La p’tite revue de presse (sept/oct)

Elle s’était faite discrète mais la revoilà : la revue de presse ciné et séries pour les mois d’octobre et novembre.

Il faut dire qu’outre le budget, dépiauter tout cela demande un sacré boulot. Mais j’ai remonté mes manches et nous y voilà.

Studio CinéLive #82 (sept).

Une jolie couverture pour nous présenter le gros titre du numéro, une rencontre avec Xavier Dolan qui s’avère pourtant bien moins intéressante que d’autres plus petits articles. Du cinéaste, on apprend:

Xavier Dolan en haut de l’affiche.

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  • qu’il tire ses références des films des années 90 avec lesquels il a grandi.
  • qu’il s’est fait tout seul puisqu’il n’a pas étudié en école de cinéma et ne possède donc pas les références qui y sont inculquées.
  • qu’il trouve ses films plus proches de Ken Loach que d’Almodovar contrairement à ce que disent les critiques.
  • qu’il ne privilégie pas un cinéma cérébral ou esthétisant, qu’il cherche juste à faire naître l’émotion.

Un portrait honnête qui ne parvient pourtant pas à me rendre le personnage sympathique. Tant pis !

Fans 2.0 zone dangereuse.

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Une enquête qui pose la question brûlante des interactions entre les fans et les créateurs ou réalisateurs via les réseaux sociaux.

Todd Martens du Los Angeles Times est allé à la rencontre des réalisateurs, auteurs et scénaristes pour discuter du sujet avec eux et celui qui ouvre le bal est Joss Whedon, justement retiré des réseaux sociaux, après de violentes prises à partie.

Le ton est un peu dramatique, car il ne faut pas oublier que ce type de comportements (insultes, menaces de mort) reste quand même le fait d’une minorité. Cependant, l’enquête soulève de façon pertinente la question de la violence des faits. Comme le dit Neil Gaimanla plupart du temps c’est formidable  car ces interactions sont une forme privilégiée de communication qui permet à des séries de perdurer. Mais voilà parfois les choses dérapent, certains fans tombent dans l’hyper possessivité, estimant le créateur redevable de leur présence, de leur soutien, formulant leurs exigences de façon virulente. On oublie donc, ainsi que le souligne Joss Whedon, qu’il appartient au créateur face à des suggestions de dire C’est bien mais je vais raconter l’histoire à ma manière. Après tout, d’accord ou non, cela reste leur travail.

Outre le fait que ce type de comportement peut devenir invivable pour des acteurs, des réalisateurs, des auteurs ou des scénaristes, c’est aussi insultant pour les fans plus respectueux qui se voient mis de facto dans le même panier.  Finalement c’est celui qui gueule le plus fort et le plus impoliment qui se fait entendre et à mauvais escient. Comme l’analyse Chris Hardwick du site Nerdistnous sommes intoxiqués par la culture du scandale immédiat et c’est bien ce qui pousse les gens à adopter de tels comportements. Pousser à coups d’insultes et de menaces un réalisateur à se retirer des réseaux sociaux leur apparaît comme une preuve de pouvoir, une justification de leur action. S’il est parti, c’est qu’il ne supporte pas la critique ou qu’on ait raison, doivent-ils se dire.

Si sans la liberté de blâmer, il n’y a point d’éloges flatteurs,  il faut malgré tout se rappeler que la critique est aisée mais l’art est difficile. 

La rentrée US des séries.

Un examen de rentrée pour HBO avec Westworld (sortie le 2 octobre), Divorce (sortie 9 octobre).  Et un petit tour d’horizon avec le planning de la concurrence:

  • Netflix : Luke Cage (sortie 30 septembre) qui fait d’ailleurs l’objet d’un Pour/Contre page 114 du numéro. The Crown (sortie 4 novembre) sur la famille royale britannique centrée sur Elisabeth II. Une royauté décidément tendance puisqu’ITV a elle lancé 28 août sa série sur la reine Victoria. Et pour finir une huitième saison de Gilmore Girls.
  • CBS charge la mule en décidant de rebooter MacGyver pour le meilleur et surtout pour le pire, vu les échos des premiers épisodes.

