Marlène : la résistance au féminin

Résumé : au coeur de l’Histoire

Editions l’Archipel Parution : février 2020 Prix : 23€

Munich, 21 juillet 1943, nous sommes au lendemain de l’attentat raté de Stauffenberg. Marlène se tient devant les ruines presque encore fumantes de l’immeuble de deux de ses amis. Elle est arrivée trop tard. Un jour plus tôt, ils seraient sans doute encore en vie.

Mais elle n’a pas plus le luxe de s’appesantir sur son chagrin et ses remords, que sur la fatigue qui l’assaille ou la faim qui la tenaille. Sur les épaules de cette femme dont on ignore le vrai visage repose le destin d’une poignée de résistants ou peut-être même de toute une guerre.

Marlène : écrire l’Histoire au féminin

Marlène … Ce prénom, cette histoire, le cinéma en fin de parcours. Il y avait comme un écho de Marlène Dietrich dans cette histoire. Elle qui s’engagea si farouchement dans la Résistance et la lutte contre le nazisme, au point de rompre tout lien avec son pays d’origine en prenant la citoyenneté américaine. Elle qui fût pourtant un temps conspuée par certains en France, après la guerre, demeurant l’Allemande.

Fut-elle une inspiration pour l’auteure de ce roman ? Je l’ignore. Mais tout au long de ma lecture, le parfum de celle que l’on nommait l’Ange Bleu flotta entre les pages et ce ne fût pas pour me déplaire.

Marlène retrace une guerre, une résistance au féminin. Elle redonne place et corps à toutes ces femmes entrées dans une Résistance active durant la Seconde Guerre Mondiale, qui verront pourtant leur action minimisée après la Libération, au risque d’être oubliée.

De Munich à Auschwitz, Marlène vit plusieurs vies en frôlant la mort. Sauver des vies ou tenter d’en supprimer certaines, obtenir des informations essentielles ou mener une évasion, Marlène lutte, survit et aime aussi…

Profondément féministe dans son intention de redonner leur place aux femmes, au côté des hommes, Marlène est aussi un puissant plaidoyer contre la guerre et ses absurdités. En effet, dans son sillage, Marlène nous fait revivre les heures les plus noires de l’Allemagne, mais aussi les côtés les plus atroces et absurdes de la guerre, jusqu’au coeur des camps de concentration.

Le récit non seulement nous tient en haleine par ses multiples rebondissements, dignes du cinéma, mais nous amène également à analyser cet aspect paradoxal de la guerre qui, au nom de la victoire ou de la survie, fait jaillir ce qui peut y avoir de pire ou de meilleur chez l’être humain.
Le personnage même de Marlène n’est pas tout blanc. Ainsi que nous le dit la vieille dame qu’elle est devenue, avant de nous livrer son histoire : […] j’ai également fait des choses dont je ne suis pas toujours fière. J’ai longtemps essayé d’oublier certaines d’entre elles.  L’histoire de Marlène nous apprend ou nous rappelle qu’aux vainqueurs comme aux vaincus, la guerre laisse un lourd tribu à payer et que personne n’en sort indemne.

Faisant suite au premier ouvrage de Hanni Münzer, Au nom de ma mère, qui reprend l’histoire d’un des personnages qui va croiser la route de Marlène ici, le roman peut néanmoins tout à fait se lire indépendamment. Chacun des deux romans étant intrinsèquement lié au destin de son protagoniste.

Aussi palpitant qu’un roman d’espionnage, Marlène résonne aussi d’un grand cri d’humanité et, étonnamment, d’espoir….

 

Une réponse à “Marlène : la résistance au féminin”

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

%d blogueurs aiment cette page :