Avec la rentrée, vous avez le plaisir de retrouver les chroniques séries de l’ami July. Un July toujours très en forme qui s’est attaqué à Deadwood. Nous voici donc partis pour l’Ouest sauvage et son lot d’aventures. En selle les pieds-tendres ! Ca va sentir la poudre, le tord-boyaux … et les bottes sales.
Ami sériephile, bien le bonjour ! Je suis de retour pour une nouvelle saison, on espère complète cette fois (faut avouer que du bordel dans nos vies, ça n’aide pas), et je viens te parler d’une ville que l’on va construire de toutes pièces en espérant survivre aux altercations entre hommes, aux Indiens, et au manque de chance : Deadwood.
Deadwood est une série télévisée qui commence à dater un peu puisqu’elle est créée sur HBO en 2004. 3 saisons de 12 épisodes chacune sont diffusées entre 2004 et 2006 et un téléfilm, également diffusé sur HBO vient conclure la série en 2019. Au casting, on retrouve Timothy Oliphant dans le rôle de Seth Bullock (un Marshall qui quitte ses fonctions pour aller s’installer à Deadwood), Ian McShane dans le rôle d’Al Swearengen (un tenancier d’une maison close qui cherche à faire ses magouilles) Paula Malcomson dans le rôle de Trixie (une prostituée de ladite maison close), Powers Boothe dans le rôle d’un concurrent de Swearengen, et Brad Dourif dans le rôle du médecin. À noter des personnages importants dans l’imaginaire de l’Ouest américain, tels que Calamity Jane, présente dans la série, tout comme Wild Bill Hickok (as de la gâchette et ami de Buffalo Bill), interprété par Keith Carradine le temps de quelques épisodes.
Avant toute chose, soyons justes : je n’ai vu que la première saison sur les trois car cette découverte fut tardive. Mais quelle découverte ! La série débute par une mise à mort : celle d’un condamné dans les cellules de la geôle d’un shérif, qui, une fois la sentence exécutée, part pour Deadwood en jetant son étoile afin de devenir quincailler dans la nouvelle ville. La ville est une zone de non-droit (car construite illégalement) mais est dans les collines noires (Black Hills), dans le Dakota du Sud, un endroit où l’on trouve de l’or et où l’on cherche à faire fortune, pour la dépenser chez Al Swearengen tout en évitant les Lakotas, un peuple d’Amérindiens local. On découvre donc cette ville et cette vie en même temps que Bullock qui arrive et qui, avec son intelligence, saura rapidement s’adapter en essayant de rester fidèle à ses principes. On a donc un peu de difficulté à rentrer dans la série sur les deux premiers épisodes mais rapidement, la ville nous est familière.
Les acteurs campent à merveille leurs rôles. On a l’envie de coller une mandale à Swearengen, d’éviter M. Wu, le chinois qui nourrit ses porcs avec les cadavres un peu louches, on veut sortir Trixie de sa maison close et on soutient coûte que coûte Bullock, même lorsqu’il fait des choses limites parfois, comme casser la gueule à quelqu’un d’autre. On ne voit plus les comédiens, on ne voit que leurs rôles écrits à merveille pour eux.
Le scénario comporte plein de rebondissements, d’assassinats que l’on ne voit pas venir et de pratiques toutes plus bizarres les unes que les autres : on est plongé dans l’Ouest américain. On y est tellement plongé qu’on a l’impression de vivre un morceau d’histoire. La raison à cela est que la ville de Deadwood existe et qu’elle a été une zone de non-droit[1] car illégalement prise aux Indiens alors qu’un traité garantissait que l’on était en territoire indien et qu’il ne devait pas y avoir de ville. Seth Bullock, Wild Bill Hickok ou Al Swearengen ont réellement existé[2].
L’ambiance donnée par la production de la série nous rappelle celle de Boardwalk Empire, diffusée elle aussi sur HBO quelques années plus tard. En 2004, on est à une période où le câble s’impose petit à petit avec des grosses productions cinématographiques telles que Rome, Six Feet Under, ou Deadwood. Cette ambiance dans les costumes, dans la réalisation et dans le scénario nous donnerait presque envie de tout plaquer et d’aller rapidement en 1876 chercher de l’or à Deadwood où, soyons d’accord, nous tiendrions vous et moi pas plus d’une semaine avant de repartir. Mais l’ambiance des bars, la possibilité de repartir de zéro en trouvant de l’or, et les prostituées (5 dollars, c’est pas cher !) donnent presque envie d’aller prendre le premier TARDIS pour le Dakota du Sud.
Oui mais derrière notre écran, nous n’avons pas envie de quitter la ville de Deadwood à chaque fin d’épisode. Au contraire, on en redemande – surtout quand on a un beau gosse comme Timothy Oliphant, me souffle ma femme. On y revient car on a envie de savoir, tout en se laissant porter au cours des épisodes dans cette tranche de vie (ou de mort) que nous apporte la série.
Et je ne peux m’empêcher de conclure avec la traduction française de Red River Valley :
Les pionniers sont passés avant le jour
Dans les rues du village accablé
Et mon cœur a frémi à leur pas lourd
Sur les bords de la Red River Valley.
Ô Seigneur, la roue tourne entre tes mains !
Où je vais aujourd’hui, je ne sais.
Ô Seigneur, la roue tourne entre tes mains !
Mais je veux retrouver les pionniers ![3]
July
[1]https://fr.wikipedia.org/wiki/Deadwood_(Dakota_du_Sud), consulté le 13 septembre 2021. Je vous déconseille la lecture de la page si vous voulez voir la série.
[2]https://www.deadwood.com/history/, consulté le 13 septembre 2021. On remarquera sur la gauche la liste des personnages célèbres de Deadwood que l’on retrouve dans la série.
[3]https://fr.scoutwiki.org/Red_river_valley, consulté le 13 septembre 2021, et vive le scoutisme !