Voici ce que j’appellerais un petit impromptu.

Ne vous inquiétez pas, demain nous revenons aux thématiques habituelles avec le Freaky Friday.

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L’automne approche à pas lents.

Sur les longues avenues, j’aime savourer l’odeur des platanes en flânant.

Si. Vous savez ?

Cette petite odeur verte et craquante, un peu piquante, qui vous chatouille le nez.

Légère, elle flotte sous les platanes et le vent l’apporte parfois par vagues.

Cette odeur fine qui se marie si bien avec les pluies d’automne.

Elle me ramène à tant de souvenirs d’enfance.

Des petits matins de septembre encore bleutés, montant péniblement sous le poids des valises, une longue rue en pente douce, bordée de platanes.

Une longue rue menant à une petite gare.

A un petit train.

Un petit train menant à un gros avion.

Le temps des grands départs.

A cet instant, j’aimerais tant me trouver sous la verrière de la gare de Bordeaux.

Embarquer dans ce petit train en direction d’Ageûn 

(Agen ne se prononce pas dans le Sud-Ouest).

Me laisser bercer mollement par les mouvements de tortillard, assise sur ces hideuses banquettes de skaï orange.

Et écouter la voix sèche et chantante du contrôleur égrainer les gares de Podensac, Barsac et Langon.

Langon, Langon, petite ville, grand renom. Plus de p… que de maisons, chantait malicieusement mon grand-père.

Je descendrais cette allée de platanes, respirant à plaisir leur parfum d’automne, cherchant les quelques feuilles sèches pour trouver dans leurs craquements les mots du Comte de Guiche :

Et les manteaux de duc traînent dans leur fourrure,
Pendant que des grandeurs on monte les degrés,
Un bruit d’illusions sèches et de regrets,
Comme, quand vous montez lentement vers ces portes,
Votre robe de deuil traîne des feuilles mortes.

Cyrano de Bergerac, Acte V, scène  1.

J’irais jusqu’à une maison.

Une maison sûrement plus petite quand dans mon souvenir.

De la grille, j’apercevrais le jardin et, peut-être, quelques pans de la véranda.

Je l’imaginerais encore garnie de ces improbables tentures couleur de citrouille, pendants théâtralement le long d’immenses vitres.

Une petite maison au plancher qui craque.

Blottie au fond d’une petite impasse, bordée de marronniers…

Et de platanes.

6 réponses à « Jeudi, c’est poésie ? »

  1. Avatar de fjva

    C’est évocateur en tout cas 🙂

    Aimé par 1 personne

    1. Avatar de juneandcie

      T’inquiète pas !:) je prépare + gai dans l’évocateur pour dans 5 min environ !

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      1. Avatar de fjva

        Oh ben je n’ai rien contre un peu de mélancolie! Là ce n’est pas triste, juste nostalgique il me semble? Mais la nostalgie, c’est bien, on a rarement la nostalgie de choses désagréables, donc pour moi c’est plutôt un sentiment positif? 🙂

        Aimé par 1 personne

      2. Avatar de juneandcie

        C’est positif. Sans aucun doute. 😉

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  2. Avatar de Critiqueuse

    Mais nooooooon? Tu viens vraiment d’Agen? Parce que ben, moi aussi 😮

    Aimé par 1 personne

    1. Avatar de juneandcie

      Pas exactement. Ma grand mère habitait pas très loin d’Agen. Dans une petite ville nommée Langon.

      Aimé par 1 personne

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