Ego te absolvo. Je t’absous Don Camillo.

Une fois n’est pas coutume, hier la télévision m’a permis de retrouver avec plaisir quelque chose qui a bercé mon enfance.

Note à l’intention de l’ami Yann: Non pas les peintures de Lascaux, jeune impertinent !

Une petite madeleine de Proust en noir et blanc à l’accent chantant et à la saveur italienne.

Sorti en 1965, ce volet de Don Camillo fait suite à Don Camillo Monseigneur et n’a rien en soi de bien exceptionnel, si ce n’est qu’il est tout aussi savoureux que les précédents.

Il faut savoir que j’ai toujours adoré les nouvelles de Giovanni Guareschi dont les personnages, semblables à leur pays natal, sont hauts en couleurs, avec la tendresse dans le coeur et la passion dans le sang

Un peu trop de passion même !

Ayant vu enfant les Don Camillo, je n’ai jamais pu les lire qu’en ayant dans la tête les voix de  Fernandel et Gino Cervi et la grosse moustache de ce dernier.
Et si l’idée lumineuse de Duvivier fut d’appeler Fernandel sur le film à la dernière minute, on ne peut que noter la ressemblance physique entre Guareschi et Cervi. Le premier souhaitant au départ assurer lui-même  le rôle de Peppone.

La Grande bagarre de Don Camillo : Photo Carmine Gallone, Fernandel, Gino Cervi
Fernandel et Gino Cervi. La Grande Bagarre de Don Camillo Copyright : © D.R. Source Allociné
Giovanni Guareschi . source 

Mais foin de ces détails, sous la direction de Julien Duvivier (!) et de Luigi Comencini, les films restituent surtout  merveilleusement le ton piquant de Guareschi.

A travers l’opposition perpétuelle de ces deux colosses, l’auteur trace un portrait ironique de la grande période communiste italienne et de la situation politique et sociale de son pays.

Pas forcément de façon très objective, il faut le reconnaître. Mais son parti pris a su faire vivre ses personnages avec l’intelligence du coeur.

Ce sont d’ailleurs ses positions politiques qui vaudront à Guareschi quelques soucis après la Deuxième Guerre Mondiale, en dépit de sa déportation en Pologne durant celle-ci.
Néanmoins jamais aucune des accusations portées à son encontre ne put être avérée.

Au delà de l’aspect politique, historique ou social, ce que Guareschi nous a offert avec Don Camillo c’est une fresque pleine de vie et d’amour de son paix natal et de ses habitants. Ainsi qu’il le disait :

 » Derrière le petit monde de Don Camillo,il y a ma maison, Parme, la plaine émilienne le long du Pô, où la passion politique s’exaspère, mais où le peuple pourtant demeure séduisant, généreux, hospitalier et plein d’humour. »

C’est sans aucun doute cette authenticité et cette sincérité qui en ont fait le succès.

D’ailleurs les italiens ne s’y sont pas trompés, puisque les habitants de Brescello ont consacré leurs héros de roman par des  statues au cœur de la ville.

Source Wikipédia. Article sur Brescello
Source Wikipédia. Article sur Brescello

Et s’il aura fallu la conjonction des deux accents de Fernandel et Cervi pour donner vie à ces personnages hauts en couleurs (même en noir et blanc) sur l’écran, ce n’est qu’un plaisir supplémentaire pour l’oreille de retrouver Don Camillo.

En dépit de ses petites imperfections, de ce que certains trouveront simpliste, Don Camillo c’est le plaisir de la comédie douce- amère à l’italienne, empreinte du bouillonnement du sang et de la douceur de la terre.
Et pour tout cela, comme Guareschi le fait dire au Seigneur à la fin de Don Camillo et Peppone, de tous tes défauts :

 » Ego te absolvo. Je t’absous Don Camillo. »

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