quoi de le faire ? De lĂącher prise un grand coup pour faire un truc absurde ?

Chloé leva les yeux au plafond quelques secondes et lui accorda dans un murmure :

– J’ai adoré 

****

ChloĂ© n’eut pas le loisir de se questionner plus longtemps sur les consĂ©quences possibles ou non de sa lettre, malgrĂ© les quelques supputations dĂ©lirantes de Carine ce soir-lĂ .

Le rythme d’études dĂ©jĂ  difficilement soutenable, s’intensifia encore. Les examens de mi- session pour sa deuxiĂšme annĂ©e vinrent donner un coup d’accĂ©lĂ©rateur brutal Ă  son quotidien. DĂšs lors, plus de temps pour rĂ©flĂ©chir. Plus de pause The Gordian Knot, il y avait d’autres nƓuds auxquels il fallait se confronter aussi dans la rĂ©alitĂ©.

Le coup d’envoi des examens ne fut pas exactement pour ChloĂ© ce qu’on pourrait appeler une journĂ©e glorieuse.

 16°en plein mois de juin et la pluie s’était mise de la partie depuis le petit matin. EpuisĂ©e, elle n’entendit pas son rĂ©veil et ce fut Carine qui eut la prĂ©sence d’esprit de la secouer Ă  temps.

En retard, elle avait galopé  derriĂšre son autobus, et elle Ă©tait arrivĂ©e de justesse, faisant une entrĂ©e fracassante et dĂ©goulinante. TrempĂ©e, elle avait grelottĂ© la journĂ©e entiĂšre sur le set oĂč se dĂ©roulait l’évaluation et avait eu la sensation de passer Ă  cĂŽtĂ© de tout.

Elle Ă©tait rentrĂ©e chez elle, Ă  moitiĂ© malade et dĂ©moralisĂ©e, persuadĂ©e d’avoir ratĂ© intĂ©gralement son Ă©preuve. Pour complĂ©ter le tout, elle Ă©tait seule ce soir-lĂ . Carine Ă©tait partie voir ses parents pour le week-end.

Elle vida mécaniquement la boite aux lettres. Dans les brumes de fatigue de la journée, une enveloppe kraft, pourtant grande et épaisse, passa inaperçue.

Elle ne l’aperçut vĂ©ritablement dans le tas de courrier qu’une fois remontĂ©e Ă  l’appartement. Son seul rĂ©flexe fut alors de conclure, face au cachet londonien, qu’il s’agissait d’une lettre de Charlie.

Charlie avait toujours le don de lui Ă©crire des lettres inoubliables. Elle avait mĂȘme une fois dissertĂ© sur Jean-Jacques Goldman sur dix feuilles de papier toilette soigneusement numĂ©rotĂ©es.

Mais ce soir-lĂ , ChloĂ© n’avait pas le cƓur Ă  rire. Elle Ă©tait en colĂšre contre elle-mĂȘme, contre le monde entier. DĂ©goĂ»tĂ©e de sa journĂ©e, elle balaya mĂȘme rageusement de la main le magazine avec The Gordian Knot en couverture laissĂ© volontairement en Ă©vidence par Carine. Elle jeta la lettre Ă  la place.

FiĂ©vreusement, elle relut ses cours en vain, l’esprit tournant dans le vide, avant de les dĂ©laisser pour se pelotonner sous un plaid devant la tĂ©lĂ©vision. Les yeux dans le vague, elle ne parvenait pas Ă  fixer son attention sur un programme. Elle finit par s’en agacer et Ă©teignit avec une hargne revancharde la tĂ©lĂ©vision.

En se levant du canapĂ©, elle avisa sans conviction l’enveloppe restĂ©e sur la table devant elle. Elle finit par se dire que les bĂȘtises affectueuses de Charlie Ă©taient peut-ĂȘtre ce dont elle avait besoin ce soir-lĂ . Elle l’attrapa ayant la ferme intention de la lire avant de se coucher.

 Elle s’assit sur son lit avec un certain soulagement et la dĂ©cacheta, intriguĂ©e par son Ă©paisseur. Sept sous-bocks de chope Ă  biĂšre, numĂ©rotĂ©s, lui tombĂšrent sur les genoux. Elle explosa de rire. Elle les prit pour lire et buta sur un «  Dear Chloe ».

Elle ne connaissait pas cette Ă©criture. Son cƓur se mit alors Ă  cogner.

