Les Dames de Kimoto.

Résumé

livre_galerie_2381Editions Le Mercure de France. Parution : novembre 2016. Prix: 19.80€

Nous sommes au Japon à l’aube du 20ème siècle. Hana, âgée de vingt ans, est élevée dans la plus pure tradition japonaise par sa grand-mère Toyono. De par son mariage, elle va entrer dans une nouvelle famille prestigieuse et respectable, celle des Matani. Pourtant très instruite et éduquée, c’est sans aucune révolte que la jeune femme s’apprête à se dévouer toute entière à son mari et à remplir le rôle traditionnel d’une épouse japonaise.

Mais le Japon est au sein d’un monde en mutation, tourné vers le progrès industriel et social. Pris dans le jeu des alliances internationales et de la guerre, il ne peut éviter de subir les influences occidentales. Si Hana poursuit son chemin, sans s’en perturber, devenue mère à son tour, elle se retrouve à faire face au rejet violent des traditions de sa fille Fumio. Résolument tournée vers la modernité, la jeune femme refuse obstinément tout ce qui se rattache aux coutumes ancestrales, qu’il s’agisse de l’enseignement des arts traditionnels, que se doit de maîtriser une bonne épouse, ou même des us et coutumes du port du kimono. Déconcertée par cette attitude, Hana ne parvient pas à comprendre sa fille et voit avec déchirement une rupture se profiler entre elles, alors même que naît sa petite-fille Hanako. Sans le savoir, chacune d’elles incarne une des faces de la société japonaise en pleine mutation.

Mon avis.

Les dames de Kimoto, de Sawako Ariyoshi, est un récit fascinant et extrêmement bien pensé. D’un point de vue narratif et structurel, le récit se décompose en trois parties, correspondant à trois figures féminines la mère Hana, sa fille Fumio et la petite-fille Hanako. Chacune marque un moment d’évolution dans l’Histoire du Japon et la place de la femme dans cette société traditionaliste envahie par les influences modernes extérieures. Hana est la figure du passé, élevée dans la tradition ancestrale et la glorification de la grandeur du Japon. Fumio représente l’intrusion des modes de vie occidentaux et de la modernité. Rejetant les traditions ancestrales, elle ne se dégage pourtant pas encore complètement du rôle d’épouse attachée à son mari mais adopte un comportement féministe actif pour l’époque. Avec elle, se profile la Seconde Guerre Mondiale, la défaite du Japon et ses conséquences dramatiques. Tous les repères traditionnels s’apprêtent à être balayés. Hanako est le lien entre deux mondes, élevée dans le culte de la modernité, elle est néanmoins curieuse de son identité et de sa culture dont elle fait la connaissance auprès de sa grand-mère.

Dans l’intimité de ces trois figures, c’est tout pan de l’évolution de la société japonaise qui se dévoile dans son contexte culturel et historique. Précis et délicat comme un motif de kimono, Les dames de Kimoto est un récit chargé de sens et fascinant. Peu évident au premier abord, excepté pour les initiés de la littérature japonaise qui ne seront pas déconcertés, il se révèle vite passionnant. Un incontournable pour qui veut mieux comprendre la culture japonaise. Une pièce de littérature savamment ouvragée, menée avec subtilité et une belle leçon d’Histoire.

Vous pouvez retrouvez ma chronique complète et largement plus détaillée sur Les Petits Livres.

Les Dames de Kimoto

3 réponses à “Les Dames de Kimoto.”

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