Le Jubilé de Lilibeth : Elisabeth II l’album du souvenir

Elisabeth II : l’album du souvenir

Editions l’Archipel. Parution 20/01/22. Prix : 24.95€

Dimanche dernier marquait les 70 ans de règne de sa Majesté la reine Elisabeth II. En effet, le 6 février 1952, la mort du roi Georges marqua l’avènement d’une jeune reine de vingt-ans à peine dont le règne allait battre tous les records de longévité.

Paru le 20 janvier, ce bel album en grand format offre l’occasion de retracer les étapes marquantes de ce règne, des grands-parents de la reine à ses arrières petits-enfants. De l’abdication de son oncle Edward VI à l’accession au trône de son père Georges VI qui vont changer sa destinée. De l’épisode Margaret Thatcher à l’arrivée de Megan Markle dans la famille royale.

Une plongée dans l’Histoire tout simplement royale !

Le Jubilé de Lilibeth : un destin royal

Fan de The Crown et/ou admirateurs de la monarchie britannique, cet album vous tend les bras.

Mais avant de plonger dans son contenu pour l’analyser, attardons-nous déjà sur l’objet pour le plaisir des yeux. Grand format de 191 pages tout de même, aux pages de papier glacé épais et lourd, au design stylisé de façon royale, il n’y a pas à dire, cela fleure bon Buckingham.

Tout est impeccable : liseré des pages, séparation des paragraphes, choix des couleurs ou du design des pages de séparation de chapitre… Il y a une rigueur élisabéthaine et une élégance royale dans cette mise en page. Des photos inédites en belle définition viennent parachever le tout. C’est beau comme les joyaux de la Couronne.

Mais qu’en est-il du contenu ?

Pour le savoir, il faut commencer par s’intéresser à son auteure. Catherine Ryan est affiliée à la famille de Bowes-Lyon, soit la même lignée que les grands-parents et arrière-grands-parents de sa Majesté, comme vous aurez le plaisir de le découvrir dans cet ouvrage.
Elle a étudié l’anglais à Oxford et l’histoire à Saint Andrew, où elle a croisé le Prince Williams.
Autant dire qu’elle a évolué dans les bonnes sphères pour avoir un aperçu au plus près de la famille royale.

Alors avons-nous droit à une apologie royale autour de la personne de sa Majesté Elisabeth II, comme on pourrait s’y attendre ?

Etonnement non. Cela peut paraître surprenant vu l’intitulé et l’aspect de l’ouvrage, mais la rédaction est globalement neutre. M’attendais-je à quelque chose de beaucoup plus élogieux ? Après la préface enthousiaste de Franck Ferrand, j’en ai eu un peu peur. Mais résolument la réponse reste non.
D’ailleurs, on n’est pas ici pour faire du potin de palais ou du détail croustillant. Si vous espérez connaître les petites habitudes de Lilibeth ou que vous êtes un admirateur du style du Daily Mirror, vous allez être déçus du voyage.
Est-ce là un parti pris dû à la formation de l’auteure ou une volonté éditoriale pour éviter une royale censure ? Mystère ! En tous cas, on s’en tient au factuel, on colle à l’historique et la rigueur semble être un maître mot.

De structure pragmatique, cet album du souvenir aborde le règne d’Elisabeth II de façon chronologique. Catherine Ryan prend soin de partir assez en amont de l’accession au trône, afin de poser un contexte historique détaillé et précis.

Atout remarquable de l’ouvrage, des pages spécifiques, distinguées par un fond rouge, sont consacrées à la biographie des personnages abordés dans le chapitre. Une galerie de portraits qui ne manquera pas de ravir les amateurs de The Crown qui trouveront là un complément d’information et un éclairage précieux sur les personnalités qu’elles ont pu voir évoluer dans la série.

Un choix de mise en page d’ailleurs fort utile, car des personnalités qui ont marqué l’existence de la reine, il y en a eu ! Rien qu’en Prime Minister, il faut savoir s’y retrouver. De Churchill à Thatcher en passant par Clément Atlee ou Anthony Eden, chacun.e aura une relation toute particulière avec celle qui incarne le pouvoir royal.

D’autres pages sur fond bleu viennent elles souligner un événement marquant ou plus « léger ». Si tant est que l’on considère les possibles conquêtes de sa majesté Philou comme un événement léger. Pas de potins aies-je dit. Non pas de potins, on ne considère là que la façon dont les rumeurs de ces aventures sont venues secouer le règne. Pas de spéculations sur la véracité ou non de la chose.

C’est sobre mais résolument ludique, pas ennuyeux pour un penny et très finement écrit. Si l’ouvrage ne fait pas un faux pas, ni dans un sens, ni dans l’autre, de façon subtile, en posant certains faits, Catherine Ryan vient souligner les limites, les problématique de la royauté, avance parfois une critique très factuelle et totalement sibylline.

Pour être honnête, cet album du souvenir m’a agréablement surprise dans son approche. Eclairant la personnalité de la souveraine depuis sa plus tendre enfance, il permet de mettre en relief les points de l’histoire autant personnelle que politique ou publique qui ont forgé son règne… et son caractère.

Sans épargner les écueils de la monarchie, il met aussi en lumière le sens aigu du devoir d’Elisabeth II et l’incroyable résilience dont elle a fait et fait toujours preuve dans son devoir de souveraine et à travers les soubresauts de son règne.

Tout n’est pas toujours doré à Buckingham. Qu’on n’apprécie ou non Élisabeth II, qu’on lui tienne rancune de sa distance, de sa rigidité, ou de ses silences dans certaines circonstances, on ne peut qu’être admiratif devant son abnégation.
Somme toute faite, même avec les bijoux de la couronne à la clef, je n’aimerais pas à avoir à porter son bibi coloré.

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Pardon. Vous me connaissez. Je ne pouvais pas la louper celle-là.

En tant que fan de The Crown, j’ai pris beaucoup de plaisir à comparer les versions et à noter les divergences. Historiquement, cet album du souvenir m’a permis se replacer bien des choses en perspective.

De la reine de 25 ans à celle qui fête son jubilé de platine aujourd’hui, de l’enfant malicieuse et bouclée à la souveraine aux bibis colorés, bien des époques ont passé. Pourtant tel un roc impassible, Lilibeth reste à tenir le cap d’une monarchie souvent vacillante, fragilisée par son propre fonctionnement.

La vérité des choses, seule la reine la connaît et la garde pour elle, car elle ne confie que rarement.

Reste cet album du souvenir qui permet de parcourir de l’intérieur ces années de règne. Un bel ouvrage qui permet une compréhension à la fois aisée et plutôt complète des rouages de la monarchie anglaise

70 ans ! Qu’on n’aime Buckingham ou pas, cela vaut bien un God save the Queen !

Oui c’est royalement beau !

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