«  Dans cet ocĂ©an de compliments insensĂ©s, et parfois dĂ©lirants je te l’accorde (ton image Ă©tait trĂšs pertinente !), ta lettre a pourtant su me trouver et piquer ma curiositĂ©, je dois avouer. (Fin sous bock 1)

Je veux commencer ici par te rassurer : non elle ne m’a paru ni ridicule, ni absurde. Pourtant tu peux me croire, j’ai largement de quoi comparer ! Alors oui, je vais m’acquitter de la mission que tu m’as confiĂ©e et transmettre ce « merci »à toute l’équipe. (Fin sous bock 2 recto et verso)

Quand on fait ce mĂ©tier, on sait que d’une certaine façon on va entrer dans la vie des gens. Mais je t’avoue que c’est la premiĂšre fois que je rĂ©alise la dimension que cela peut prendre. D’une façon tangible et non futile j’entends. J (Fin sous bock 3)

J’ai aimĂ© le regard que tu portes sur cette production. On sent vibrer Ă  la fois ta passion et tes aspirations de jeune professionnelle. C’est galvanisant de percevoir les voix judicieuses et Ă©clairĂ©es de certains fans. (Fin sous bock 4)

Continue Ă  me dĂ©montrer que ce nous faisons est moins futile que nous pouvons parfois le penser. Et excuse-moi par avance pour la prĂ©sentation de cette lettre, on a parfois l’inspiration et le temps sans le matĂ©riel ! (Fin sous bock 5)

Continue de vibrer comme tu le fais pour devenir une bonne scripte. Il n’est pas d’autre secret que la passion dans le cinĂ©ma. Comme dirait Shakespeare “We are such stuff as dreams are made on, and our little life is rounded with a sleep” (Fin Sous bock 6)

Continue de m’écrire pour me parler de cinĂ©ma. Et indique ton nom sur l’enveloppe qu’elle soit mise de cĂŽtĂ© dans le courrier qui arrive chez mon agent. Bien Ă  toi. Alexander Coddington (Fin Sous bock 7 recto et verso).

ChloĂ© considĂ©ra fĂ©brilement les sept sous-bocks, constellĂ©s d’une Ă©criture nerveuse et dĂ©liĂ©e. Elle regarda ses mains et compta ses doigts pour se prouver qu’elle n’hallucinait pas.

Rien Ă  faire, il lui fallut se rendre Ă  l’évidence, rĂ©veillĂ©e et lucide :

Alexander Coddington venait de lui répondre

Elle eut envie de rire et de crier tout Ă  la fois. Par dĂ©faut  elle piqua une sorte de petit trot nerveux tout autour de son lit, brassant l’air de ses mains et rĂ©pĂ©tant de façon fort peu chĂątiĂ©e :  What the fuck ?!! 

ChloĂ© jeta de nouveau un Ɠil Ă  ces morceaux de lettre avec l’impression d’avoir reçu une gifle. Elle relut sa rĂ©ponse comme en dĂ©calage avec elle-mĂȘme, balançant entre exaltation et incrĂ©dulitĂ©.

Pour la premiùre fois de sa vie, elle devait accepter de laisser l’extraordinaire entrer dans son existence.

Elle pensa Ă  Carine, regarda l’heure, hĂ©sita Ă  l’appeler ou Ă  lui envoyer un message. Pourtant, malgrĂ© la tentation, elle se ravisa. Elle avait besoin d’apprĂ©hender la situation avant de pouvoir en parler.

Dans un Ă©trange Ă©tat, elle rassembla prĂ©cautionneusement les sous bocks, les tint entre ses mains comme un trĂ©sor d’enfant avant de les ranger sur sa table de nuit. Elle se glissa entre les draps et le sommeil vint comme un knock-out au terme de cette journĂ©e invraisemblable.

****

DĂšs le rĂ©veil, ChloĂ© eut envie de relire sa lettre pour se prouver qu’elle n’avait pas rĂȘvĂ©, mais elle se força Ă  y renoncer pour se concentrer sur ses rĂ©visions.

Pourtant au fond d’elle, elle n’attendait qu’une chose, le retour de Carine, afin de pouvoir s’exorciser.

 Le dimanche soir, la clef tinta dans la serrure et le cƓur de Chloé  fit un bond. MalgrĂ© tout, elle s’efforça de rester imperturbable. Elles papotĂšrent comme si de rien n’était. Carine rouspĂ©tait Ă  l’envi contre les excĂšs culinaires de sa mĂšre et ses prĂ©occupations matrimoniales Ă  son encontre.