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Un coup d’oeil page 112 des séries sur le banc d’essai. Indian Summers ramasse ses dents avec des intrigues classiques et dignes d’un soap-opéra. […] La seule véritable originalité est de dépeindre le pire du colonialisme britannique en Inde. Tandis que The Night Manager remporte la palme avec un face à face Hiddleston/Laurie qualifié de savoureux et une histoire suffisamment tortueuse pour intriguer jusqu’au bout, sans pour autant se révéler trop complexe. 

Le bonus du numéro: Un joli retour page 128 sur Il était une fois dans l’Ouest.

Première #473.(sept-oct)

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L’interview de Benedict Cumberbatch ne méritait vraiment pas un titre en couverture, vu combien elle est brève, vide et combien on sent le malaise planer.  A se demander comment ils ont réussi à sortir une citation potable de l’article. Le britannique agacé peut être polaire…Heureusement le numéro recèle d’autres jolis dossiers.  Au programme:

  • Un portrait de Denzel Whashington.
  • Un beau dossier sur le tournage de l’Odyssée, biopic consacré à Cousteau.

 

Des racines et Denzel.

A l’occasion de la sortie du remake des Sept Mercenaires dirigé par Antoine Fuqua, Benzamin Rozovas  nous livre un magnifique portrait, en forme de déclaration d’amour à son style, à l’acteur de 61 ans. Retour sur un icône des années 90, qui a su garder son style et rester au top.

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« Qu’il dirige un sous-marin ou qu’il tire (superbement) sur son six-coups, on le croit instantanément. Et même quand son personnage pourrait nous donner des raisons de douter, on continue de le croire. Parce-que c’est Denzel… »

Décodant le style de l’acteur, sa façon de bouger, de jouer de son physique de boxeur, le comparant à Gene Hackman et à Humphrey Bogart, le journaliste plonge dans la carrière de Denzel Whashington pour nous expliquer les raisons de la longévité d’un acteur qui ne s’est jamais trahi, qui a toujours su garder son style, qui a toujours su où étaient ses racines et qui était son public.

Le film d’Antoine Fuqua semble presque un alibi à cet hommage et pourtant ce portrait de l’acteur donne envie d’aller le revoir dans un rôle iconique sur grand écran. A lire cet article, on pourrait presque céder à la tentation de penser que ce remake sera réussi parce-que Denzel en est la garantie. A voir ?

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Homérique !

L’Odyssée, biographie de Jacques-Yves Cousteau, dirigée par Jérôme Salle, avec dans les rôles principaux Lambert Wilson et Pierre Niney, sort en salle le 12 octobre. Un projet en effet homérique que le réalisateur et coscénariste aura porté de 2005 à 2016.

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Dans ce très joli dossier, François Grelet laisse la parole à ceux qui l’ont fait : réalisateur, producteurs, scénaristes, acteurs, monteur et chef opérateur. Tous nous racontent avec émotion et passion un projet peu évident qui a tout eu d’une épopée. Ils nous donnent leur vision du film, du tournage, des choix opérés, de l’angle d’attaque choisi (la relation de Cousteau avec son fils Philippe vue par les yeux de ce dernier), le travail avec l’ancien équipage de la Calypso, les difficultés… Et nous donnent envie d’embarquer avec eux.

Le bonus du numéro: Un dossier Tim Burton et Miss Peregrine page 72qui ne dénote malheureusement pas par son originalité, comme on le verra plus loin.

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Studio CinéLive #83 (Oct)

imag2452_1.jpgUne très belle couverture avec Jean Dujardin. J’ai totalement craqué sur l’esthétique de la photo non seulement pour la lumière qui met en valeur l’acteur mais aussi le mélange Brice/ Costard. Vous l’avez compris, mettez vos maillots, dans ce numéro on est les rois de la glisse, on est les rois d’la casse.

Jean Dujardin, leçon de comédie.

Avec visiblement le sourire et de l’humour, Jean Dujardin évoque son retour sur la planche (de surf) et dans le tee-shirt jaune du plus blond des surfeurs. A travers sa relation au personnage de Brice, il confie à Sophie Benamon, sa vision des ficelles d’une bonne comédie. Sens du gag, du tempo, naturel, il évoque son travail sur Brice de Nice mais aussi d’autres personnages comiques de sa filmographie, des drôles insupportables qu’il a su rendre attachant comme OSS117.

