Et si on regardait… False Flag ? (ou pas !)

Quand July décide de se prendre pour Moïse, il ouvre la mer des séries en deux et part en mission chez le Mossad.  Espionnage, politique, conflit israëlo-palestien, une thématique aride qui aurait pu tourner à la traversée du désert, mais une série qui se laisse regarder, même si c’est sans alcool. Bref, tout cela July vous en parle bien mieux que moi, alors préparez vos passeports, on part en infiltration en Russie… Non non toujours pas d’alcool.



Alors que je me suis mis à l’hébreu[1] cet été, du moins aux séries ayant cette langue en version originale, j’ai décidé de regarder False Flag. False Flag, keskecé ? C’est un thriller israélien (intitulé Kfulim en hébreu) de 8 épisodes. En Israël, la série a été diffusée en 2015 et elle l’a été début 2016 en France via Canal +. Dans un hôtel de Moscou, des individus enlèvent le ministre de la Défense iranien. Les autorités russes accusent le Mossad grâce à la découverte des passeports de cinq ressortissants israéliens. Chaque suspects apprennent donc l’information soit par la télévision, soit par des proches[2]. On va donc se plonger dans la sécurité intérieure de l’état hébreu qui tente de gérer l’affaire.

Force est de constater que les faits rappellent l’intrusion du Mossad à Dubaï pour éliminer un leader du Hamas[3]. Ce genre d’opération secrète n’est normalement pas connue du grand public[4], sauf échec du Mossad à passer inaperçu. Car on peut tromper une fois mille personnes mais on ne peut pas tromper mille fois mille personnes. Ou l’inverse ?

Dans l’histoire, on a vu que du coup, le Mossad utilisait des passeports qui permettaient aux espions de mener leurs opérations, ce qui fait que parfois, des civils peuvent se retrouver accusés car il y a des faux noms. Ça fait un bon pitch, hein ? Ben coup de bol, c’est celui de la série.

La série avance doucement mais sûrement, mais on commence à sentir vers le milieu de la saison que ça s’effrite un peu tout comme feu John McCain qui est dans sa tombe[5]. En effet, les épisodes 5 et 6 laissent percevoir un essoufflement qui laisse à penser que la construction de la série n’est solide qu’en apparence – comprendre, pour le sériephile, sur les 4-5 premiers épisodes. Mais, sans désespérer, on conserve malgré tout une forme ambiguïté qui laisse supposer que c’est peut-être pas fait au hasard : on s’aperçoit de plus en plus que les suspects cachaient certaines choses aux renseignements israéliens. Mais, lors d’une journée maussade (ou pas, y’avait du soleil, mais ma blague ne marchait pas sinon…), ils découvrent que ce n’est pas le cas…

Petit à petit, l’oiseau fait son nid, mais la série avance jusqu’aux derniers épisodes. Ce sont ceux-ci qui laissent vraiment percevoir le ton de la série et enfin, on s’aperçoit que la persévérance a du bon. En effet, la série d’espionnage peut vite basculer du mauvais côté et tomber dans le kitsch. Le kitsch, June. LE KITSCH ! AVEC UN T, PAS UN R !

Ici on voit l’étau se resserrer, les personnages ne sont ni noirs ni blancs[6] et leur ambivalence nous laisse s’attacher à eux de plus en plus. Si 24 est devenue une série modèle du genre d’espionnage ces dernières années, False Flag permet de se démarquer comme l’ont fait de nombreuses séries israéliennes ces derniers années (je pense à Hatufim ou Ta Gordin). De nombreuses séries ne rassemblent pas toujours leurs personnages vite et on a l’impression qu’on ne sait pas toujours où on va. Game of Thrones en est l’exemple type, puis après 7 saisons, on finit par s’apercevoir que ça se croise et on voit un peu mieux où on veut en venir. Ici, le groupe est fort. Les interactions sont régulières.

La mise en scène est minimaliste cependant, ce qui est surtout lié aux budgets restreints. Par conséquent, les délais sont courts pour la production. Mais l’ambiance n’en est pas moins pesante. Il est néanmoins dommage que l’effort formel soit assez faible car on se dit que la série avait un peu plus de potentiel à ce niveau-là. Mais au final, la série se laisse voir malgré tout.

Côté américain, la série a été achetée, diffusée et un remake a été un temps prévu. Côté israélien, une saison 2 a vaguement été évoquée mais celle-ci n’a pas encore vu le jour. Mais en même temps, c’est une journée maussade, aujourd’hui[7].

July

[1] Et je le prouve : un shalom, ch’est quand on pache à schkis entre les poteaux !

[2] C’est un peu comme quand on apprend dans les médias que Nicolas Hulot démissionne de son gouvernement, ou qu’un prof apprend par voie de presse qu’il ne pourra plus refuser des heures supp. Mais en pire, du coup.

[3]https://www.lemonde.fr/international/article/2010/02/18/le-dubaigate-du-mossad_1307666_3210.html, consulté le 17 septembre 2018.

[4] Et pour cause, ça doit être secret…

[5] Logique : ça s’effrite, McCain.

[6] Ils sont oubliés, délavés, comme nos sages années, entre gris clair et gris foncé. Big-up, Jean-Jacques.

[7] Avouez que vous l’attendiez depuis que j’ai écrit « Mossad », dans le premier paragraphe.

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