Ce sujet en entraßnant un autre, elles finirent par migrer dans la cuisine pour improviser leur dßner. Se faisant, Carine attrapa une bouteille de soda, tandis que Chloé détaillait des champignons de Paris pour la salade.

Alors que son amie finissait une ultime tirade sur le plaisir d’ĂȘtre rentrĂ©e en prenant une gorgĂ©e, ChloĂ© lĂącha tout Ă  trac, sans se retourner :

– J’ai reçu une rĂ©ponse d’Alexander Coddington.

La rĂ©action ne se fit pas attendre.Une espĂšce d’Ă©ructation de dragon se fit entendre. De surprise, Carine s’était Ă©touffĂ©e et sa boisson gazeuse venait de faire un dĂ©tour inopinĂ© par ses sinus. Toussant, reniflant, les larmes aux yeux, elle parvint cependant Ă  articuler :

– Quoi ? Pardon ? Tu peux me la refaire sans trembler des genoux celle-là ?!

ChloĂ©, qui s’était retournĂ©e, inquiĂšte de ses borborygmes, rĂ©pĂ©ta un peu embarrassĂ©e :

– J’ai reçu une rĂ©ponse d’Alexander Coddington.

– No kidding?! s’exclama son amie entre deux quintes de toux. C’est gĂ©nial ! Vas- y, raconte !

– C’est difficile Ă  rĂ©sumer. Si tu veux, tu peux la lire. La lettre est dans ma chambre sur 


Elle n’eut pas le temps d’achever sa phrase que Carine Ă©tait partie en trombe. Un gloussement suraigu se fit entendre annonçant sa trouvaille.

– Des sous-bocks Ă  biĂšre ! C’est dĂ©finitif j’adore cet homme ! commenta celle-ci sans dissimuler son excitation, les joues Ă©carlates. Dis, elle est classe son Ă©criture ! Un petit cĂŽtĂ© trĂšs artistique non ?

– Je t’avoue que je ne me suis pas posĂ© la question. J’étais un peu perturbĂ©e par le reste. Ironisa ChloĂ©.

– Oui, alors qu’est- ce qu’il raconte, le beau brun tĂ©nĂ©breux ? s’exclama Carine en commençant sa lecture.

Pour tromper sa nervositĂ©, ChloĂ© continua la prĂ©paration de sa salade, ponctuĂ©e par quelques couinements de Carine, extasiĂ©e. Celle-ci conclut sa lecture par une exclamation d’adoration :

– Ooooh il est cute, il cite Shakespeare ! Vous ĂȘtes fait pour vous parler, vous aurez de grandes conversations intellectuelles… Et il te dit de continuer Ă  lui Ă©crire.

Avec un regard triomphant, elle conclut en ajoutant le dernier sous-bock :

– Alors, on dit merci qui !

GĂȘnĂ©e, ChloĂ© se mordillait l’ongle, ne sachant comment exprimer son malaise :

– Justement, je voulais ton avis… Je pense qu’il ne faut pas prendre ça au pied de la lettre et…

Carine lui coupa impĂ©rieusement la parole d’un geste et se dirigea vers son ordinateur portable.  Call me maybe  se mit rĂ©sonner dans l’appartement. Elle fit un clin d’Ɠil Ă  ChloĂ© et s’empara d’un concombre :

– « Hey i just met you, And this is crazy .But here’s my number, So call me, maybe?»

ChloĂ© ne put se retenir d’éclater de rire et s’exclama :

– T’es complĂštement jetĂ©e, tu sais !

– Et toi, tu oublies de l’ĂȘtre ! la menaça Carine en agitant son concombre avec vĂ©hĂ©mence. Putain tu as reçu une rĂ©ponse d’Alexander Coddington ! L’homme qui porte le mieux le cuir de tout le Royaume Uni !

Carine se mit à découper le dit concombre frénétiquement en martelant :

– Les miracles ça vous tombe sur la fiole une fois tous les douze siĂšcles ! Et des trucs pareils, je ne t’en parle mĂȘme pas. Alors quand ça arrive, on ne rĂ©flĂ©chit pas.

Perdue dans ses hésitations, Chloé  resta en suspens au-dessus de sa vinaigrette :

– Je ne sais pas, ce n’est pas 
 rationnel. Il a  sans doute mis ça par politesse. Pour ĂȘtre gentil
Enfin je veux dire, des gens du mĂ©tier plus intĂ©ressants il en a des dizaines autour de lui. Et puis on n’a plus 15 ans.

