Love yourself in the summer
L’été est là. Sur la plage, les corps se découvrent. Je regarde les femmes autour de moi. Surtout ces mères qui surveillent d’un oeil attentif leur couvée.
On n’est pas dans une publicité pour Etam. Ici c’est la vraie vie dans toute son imperfection : ici une cicatrice, là une rondeur, des vergetures en griffe de tigre sur les hanches ou les cuisses, un petit bump rebelle entre le nombril et l’aine. Pourtant, ces corps imparfaits sont beaux. Je les contemple avec bienveillance, comme une signe secret de sororité et j’y reconnais le mien.
Peu importe la morphologie, ces marques sont toutes le témoignage de la même histoire : celle d’être mère et d’être femme. Une dualité, créée par la société, qui est paradoxale, comme si une femme se divisait en deux entités d’elle-même en donnant naissance.
Sois mère et sois femme
Quand un homme devient père, un homme reste une seule et même personne. Il reste un homme, point final. On ne sépare pas ses rôles de père, de mari et son statut d’homme. On ne le juge pas sur son corps en fonction de cela.
Une femme reçoit des injonctions sociales toute sa vie, pour correspondre à des normes. Elle en reçoit plus encore lorsqu’elle devient mère. Dès la maternité, même au lendemain de l’accouchement, on vous enjoint de prendre soin de vous pour être présentable. On ne doit pas se laisser aller. Mère et épanouie on vous dit.
Une mère doit être 100% disponible pour ses enfants, mais rester une femme avec une carrière, une ligne impeccable, une maison présentable et une mine resplendissante. Elle doit savoir se faire plaisir, mais rester désirable tout en changeant les couches, lisant des histoires et orchestrant les devoirs.
Cachez donc ces cernes et ces kilos que l’on ne saurait voir.
Camouflez donc ces marques de grossesse qui ne sont absolument pas summer body party ready.
Tu n‘as pas reperdu tous tes kilos de grossesse ? Cela va lui faire quel âge déjà ? Pourquoi ? Il y a un ratio nombre de kilos perdus/ âge du bébé ?
Tu devrais prendre du temps pour toi, ça te ferait du bien. Sans rire ? Je vais y penser cette nuit entre 2h et 4h.
Tu as l’air fatiguée. SIC.
Ces marques, ces traces, ces imperfections racontent une histoire singulière et commune. Elles parlent d’une naissance ou de plusieurs, d’une grossesse pas toujours facile, d’une dépression post-partum. Elles disent les snacks avalés sur le pouce à une heure avancée car le petit dernier tarde à s’endormir ou que la grande est malade. Elles parlent des séances de sport zappées, car on est épuisée de la semaine de cauchemars ou de canicule où on a été réveillé 113 fois.
Elles disent la fatigue, le stress, les petits plaisirs coupables, le miroir qu’on évite parfois, le manque de temps, la culpabilité et la tendresse.

Photo de Anna Shvets viaPexels
Il y a des histoires derrière ces corps de femmes si différents, des jugements, des frustrations. C’est pour cela que je les trouve sublimes comme ils sont. Ces corps, ils disent le challenge constant d’être mère et d’être femme, avec le package social que cela implique.
On ne peut pas répondre à toutes ces injonctions. C’est pourquoi on ne devrait jamais juger.
Soyez fière de vous pour tout ce que vous êtes, comme vous êtes. En tant que femme tout simplement.
Love yourself in the summer.

Une réponse à “Love yourself in the summer”
[…] June nous offre un joli texte sur l’acceptation de soi et de son corps qui devrait faire du bien aux femmes, et plus particulièrement à celles qui sont femmes et mères : Love yourself in the summer. […]
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