Afin de mieux décoder le personnage de Brice, page 38, James Huth, le réalisateur de Brice 3 et Jean Dujardin se livrent à un exercice original : le musée imaginaire de Brice. Une façon aussi de montrer, s’il en était besoin, que même un personnage comique, ça se travaille, ce n’est pas que trois grimaces et deux gags bien enchaînés.

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 Les pixels tentés par l’adaptation.

Petit entretien avec Alexis Blanchet, spécialiste des liens entre les jeux vidéos et le cinéma, mené par Corinne Couté, où on nous explique pourquoi les adaptations de jeux ne marchent pas plus que cela. Différentes raisons sont développées : différences dans l’expérience qui peut dérouter/décevoir les fans du jeux, difficulté pour un cinéphile à s’enthousiasmer sur le scénario simpliste de quelque chose qui se joue dans le métro ( Je pense que là Angry Birds était directement visé. En même temps, vous imaginez un film sur Candy Crush Saga vous ? Franchement ?) Une analyse intéressante et qui se vérifiera ou non à la sortie d’Assassin’s Creed sur grand écran en décembre.

Les bonus du numéro : un belle interview de Ken Loach, page 56, menée par dix réalisateurs et une actrice, fans de son travail.

Le hic du numéro : Oh ben dites! Tim Burton et Miss Peregrine ! Mais euuuh attendez, ça sent un peu le déjà vu/lu …

Même présentation. Mêmes photos ou presque. Et on repart de l’angle Tim Burton, enfant particulier. Tim Burton cinéaste des monstres et du sombre mais qui en fait un style. Tim Burton visionnaire. Tim Burton qui raconte la marginalité. Tim Burton qui se sent parfois aussi incompris que lorsqu’il était môme. Tim Burton vu … par Eva Green. Bien, donc j’en conclus que Première et Studio CinéLive en octobre étaient à la même conférence de presse.

Du coup, si c’est vraiment le sujet qui vous intéresse, je vous conseille de passer au magazine qui suit. Vous aurez un sujet plus fourni.

L’Ecran Fantastique. #379. (Oct)

imag2448_1.jpgOuhlala ! En voilà une couverture qu’elle est belle ! Qu’elle est sexy ! Oui j’ai gardé le meilleur pour la fin et la motivation de ma sélection ne fait pas de doute.  Mais pour le coup, j’ai apprécié les dossiers très fouillés.

 Au programme deux très bons articles bien fournis:

  • Miss Peregrine et les enfants particuliers.
  • Doctor Strange.

Suivez-moi !

 

Miss Peregine et les enfants particuliers. Pages 36 à 43.

Merci mon dieu ! Enfin un article fouillé qui revient en premier lieu sur la genèse du livre, l’inspiration de Ransom Riggs, son parcours pour en arriver jusqu’à l’adaptation. L’article suit véritablement l’évolution du projet, la collaboration Burton/Riggs, les variations entre l’histoire et le scénario, le choix du casting.

Pierre-Eric Salard s’applique à nous donner une vision d’ensemble détaillée du projet et cela se révèle passionnant et beaucoup plus instructif que les articles « conduits ».

L’article est complété par une longue interview de Tim Burton qui s’intéresse véritablement du travail du cinéaste autour de l’oeuvre littéraire, de ses choix d’adaptation, de tournage, et non pas seulement au mythe burtonien ou à son amour des monstres. Bref on reste dans le sujet et on l’explore en profondeur, sans chercher à exploiter uniquement le côté marginal de Burton et c’est non seulement ludique, intéressant mais aussi rafraîchissant.

Doctor Strange. A la découverte de l’univers occulte de Marvel. Pages 44 à 57.

Voilà un article qui devrait faire la joie de Lost in Chapter 13 puisqu’avant toute chose, il repart du comics et de la création du personnage du Doctor Stephen Strange par le dessinateur Steve Ditko. On suit l’évolution et la trajectoire du personnage de sa naissance en 1963, en passant par son échec à la télévision en 1978 jusqu’à l’arrivée du projet pour le cinéma en 2013. Pascal Pinteau ne manque pas d’expliciter autant les caractéristiques et traits de caractère du personnage que le casting.

