Les Filles d’Ennismore : Downton Abbey à l’irlandaise.

Résumé

Editions Belfond (Collection Le Cercle Belfond). Parution : avril 2019. Prix : 22€

Victoria et Rosie ont 7 et 8 ans, ce sont des petites filles semblables l’une à l’autre qui vont devenir les meilleures amies du monde. Pourtant, tout les sépare. Rosie, fille de métayer, est appelée un jour à venir travailler sur le domaine d’Ennismore, tandis que Victoria, héritière de celle-ci est destinée à faire un beau mariage, digne de son rang.

Mais en ce début de XXème siècle, la révolte gronde en Irlande et les temps troublés qui s’annoncent, vont se charger de changer l’ordre des choses et leurs destins. Leur amitié survivra-t-elle à tout cela et sauront-elles chacune trouver leur place dans le nouveau monde et le nouvel ordre social qui se préparent.

Mon avis : Les filles d’Ennismore, Downton Abbey à l’irlandaise.

 Les Filles d’Ennismore nous plonge au coeur du double contexte houleux de ce début du XXème siècle (lutte ouvrière, Première Guerre Mondiale) et  de l’émergence du nationalisme irlandais. Alors que les tensions entre le mode de vie, élitiste et désuet de l’aristocratie et le monde ouvrier et paysan se font de plus en plus sentir, en Irlande la Grande Famine des années 1850 a laissé des traces tenaces et une rancune aigre envers l’autorité britannique. L’aristocratie vivant de ses privilèges est vue comme une représentante de cette dernière et cristallise les tensions. Au dessus de tout cela plane l’ombre de la Première Guerre Mondiale qui se profile.

C’est dans ce contexte que Patricia Falvey place ses deux héroïnes. Ballottées par les revers de leur temps, Rosie et Victoria vont nous mener à travers à cette période troublée pour nous faire vivre les changements de ce monde en pleine mutation.

De l’office des domestiques d’Ennismore aux saisons londoniennes, en passant par l’insurrection de Pâques en 1916, durement réprimée par l’armée britannique, on suit les soubresauts de la société irlandaise et les points de vue des différents partis. En haut ou en bas de l’échelle sociale, les événements qui se produisent auront des répercussions pour chacun et, notamment pour nos deux protagonistes principales qui verront leur vie privée et leur amitié ébranlée, remise en question par des questions de classe.

Si le fond est riche et la forme agréable, quelques points font cependant louper de mon point de vue, la lecture parfaite. Certains rebondissements du récit me sont apparus comme trop évidents, sans surprise, tandis que certains avaient comme un air de déjà-vu. Peut-être Downton Abbey était-il trop présent à mon esprit, mais je n’ai pu m’empêcher de faire le parallèle sur certains points ou d’avoir des personnages précis en tête. Ce qui a parfois perturbé ma lecture, en dépit de l’originalité de l’angle d’attaque choisi.

Par ailleurs, je ne saurais expliquer exactement pourquoi, je ne suis pas parvenue à accrocher aux personnages de Victoria et Rosie. Le choix de leur duo est très pertinent, compte tenu du contexte et permet d’avoir un point de vue complet. Cependant, si leur parcours a su me tenir en haleine, elles ne sont pas parvenues à susciter mon empathie.

Pour autant, ces bémols n’empêchent pas Les Filles d’Ennismore d’être un roman plein de qualités, une lecture riche et agréable, dont le doux parfum de Downton Abbey en séduira beaucoup.

5 réponses à “Les Filles d’Ennismore : Downton Abbey à l’irlandaise.”

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