Franchement vu l’ambiance, la perspective de la rentrée et les nouvelles, j’aurais pu choisir la musique de l’Exorciste pour ce lundi.

Ou la bande originale de Freddy, pour rester thématique.

Mais j’ai préféré essayer de vous redonner la pêche avec ceci:

Ca fait partie des B.O de dessins animés vraiment sympathiques, qu’on aime écouter en douce, à l’abri des regards indiscrets.

Que celui qui n’a jamais imité Jack Black dans son salon en passant l’aspirateur me jette la première pierre !

Kung Fu Panda fait partie des dessins animés modernes que j’adore regarder en tant qu’adulte (irresponsable!).

En partie pour son casting voix extraordinaire : Lucy Liu, Dustin Hoffman, Angelina Jolie,l’inimitable Jack Black et évidemment Jackie Chan.

Outre le fait que j’apprécie l’autodérision de Jackie Chan à participer à ce dessin animé, je confesse aussi une certaine tendresse pour Jack Black.

Il entre dans la catégorie de ce que je nomme les acteurs improbables.

Il peut tout à la fois participer à un gros blockbuster comme King Kong, faire une apparition dans une réalisation plus politique et sérieuse comme Ennemi d’Etat ou le Chacal, passer à une comédie romantique complètement déjantée comme L’Amour Extra Large et enchaîner sur des dessins animés.

La filmographie de Jack Black est on ne peut plus hétéroclite, tout autant que ses talents d’acteur, d’humoriste et de musicien.

Dans Ku Fu Panda, il nous offre un Po inoubliable qui compose un duo jouissif avec l’interprétation de Maître Shifu offerte par Dustin Hoffman.

J’ai presque envie de dire que Jack Black a complètement embrassé ce personnage. D’ailleurs l’autodérision dont il fait preuve dans le clip ci-dessus semble assez le prouver.

Ainsi que les images ci-dessous.

Mais revenons-en à nos moutons.

Ou plutôt à nos pandas.

Le dessin animé a aussi un aspect indiscutablement ludique par les thèmes mis en avant. Non pas parce que le gentil gagne et que le méchant est puni.

Il prend cher, disons-le franchement.

Mais parce que les personnages principaux démontrent les vertus de la discipline, du travail et de la confiance en soi.

Le personnage de Po est un modèle de persévérance, qui prouve que le dépassement de soi peut payer.

C’est aussi une leçon de tolérance pour les enfants : Il ne faut pas préjuger des gens ou les sous-estimer par rapport à leur physique.

On traite aussi discrètement en passant du thème de l’adoption  par le biais de la relation entre Po et ses parents et/ou de celle entre Maître Shifu et Taï Lung. 

Une façon originale et subtile de parler d’un sujet aussi délicat à un jeune public.

Evidemment tout cela se cache sous une bonne couche de rire, de scènes de combat et de bonne humeur. Le plaisir qu’a pris le casting à s’investir dans ce film d’animation est d’ailleurs perceptible. Ça fleure bon la récréation.

Mais ne sous-estimez pas les enfants, ils perçoivent parfaitement les messages subliminaux.

J’apprécie particulièrement que ces différentes thématiques soient traitées à travers tout le dessin animé, sans mièvrerie.

L’amour du père de Po et son obstination à le faire rentrer dans une tradition familiale sont finalement aussi touchants qu’agaçants. On perçoit sa volonté que Po soit partie intégrante de la famille, de la lignée.

On retrouve aussi un peu de nos propres parents dans cette volonté de nous guider et de bien faire.

Plus complexe encore est la relation de Maître Shifu et de Taï Lung, à mi-chemin entre le lien filial et la relation maître-élève.

La rage destructrice de Taï Lung aurait mérité en ce sens une analyse freudienne: est-ce la frustration de l’apprenti ou la culpabilité teintée de colère d’avoir déçu le modèle paternel qui l’emporte chez Taï Lung ?

Bon, j’en ai perdu 4 là. J’arrête donc là avec les analyses socio-psychologiques.

Le dessin animé est aussi un hommage avoué et assumé à l’âge d’or des films de Kung Fu. D’où la reprise d’ailleurs de la chanson Kung Fu Fighting.

Cette chanson sortie en 1974, est à l’origine écrite et chantée par Carl Douglas. Ses paroles font directement référence aux films de Kung Fu, mentionnant au passage Billy Chin et Sammy Chung, stars du Kung Fu à l’époque.

Vous avez appris un truc là ? Je vous rassure, moi aussi. 

Elle surfera d’ailleurs sur la vague du succès des films de Bruce Lee et sera vendue à neuf millions d’exemplaires à l’international, devenant emblématique.

Sa reprise dans Ku Fu Panda n’est d’ailleurs pas la première au cinéma mais c’est sûrement la plus pertinente.

Grâce à son humour, à ses multiples niveaux de lecture alliés à une grande qualité graphique et des interprètes de talent, Kung Fu Panda reste définitivement un excellent film d’animation.

A savourer sans modération, même pour les plus grands.

Oui j’ai vu tout ça dans une bande originale, et alors ?