– Ma louloute, la vie ne t’a pas franchement fait de cadeau jusque-lĂ . Elle t’a affligĂ©e d’un QI gros comme un melon qui te contraint Ă  ĂȘtre amie avec des gens comme moi pour t’adapter Ă  notre monde. La sermonna Carine pince-sans-rire. Pour une fois qu’elle te tend une perche, fonce, saisis-la ! Fais-toi plaisir.

ChloĂ© abandonna dĂ©finitivement sa vinaigrette pour se tourner vers son amie. Elle Ă©coutait celle-ci  un peu chamboulĂ©e, ne sachant plus si elle devait rire ou pleurer. Carine reprit de plus belle, s’acharnant maintenant sur d’innocentes tomates.

– On se fout de savoir s’il le fait par politesse. Il te demande de lui Ă©crire, fais-le ! Il y a des millions de fans dans le monde entier qui ne rĂȘvent que de ça ! Fais-le au moins pour eux ! Parle-lui de ce dont tu sais faire le mieux, de cinĂ©ma ou de tes cookies au chocolat. Mais fais-le !

– Donc on arrĂȘte de rĂ©flĂ©chir. On rĂ©pond. Murmura ChloĂ© se rendant Ă  l’évidence.

– TU rĂ©ponds. RĂ©torqua Carine. Si tu ne le fais pas, je le fais mais pour lui dire que mon amie est une idiote.

Elles emportÚrent les assiettes terminées tant bien que mal dans le salon. Carine jeta un regard malicieux et contrÎlant mal son hilarité, elle proposa :

  •  Un Ă©pisode de The Gordian Knot?

Chloé lui lança dessus  tous les coussins du canapé.

****

-THE GORDIAN KNOT-

SHOOTING DRAFT (6) – saison 1.ep 12/15

  1. APPARTEMENT BENJAMIN – NUIT

Jamie, assis devant son ordinateur portable, installé à la table du salon, DerriÚre lui, à droite, dans la cuisine américaine, Ben de dos, qui semble occupé à préparer un repas.

Aperçu de l’écran de Jamie encombrĂ© de lignes de codes.

Bruit aigu du verre impactĂ© par une balle, suivi d’un infime sifflement trĂšs rapide.

La camĂ©ra tourne alors pour suivre au ralenti la trajectoire de la balle, depuis la fenĂȘtre situĂ©e au-dessus du canapĂ© derriĂšre Jamie jusqu’à son Ă©cran Ă  l’endroit prĂ©cis oĂč se plaçait son curseur, laissant au passage un sillon brĂ»lant sur la joue de Jamie.

Ben s’est alors retournĂ©, un tube Ă  essai Ă  la main.  Les deux jeunes hommes restent figĂ©s quelques minutes.

JAMIE

(Soulevant son ordinateur pour en faire constater l’état)

Ne le prends pas comme une affirmation catĂ©gorique. Je n’ai pas pour habitude de tirer des conclusions hĂątives, tu me connais. Mais, il semblerait que nos recherches ne conviennent pas Ă  tout le monde.

BEN

– Un avertissement tu crois ?

JAMIE

(Ironique)

– Ou une invitation Ă  mes funĂ©railles prochaines si on continue. Tout dĂ©pend de quel point de vue on se place.

BEN

– On laisse tomber ?

JAMIE

– Je dĂ©teste ĂȘtre enterrĂ© par des gens qui ne se sont pas prĂ©sentĂ©s !

BENJAMIN

(Pince-sans-rire en attrapant sa veste de cuir noir)

– Je dĂ©teste ĂȘtre invitĂ© par des inconnus Ă  des enterrements, ça me met mal Ă  l’aise.

Jamie se saisit de la sienne, glissant prudemment un couteau de chasse dans sa poche et les deux hommes se dirigent vers la porte et sortent.

Nota bene pour ceux qui auront eut le courage de lire.

Tout cette histoire est encore en chantier. Un manuscrit est semble-t-il un chantier permanent. Donc n’hĂ©sitez pas Ă  me laisser vos retours. Et surtout n’oubliez pas qu’il n’y a que deux questions fondamentales:

  • Avez-vous envie de lire la suite ?
  • Vous verriez-vous lire un roman de ce type ?

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