Carnaval.

Résumé.

9782749141954Editions Le Cherche -Midi. Parution : mai 2015. Prix : 21€(grand format)

Mai 1919, la Nouvelle-Orléans vit dans la terreur du Tueur à la Hache. Massacrant consciencieusement  ses victimes qu’il semble choisir au hasard, l’homme laisse sur les lieux de ses crimes des cartes de tarots ouvragées et s’enfuit sans laisser de traces. Ni effraction. Ni cris. Notre tueur sanguinaire est un fantôme qui affole l’inconscient de la population et fait enrager la police. Rituel vaudou ? Vendetta ? Les rumeurs et les allégations vont bon train dans cette ville où chaque communauté préserve ses limites. Dans ce climat de paranoïa, italiens, irlandais, juifs, créoles, allemands, noirs, chinois, grecs, chacun est prêt à se jeter à la gorge de l’autre.

Mais certains ne pensent pas que ce tueur agit de façon aussi anarchique qu’il voudrait le faire croire. Peu à peu, des noms apparaissent, des pistes se démêlent révélant une histoire aussi sombre et tortueuse que le bayou où elle née. Une étrange traque macabre démarre alors que la ville s’apprête à affronter un ouragan.

Mon avis.

Grâce au Club de lecture du Pingouin Vert, me voilà donc de retour sur les rives du Mississippi pour une nouvelle intrigue tordue. A croire que les marécages, cela rend fou. Eh oui, souvenez-vous, à une autre époque, nous avions déjà eu une longue promenade agitée dans les bayous avec Les Maraudeurs de Tom Cooper.

Nous voilà donc plongés dans une ambiance poisseuse, inquiétante et envoûtante. Étrange mélange de fête et de misère. De grandeur et de déchéance. Ainsi que le dit Riley le journaliste:

« Si cette ville était une personne, ce serait une pute sur le déclin. Avec du rouge à lèvres mal étalé et des dents jaunes, souriante et minaudante, enveloppée dans des vêtements en soie française défraîchie.  La coquetterie et les falbalas pour masquer la déchéance. »

Et ma foi, cela résume à merveille l’ambiance de ce roman sombre. A partir de cette citation, le décor est posé et bien posé. On navigue en eaux troubles. Corruptions, trahisons, jalousie, mafia, jeux de pouvoirs et d’argent, meurtres à gogos, les pistes s’entremêlent et le tueur mène la danse.

J’avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans l’intrigue. Cela m’a pris exactement 135 pages. Peut-être parce que c’est un peu lent à véritablement démarrer, le temps de poser les différents personnages, le contexte particulier, de planter le décor de la ville.

Peut-être aussi (et surtout) parce-que je n’étais pas disposée à me lancer dans ce style de lecture. Cela arrive. En fonction de son humeur ou de sa fatigue, on est plus enclin à se tourner vers tel ou tel type de lecture. Et honnêtement, je ne peux pas imputer cela au livre car c’est diablement bien écrit.

Premier bon point : le contexte général de l’intrigue. L’ambiance et le décor sont merveilleusement posés. En effet, rappelons-le, il ne s’agit pas de la Nouvelle-Orléans que nous connaissons, mais de celle de 1919, cela fait une large différence. En particulier avec cette répartition si spécifique des communautés en fonction des quartiers qui joue un rôle essentiel dans l’action.

Le contexte particulier aussi est très travaillé puisqu’on se base sur des faits réels et que le contexte historique et géopolitique mondial est présent avec la guerre en arrière-plan et l’influence des différentes occupations de la Nouvelle Orléans, en particulier française.

Second bon point : Les personnages. Nous suivons les parcours de quatre  personnages principaux qui, chacun pour une raison différente, vont tenter de suivre la piste du Tueur à la Hache:

  • Michael Talbot, le policier. De cette enquête dépend la suite ou non de sa carrière mais aussi la survie de sa famille.
  • John Riley, le journaliste. Dépendant à l’opium, il est à la dérive mais il connaît tous les petits secrets de la ville. Peut-être en sait-il même un peu trop.
  • Ida, secrétaire de l’agence de détectives privés Pinkerton. Elle se lance sur cette affaire pour faire ses preuves et se faire une place, car, en tant que métisse, Ida n’est acceptée nulle part. Trop blanche pour les noirs, trop typée pour les blancs.
  •  Luca D’Andrea, l’ancien flic. Ripou ayant vendu ses services à la mafia, Luca est l’ancien mentor de Michael, mais celui-ci l’a dénoncé, ce qui lui a valut huit ans d’emprisonnement. A peine sorti, Luca accepte de se lancer sur la piste du Tueur à la Hache en un dernier service pour la Famille de Carlo Matranga, en échange de sa retraite.

Quatre portraits très différents qui représentent chacun un morceau de la Nouvelle-Orléans, une facette de la ville. Chacun d’entre eux détient d’une façon ou d’une autre une pièce du puzzle et va s’ingénier à démêler les fils auxquels elle mène. Mais rien n’est ordinaire dans cette affaire. Dans une ville où la corruption règne en maîtresse, les petits secrets se savent vite et il va falloir être sur ses gardes. Ce qui nous amène au dernier point positif…

Troisième bon point : l’intrigue. Pour une pelote bien emmêlée, c’est une pelote bien emmêlée. L’intrigue est savamment construite. Du parcours d’un personnage à l’autre, on collecte les indices, on compare les pistes, on s’interroge et on se perd parfois un peu. Si peu à peu les pièces du puzzle se mettent en place, jamais jusqu’au dénouement final, on ne sera en mesure de mettre en place chaque pièce de cette architecture complexe. Si j’ai eu du mal à rentrer dans l’intrigue, en revanche une fois le pas franchi, il n’était plus question pour moi de lâcher le livre sans avoir eu le fin mot de cette histoire sanglante.

18 réponses à “Carnaval.”

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