De fait, de façon très appréciable, on reste centré sur le sujet qui est l’intérêt du personnage en lui-même  et non pas l’événement médiatique qu’est la sortie du film ou la couleur du slip magique de Benedict Cumberbatch. D’ailleurs, si le monsieur lui-même a droit une interview, nettement plus pertinente et apaisée que celle de Première, c’est seulement après celle très complète du réalisateur et co-scénariste Scott Derrickson, fan de longue date de Marvel et grand lecteur de comics (ce qui laisse espérer du bon pour le film).

Ce dernier évoque sa passion pour le personnage de Stephen Strange, ce qui lui paraissait essentiel de transposer, la difficulté à transposer esthétiquement un univers magique, les inspirations venues de l’esthétique même créée par Ditko dans les comics  et le choix de Benedict Cumberbatch pour le personnage. Ce long entretien explicite aussi les traits des personnages principaux, leur intérêt dans l’histoire et les choix du casting qui en ont découlé. En bref, c’est l’intégration de tout un univers dans le film qui est développée et expliquée.

Les deux interviews plus courtes mais néanmoins fournies de Benedict Cumberbatch et Mads Mikkelsen viennent compléter de façon plus qu’appréciable ce dossier. Ils évoquent la relation à leurs personnages respectifs et leur travail complexe d’acteur par rapport à ce type d’univers. Et l’on apprend que Mads Mikkelsen est lui-aussi un grand fan et collectionneur de comics.

En résumé c’est un excellent dossier qui nous sort des articles traditionnels de promotion trop convenus et lisses et offre l’avantage de pouvoir comprendre véritablement l’univers du film, du comics et le jeu d’adaptation. Si on veut se préparer à aller voir le film, c’est selon moi, le dossier à lire !

Un petit aperçu à « feuilleter » ci-dessous, car il est aussi beau qu’intéressant.

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C’est tout pour ce numéro de La P’tite Revue de Presse. On se retrouve bientôt pour feuilleter ensemble tout ce qu’il a de nouveau et d’intéressant au cinéma et à la télévision.

32 réponses à “La p’tite revue de presse (sept/oct)”

  1. Han mais June mais tu veux me faire avoir une crise cardiaque ?
    Tu me cites juste avant de parler d’un dénommé « Serge Dikto ». Tout d’abord, ce n’est pas Serge mais Steve et ce n’est pas Dikto mais Ditko. Tu auras donc ton bisou quand ce sera corrigé. Merci. :p
    (Non, je ne plaisante pas avec tout ça, c’est un sujet hyper sérieux. :p )

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  2. Excellent ton article! Et bien quel travail cela a dû te demander! J’ai découvert l’Ecran Fantastique, il y a quelques temps, à la sortie du Hobbit et je suis tombée sous le charme de ce magazine très fouillé et travaillé. Concernant MacGyver, j’ai vu la bande annonce et je me suis site « mais qu’est-ce que c’est que cette m… Non, ce n’est pas possible, ils n’ont pas osé… Ben si! » Du coup, je n’ai même pas regardé un épisode…

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  3. Ah tiens, intéressant ce sujet pour les fans.
    Et lol pour l’interview « polaire » de Cumberbatch. Ca me rappelle un papier dans Libération sur Keanu Reeves, qui le qualifiait de taiseux et de sujet difficile en interview. J’avais envie d’écrire à la journaliste « En même temps si tu poses des questions débiles, faut pas t’attendre à ce qu’il soit enthousiaste et qu’il en fasse une dissertation. »
    Donc apparemment, le Canadien aussi est froid quand il est agacé.
    Mais pour l’avoir vu hyper enthousiasmé et éloquent interviewé au Champs Élysées Film Festival : ça depend des questions.

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    • Le constat est le même dans ce cas. Comparer Sherlock et Doctor Strange c’est triste. Tout comme parler du Brexit, il n’était pas la pour ça. Il s’est montré étonnamment plus loquace avec l’Écran Fantastique dont le dossier était nettement meilleur. CQFD

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  4. […] Je n’ai pas lu le comics d’origine donc je ne pourrais pas prétendre à faire la comparaison. Je me contenterais donc de juger les choses d’un point de vue cinématographique et narratif. Cependant, j’ai quelques notions en Marvel option Doctor Strange, grâce à mon Maître Jedi Lost in Chapter 13 (article ici) et j’ai pu réviser via au superbe dossier de l’Ecran Fantastique (revue de presse ici) […]

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