Puisqu’on surfe en pleine vague de nostalgie avec les 25 ans de FRIENDS et sur une certaine forme de médiocrité télévisuelle avec les reboots à gogo de séries cultes (Magnum, MacGyver), July plonge, tel Doc (ils ont la même coupe le matin), à travers le temps et l’espace pour vous ramener des pépites oubliées. Rien que pour vos beaux yeux…

Direction donc l’année 2002 et The Wire pour s’en mettre plein les yeux niveau qualité de série. A une époque où on ne comptait pas que sur Netflix et Amazon Prime pour sauver nos soirées. Mais les temps changent… hein July ?
Étant assez agacé par le néant télévisuel de ces dernières années, j’ai décidé d’aller « way down in the hole »[1]. Non, pas de blague sexuelle, encore qu’on pourrait dire que le néant télévisuel a une capacité de booster la libido ce qui tombe bien parce que si j’en crois certains site, le sexe améliore le sommeil[2] et inversement[3]. Du coup, c’est gagnant-gagnant. Mais revenons à nos histoire de trou : il est dit qu’ « il te faut garder le diable, bien au fond du trou »[4]. Et y’a de quoi, car là, même Jésus ne pourra pas forcément te sauver.
The Wire (Sur Écoute, en VF) fut diffusée entre 2002 et 2008 sur le câble. Chaque épisode fait environ une heure, sauf quelques exceptions. La série a pour fil conducteur le trafic de drogue à Baltimore. L’idée est de suivre le lieutenant McNulty et les siens dans une lutte contre la drogue et ils cherchent à mettre sur écoute les téléphones (des cabines dans un premier temps, des portables ensuite… n’oublions pas que la série date du début des années 2000).
La série est portée par un casting que je tiens à saluer. Ce casting est juste. Les comédiens sont dans leur rôle et on se croirait à Baltimore. On peut citer au casting notamment Dominic West (Les Misérables, The Affair), Idris Elba (Luther), John Doman (Borgia), Lance Reddick (Fringe), Clarke Peters (Treme) ou encore Aidan Gillen (Queer as Folk, Peaky Blinders et Game of Thrones, excusez du peu). Mais aucun des membres de ce casting ne sort du lot : il s’agit surtout d’un casting collectif en total accord avec le concept de la série.
En effet, au-delà de la simple enquête policière, chaque saison nous présente un aspect de la ville. En saison 1, on voit les gangs et la police. On enchaîne ensuite avec le port et la ville. La troisième saison nous présente les luttes politiques. L’année d’après, on nous montre ce qui ne va pas dans le système éducatif de Baltimore. Enfin c’est sur la presse que l’on se concentre en dernière saison. Tout cela, vous l’aurez compris, nous est présenté sous un aspect presque documentaire. On ne perd pas de vue l’idée de la lutte contre la drogue, mais on voit que celle-ci impacte la totalité du système municipal. C’est là la véritable force de la série car cela permet d’éviter une certaine redondance au fur et à mesure de l’avancée des saisons.
Ce côté social nous offre de fait un volet quasi-documentaire ce qui est plaisant à voir. On se sent proche de ces dockers qui crèvent la dalle, on ressent de la peine pour ce prof qui voit le bazar dans son cours et qui essaye d’improviser comme il le peut pour intéresser les gamins. On est proche de Carcetti lorsqu’il se présente à la mairie et on suit avec passion les aventures journalistiques de ces reporters lors de la cinquième saison. On se sent concerné par un monde qui part en vrille (alors que l’on était encore avant la crise des subprimes… c’est vous dire si maintenant c’aurait été encore plus le bazar).
Ce côté social, on le retrouve dans chacun des personnages : le flic alcoolique, celui qui trompe sa femme, celui qui est fidèle au règlement et qui est droit dans ses bottes, le patron à la botte du maire car il n’en a pas le choix, la rentabilité exigée par le maire pour pouvoir se faire réélire… The Wire n’est pas une série avec laquelle on s’évade ; c’est à l’inverse une fenêtre sur notre propre monde. C’est là la force de la série qui nous emmène sur notre planète. C’est là la puissance de réflexion sur notre monde qui part en vrille. C’est là la beauté de David Simon, le showrunner. C’est là la land. Ah non, pardon, j’ai confondu !
Au final, la pépite qu’est cette série brille pendant 60 épisodes et lorsqu’on s’arrête, on est presque triste de laisser les protagonistes derrière nous. Mais, tout comme au commissariat, la vie continue après une affaire bouclée ou une retraite d’un collègue. Ici, c’est pareil. Lorsqu’on a terminé la série, on sait qu’elle va nous manquer. On peut y revenir une ou deux fois, dans quelques années (même si je n’aime pas revoir une série déjà vue, je sais que certains le font avec plaisir et tant mieux pour eux !). On sait qu’en tout cas, on en parlera en disant de The Wire que « c’était bien, cette série », avec un peu de nostalgie dans la voix. Non, June, pas la radio [5]. On le sait que tu ne chantes pas autre chose, mais ce n’est pas une raison.
July
[1] Générique de la série The Wire, diffusée entre 2002 et 2008 sur HBO.
[2] https://www.topsante.com/couple-et-sexualite/sexualite/desir-plaisir/pourquoi-faire-l-amour-est-bon-pour-la-sante-610287/(page)/4, consulté le 23 septembre 2019.
[3] https://www.cosmopolitan.fr/,une-bonne-nuit-de-sommeil-peut-ameliorer-votre-vie-sexuelle,1915494.asp, consulté le 23 septembre 2019.
[4] « You gotta keep the devil / Way down in the hole », générique de The Wire.
[5] Note de June : July fait ici référence à nos formidables heures de peinture acharnée à bramer du Goldman. Et je te lapine mon p’tit pote pour rester polie.
6 réponses à “Et si on regardait… The Wire ?”
MERCI! J’ai l’impression de crier toutes les semaines à qui veut bien l’entendre que cette série c’est de la bombe, mais personne n’écoute. Pire, personne dans mon entourage ne la connais… Faudrait que je change d’amis, parce qu’elle juste considérée comme une des 5 plus grandes séries de tous les temps… Je viens de remarquer les temps de lecture pour tes articles, du coup je me suis imaginée toi en train de lire ton article et de te chronométrer ^^ !
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Oh, je pense que June doit le faire, juste pour voir si le temps de lecture est juste ^^
Mais oui, la série est top. Faut la savourer : j’ai enchaîné une seule fois deux saisons et au bout de la seconde j’avais du mal. Le fait de regarder une saison, de faire une pause, et d’en voir une autre, ça m’a fait je pense bien apprécier la série.
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Au fait, June, on ne bramait pas que du Goldman. Y’avait Sardou, Dassin…
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Tout radio Nostalgie quoi !
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Alors même pas vrai ! Enfin si mais par acquis de conscience.
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C’est tentant. Je regarde très peu la tv, souvent en streaming. Du coup je ne me lance pas dans les séries, sinon entre 2 épisodes je peux laisser passer 15 jours ^^
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