Fiche technique
Sortie : 2016
Saison : 1 (6 épisodes) – 2ème saison à venir
Réal : Susan Bier
Scénariste : David Farr
D’après l’oeuvre de John Le Carré
Casting : Hugh Laurie, Tom Hiddleston, Tom Hollander, Olivia Colman, Elisabeth Debicki, Alistair Petrie, David Harewood, Jonathan Aris
Synopsis : The Night Manager, double jeu en eaux troubles
Ancien soldat déployé en Irak, Jonathan Pine est devenu Directeur de nuit dans des hôtels de luxe. A la tête du Néfertiti Hôtel, il se retrouver, en plein coeur du printemps arabe, face à une curieuse et dangereuse situation : Sophie, la maîtresse de Freddie Hamid, homme d’affaire issu d’une puissante et peu recommandable famille du Caire, choisit de remettre à sa bonne garde des documents brûlants. Ceux-ci incriminent Freddie Hamid et Richard Roper, un notable trafiquant d’armes et semblent annoncer une sanglante répression à venir.
Conscient de l’importance de ces informations, Jonathan les transmet discrètement à ses contacts à l’ambassade britannique et tente d’assurer la sécurité de Sophie. Hélas, si les informations sont bien transmissions aux agences de renseignements de Londres, l’ambassade s’avoue dans l’impossibilité d’assurer la sécurité de Sophie, y compris en Europe. Contacté par Angela Burr, de l’Agence de renseignement, Jonathan tente d’empêcher l’assassinat de Sophie, mais s’y révèle impuissant.
Quatre ans plus tard, en Suisse, sa route croise de nouveau celle de Richard Roper, Il reprend alors immédiatement contact avec Angela Burr, qui lui offre alors l’opportunité de se venger.
The Night Manager : Cher Tom Hiddleston (bis)
Cher Tom Hiddleston,
Ma dernière missive était empreinte de la perplexité dans laquelle m’avait plongée ta prestation dans Kong et je m’interrogeais sérieusement sur ton discernement en matière de choix de rôles. Heureusement, la découverte de ta prestation dans The Night Manager a prestement dissipé mes doutes. Elle t’a fait remonter dans mon estime aussi rapidement qu’une femme fuyant un espace confiné avec Donald Trump.
Si j’ai tardé à regarder cette série, mea culpa chaton. Cependant, je ne le regrette en rien. Non, en rien. The Night Manager est une série à laquelle il faut savoir donner toute sa disponibilité d’esprit, afin d’en savourer chaque détail. Et cette fois-ci, je ne fais pas allusion à ton élégante plastique, qui n’est pourtant pas sans donner un certain charme à la série. Pas de précipitation dans le visionnage, il faut savoir s’en délecter. De la même façon qu’on déguste un bon vin, il faut se laisser apprécier la robe, les notes, les arômes…
En parlant d’arômes, quel magnifique jeu vous nous offrez avec Hugh Laurie ! On sent toute la délectation que vous avez à vous challenger dans l’interprétation de vos personnages mutuels, pour atteindre, à certains moments, des sommets de virtuosité.
Si ton partenaire s’amuse dans la peau de ce sulfureux Richard Roper, la palme dans cet exercice te revient malgré tout, bien que d’une courte tête. Car, il faut l’avouer, tu as la partie ardue de ce jeu de poker menteur. Ton personnage est la double face, le coup de bluff. Pourtant, tu t’en tires haut la main, laissant le spectateur tiraillé par le doute : Qui est vraiment Jonathan Pines ?
Certes, c’est lent cette affaire. Certains l’ont reproché. Mais c’est sinueux, subtil et retord, comme un serpent qui resserre lentement ses anneaux autour de sa proie, afin de ne lui laisser aucune change. SA-VOU-REUX !
Il faut avouer que vous aviez ici un terrain de jeu tout bonnement royal :
- une matière première de belle facture et propice à l’adaptation avec le roman de John le Carré
- le fils de John le Carré, Simon Cornwell, à la production,
- Des moyens de tournage presque hollywoodiens, qui vous ont emmenés de de Marrakech à Majorque, en passant par la Suisse ou Londres,
- Une ambiance à la James Bond clairement assumée et des prises à vue à faire pâlir Casino Royal.
- Un directeur de la photographie visiblement très inspiré.
Et ce casting, mon chaton ! Ce casting ! Un plateau garni d’acteurs tout bonnement doués, avec qui déployer vos talents, à Hugh et à toi, sans un accroc. D’Alistair Petrie (Sandy Langbourne) à Olivia Colman (Angela Burr), en passant par Tom Hollander (Corcorran) ou Elisabeth Debicki (Jed Marshall), chacun enfile parfaitement son personnage, tel un costume taillé sur mesure. C’est fluide, cela glisse comme la soie.
Au passage, la critique ne s’y est pas trompée : en 2017, The Night Manager rafle 3 Golden Globe pour ses rôles principaux (toi inclus chaton) et plusieurs nominations aux Emmy Awards.
Au sujet du casting, parlons quelques minutes d’Olivia Colman si tu le permets, mon cher Tom. Décidément, quelle femme et quelle actrice que celle-ci ! Voulue par la réalisatrice Susan Bier, elle n’hésite pas à s’investir sur ce tournage enceinte jusqu’aux yeux, intégrant si parfaitement sa grossesse dans la performance qu’on ne sait plus si c’est ou non… de la poudre aux yeux ! Il fallait bien cela pour contrebalancer le duo de tête.
Après tout cela, étais-je étonnée de te retrouver, au même titre qu’Hugh Laurie, à la production ? Pas vraiment, je te l’avoue. Il est vrai que ton estimé confrère était prêt à faire n’importe quoi, même s’occuper du café si on en croit Simon Cornwell, pour être partie prenante de cette adaptation. Il faut croire qu’il aura réussi à te contaminer.
Mon cher Tom, je te le dis comme le je pense : The Night Manager est une adaptation très réussie, qui restitue à merveille l’ambiance des romans de John le Carré. On a un plaisir indiscutable à voir se dérouler cette partie de poker explosive à laquelle se livrent avec raffinement vos personnages respectifs.
Au final, la boucle était bouclée et il ne devait pas y avoir de suite, l’auteur n’en ayant pas donné à l’original. Mais les bonnes séries ont le défaut de leur succès : les producteurs ne peuvent s’empêcher de vouloir les prolonger. Savoir qu’une saison 2 est dans les cartons est, avec une fin un peu lissée, la seule amertume que The Night Manager m’aura laissé.
Mon cher Tom, cette saison à venir sera-t-elle suffisamment bonne pour te maintenir à ce degré dans mon admiration et que je t’absolve d’y participer ? Saches-le, chaton : il faudra, cette fois-ci, bien plus qu’un savant éclairage sur tes yeux de glace pour me duper.
