Fiche technique
Sortie : 2009-2016
Créateurs : Robert King et Michelle King
Scénaristes : Robert King et Michelle King
Producteur exécutifs : Ridley et Tony Scott
Casting : Julianna Margulies, Josh Charles, Christine Baranski, Matt Czuchry, Alan Cumming, Chris Noth, Michael J.Fox, Archie Penjabi
Synopsis : Alicia Florick voit sa vie tranquille d’épouse modèle voler en éclat lorsque son mari, Peter, procureur de Chicago, est incarcéré pour des accusations de corruption et un scandale sexuel.
Bafouée par l’infidélité de celui-ci, elle doit faire face à la presse, à une notoriété due aux rumeurs et aux ragots et à une situation financière précaire. Elle décide alors de reprendre sa carrière d’avocate, abandonnée 13 ans plus tôt.
Grâce à un ancien crush de fac de droit,Will Gardner, elle intègre le cabinet Lockhart et Gardner. Face à la réputation de son mari et aux jeunes loups du cabinet, elle doit rapidement faire ses preuves et s’endurcir.
Alors qu’elle gagne en assurance et s’émancipe professionnellement, personnellement et…amoureusement, Alicia voit à nouveau sa vie bouleversée par la réhabilitation de Peter.
Sorti de prison, celui-ci compte bien retrouver sa place dans la vie de son épouse, mais également profiter de sa réputation blanchie pour regagner le devant de la scène politique.
The Good Wife : who you really are.
Portée par son casting brillant, The Good Wife continue donc sur son excellente lancée pour ces saisons 3 à 7. Son ancrage très pertinent dans l’actualité politique américaine du moment permet à la série de continuer à se démarquer nettement de ses consoeurs.
Au fur et à mesure que les intrigues se complexifient, les liens entre le juridique et le politique se font toujours plus explicites et Alicia a bien du mal à tenir sa carrière d’avocate à l’abri des éclaboussures des ambitions de son mari .
Au delà de ça, la série a aussi l’atout d’explorer avec un certain brio des aspects retords et pas toujours très « droits » du métier d’avocat, n’hésitant pas à s’inspirer occasionnellement d’affaires connues.
Sans altérer sa qualité, la série souffre tout de même de quelques longueurs, sans compter des exagérations dans les parcours de certains personnages, comme Kalinda et Cary, pour qui la charrette est sérieusement chargée.
Elle évite pourtant la saison de trop, bien que les deux dernières saisons aient des moments d’essoufflement.
Ceci étant dit il faut reconnaître aux scénaristes une rare capacité à rebondir et à tenir en haleine le spectateur. D’ailleurs le fil directeur du personnage d’Alicia aura été impeccablement tiré de bout en bout.
Et si Julianna Margulies continue d’impressionner et de surprendre par son talent d’actrice, son personnage se fait disputer très sérieusement l’affiche par celui de Christine Baranski (Diane Lockhart) au charisme indéniable. Diane est clairement le pendant d’Alicia dans la série. Un vrai beau duel de talents d’actrices, chapeau bas les enfants !

Au fait, Alicia Florrick, parlons-en …
Et Alicia dans tout ça ?
Lorsque nous l’avions laissée en fin de saison 2, elle gagnait en assurance mais tâtonnait encore pour prendre sa place, rongée par les scrupules.
En saison 3, elle revient plus affirmée autant à la barre qu’à la ville. Désormais, elle n’a plus peur de rendre les coups ou de faire mal. Et au fil des saisons, Alicia se dévoile : de moins en moins sainte, de plus en plus complexe.
L’auréole se ternit au fur et à mesure que la part d’ombre se révèle. Dévorée par son envie de vivre et de réussir, Alicia se laisse aller à être égoïste et à dénigrer ses scrupules.
La question est : pouvons-nous réellement lui en tenir rigueur ? Car ce que questionne le personnage d’Alicia c’est notre moralité. Notre capacité à faire l’équilibre entre ambition et éthique, entre notre liberté et notre morale. Quelles sont les frontières invisibles d’Alicia dans son métier ou dans sa vie privée ? A quel moment nos envies nous rendent-elles borderline ?
Ce que nous démontre la série, et pas seulement à travers le personnage d’Alicia, c’est qu’en droit comme dans la vie, les limites sont parfois floues, que notre nature même fait voler en éclat les codes moraux et sociaux, le carcan moral dont nous nous entourons. Les personnages incarnés par Michael J. Fox (Louis Canning) et Chris Noth (Peter Florrick) dans la série sont d’ailleurs emblématiques de ce côté délétère dans notre société des valeurs éthiques et morales face à la réussite individuelle ou au pouvoir.
Alicia fait la preuve par l’exemple que s’épanouir se fait parfois au mépris des autres. Faut-il pour cela juger que c’est une mauvaise chose ? Quel choix faire : soi ou les autres, famille incluse ? Grande question sur laquelle la sortie de scène d’Alicia reste ouverte.
De la saison 3 à la saison 7, avec ses associés ou son mari, les trahisons, les petits mensonges, les coups de couteau de le dos et de canif dans le contrat seront nombreux. Chacun ménageant ses intérêts. Si vous voulez un portrait cru de la nature humaine, The Good Wife vous l’offre sur un plateau.
Quelle sera l’issue du parcours pour Alicia au terme de ces sept années ? Sera-t-elle toujours The Good Wife ou aura-t-elle pris le chemin de l’émancipation ?
Il vous faudra l’accompagner jusqu’au bout du parcours pour le savoir, sachez néanmoins les scénaristes ont décidé de faire ni dans la dentelle, ni dans la facilité dans le verdict final. Alors Alicia, innocente ou coupable ? Il y a des petites compromissions où notre âme se perd à se dire qu’il vaut mieux avoir des remords que des regrets !
Du panache !
Du début à la fin, The Good Wife aura été une série tout en panache et en complexité, tirée au cordeau, dont l’esthétique soignée, impeccable est le reflet de l’intelligence scénaristique.
Qu’on soit séduit par le genre ou pas, on ne peut que reconnaître que la série ait un style, une marque bien à elle.
The Good Wife, c’est classe, c’est fin et ça se dévore sans faim. En dépit des quelques défauts de la série, si vous y goûtez, vous ne pourrez vous empêchez d’aller jusqu’au bout.
Et si vous en redemandez, sachez qu’un spin-off axé sur l’autre personnage savoureux de la série, Diane Lockhart, existe. Intitulé The Good Fight, il débute à la fin de The Good Wife et compte déjà 3 saisons !
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