Life is full of surprises. So are the July’s reviews ! Chaussez-donc vos crampons et attrapez votre tasse de thé, car nous avons rendez-vous avec un coach de football américain sur un terrain de foot… anglais !
Oh dear ! We’re in trouble, aies-je songé en voyant l’intitulé de cet article. Une série sur le foot, qu’est-ce-que cela peut bien donner ?

Contre toute attente, le fait est que je suis convaincue autant par la chronique que par la bande-annonce. Suivons donc ce que nous dit cette série : dépassons les préjugés et allons tester la méthode Lasso.
Supportrices et supporters, c’est avec grand plaisir que je vous convie au stade de Richmond. Après une année à dubitater (c’est quand on est dubitatif), je me suis enfin lancé dans le visionnage de Ted Lasso l’été dernier et vu le rythme de diffusion de la série sur Apple TV+ (qui, comme son nom l’indique est une plateforme), j’ai fini récemment la série – du moins ce qui en a été diffusé.
Ted Lasso est un coach de football américain qui est embauché par un club de Premier League. Le qui pro quo initial est évidemment sur le fait que football ait une signification différente en Angleterre et aux États-Unis où le football se joue, comme son nom l’indique, à la main (mais de la part des gars qui ont inventé une plateforme qui s’appelle Apple TV+, plus rien ne m’étonne). Mais au-delà de ce jeu de mots assez facile, on découvre un coach qui prend en main une équipe plus ou moins difficilement avec son adjoint.
La série est produite par Bill Lawrence à qui l’on doit Spin City[1], Scrubs et Cougar Town[2]et Jason Suideikis, passé entre autres par le SNL aux États-Unis, et qui tient ici le rôle-titre de la série. Il faut d’ores et déjà divulgâcher la suite de la chronique : il est excellent dans le rôle. Pas de possibilité de ma part de faire durer le suspense : l’interprétation de l’américain au milieu des Anglais est parfaite.
La première saison voit donc ce coach s’installer et essayer de sauver le club de Richmond, tout en prenant possession des lieux et de son nouveau métier. En face, il a Rebecca, la présidente du club (Hannah Waddingham) qui souhaite le voir échouer, juste dans l’objectif de pouvoir embêter son ancien mari, interprété par Anthony Head (qui a bien changé depuis Buffy et Merlin).
Une présidente qui a donc sciemment embauché un américain, persuadé qu’il perdra et fera donc descendre le club en deuxième division anglaise, le Championship.
Comme nous sommes dans un club de football, il y a évidemment les joueurs avec leur personnalité ; celle-ci s’étend du vieux capitaine grossier et en fin de carrière au petit jeune premier qui veut être celui qui marque et qui est persuadé d’être le seul d’avoir du talent. Ce dernier, nommé Jamie Tartt, a également une copine parfaite pour un footballeur sans cerveau, celle qui fait les couvertures de magazine en sous-vêtement interprétée à la perfection par Juno Temple qui joue de tous les clichés de la conjointe de footballeur pour mieux les démonter.
Notons enfin la présence de Jeremy Swift (Spratt dans Downton Abbey) dans un rôle de directeur de communication qui communique aussi bien qu’un ministre de l’Éducation nationale que je ne nommerai pas.
Après visionnage du premier épisode de la série, on se demande tout de même où l’on va. La série paraît peut construite, et on voit venir un scénario très américain de l’excentrique qui s’adapte et qui malgré ses habitudes peu conventionnelles réussit. Ted affiche « believe » dans le vestiaire et on s’arrête là. Oui mais à partir du deuxième épisode, les lignes bougent et on se laisse doucement embarquer dans les aventures de ce club de bas de tableau et dans les nombreuses péripéties de ses personnages. Certes, ils sont un poil caricaturaux mais les histoires des uns et des autres nous touchent directement et au final, le football n’est pas si central que cela ; il reste important car « le football, c’est la vie » pour les joueurs mais le sport est surtout un prétexte à toute ce qui leur arrive.
Avoir un coach positif et toujours positif, je dois dire que c’est rafraîchissant. Et pourtant, il ne va pas bien. Il est détruit par la séparation géographique avec sa femme et son fils, et puis l’on découvre un passé beaucoup moins rose. Des personnages se développent de même que le format de la série, qui passe en fin de seconde saison à 45 minutes au lieu des 30-35 minutes initiales, ce qui permet de mieux définir les relations entre les personnages et le passé de chacun. Alors de temps en temps, au milieu, il y a forcément quelques intrigues qui ne servent à rien, mais on les franchit sans trop d’obstacles et l’on attend avec impatience la troisième saison qui sera tournée début 2022[3].
Les deux saisons de Ted Lasso ne nous laissent pas indifférents. Ou en tout cas, j’ai été touché par cette série qui m’a amené à réfléchir sur le monde du football d’une part (avec plus de crasses plus que de joies) et sur ma condition personnelle d’autre part.
Cela peut paraître simple et idiot mais Ted est par exemple tellement positif (on dirait l’incarnation des Quatre accords toltèques[4])qu’on a envie d’être ce coach un jour, pour des élèves quand on est enseignant, pour son enfant si l’on a la chance de devenir parent, pour ses amis quoiqu’il arrive. Ce « believe » affiché dans le vestiaire depuis le premier épisode s’adresse aux personnages de la série autant qu’à nous. Et nous devons y croire pour que nos vœux les plus chers se réalisent, même si cela nous coûte énormément[5]. Alors croyez-y, mais en regardant Ted Lasso, ça fait du bien.
July
[1]Oh mon Dieu, cela ne nous rajeunit pas.
[2]Un mauvais titre, vous ne trouvez pas ? – Les puristes comprendront. Les autres, voyez cette série, vous découvrirez commet Courtney Cox a morflé entre la fin de Friends et cinq ans après.
[3]https://www.btlnews.com/awards/emmy-watch/ted-lasso-casting-theo-park/, consulté le 24 octobre 2021.
[4]Don Miguel Ruiz, Les Quatre accords toltèques – La voie de la liberté personnelle, Amber-Allen Publishing, New York, 1997 (Ed. Jouvence, Paris, 1999 pour la traduction française par Olivier Clerc).
[5]C’est moi ou on dirait que cette phrase sort tout droit des Quatre accords toltèques ?