Un singe en hiver : sur la côte normande…
Editions de La Table Ronde. Parution : mai 2022. Prix 28€
Sur la côte normande, Albert Quentin, ancien fusilier marin en Extrême Orient, tient avec sa femme un petit hôtel tranquille. Si les jours y coulent paisibles, les nuits agitées d’Albert sont agitées par ses souvenirs de guerre. Pourtant l’homme tient bon. Grâce à une discipline solide, il a réussi à mettre de côté la tentation de la bouteille, de l’ivresse qui vous fait chavirer jusqu’aux côtes de Chine.
L’arrivée d’un autre voyageur en dérive, Gabriel Fouquet, va faire vaciller cet équilibre. Venu visiter sa fille en pension dans la région et oublier ses échecs sentimentaux, l’homme va semer le trouble.
Albert reconnaît en lui ce goût du vertige de l’ivresse. Celle qui vous emmène à la dérive pour vous faire oublier vos déboires. Mais saura-t-il y résister ?
Un singe en hiver : revival cinéphile
Pour le centenaire de la naissance d’Antoine Blondin, les Editions de la Table Ronde vous offre cette édition collector de son roman iconique, devenu un classique du cinéma sous la caméra d’Henri Verneuil, en 1962.
Outre la beauté de l’objet qui allie une couverture toilée, imprimée en relief et des photos du film, c’est l’occasion pour tout cinéphile de s’immerger dans le texte original pour mieux saisir la complexité des personnages et toute la subtilité de l’oeuvre.
Comme un tempo, les photographies du film et les extraits de scénario viennent rythmer le récit en l’illustrant.
Les voix de Gabin et de Belmondo se glissent spontanément en l’oreille dès le début de la lecture, comme une musique familière. Les intonations, les voix, tout revient comme une évidence, marquant la fidélité du film et sa filiation étroite avec le livre.

Entre ces deux personnages, on regarde se nouer cette relation si singulière, se demandant toujours où finira la dérive de ces deux-là qui n’ont « ni le vin petit, ni la cuite mesquine ». A s’évader si glorieusement dans l’ivresse, sauront-ils arrêter leur dérive.
Cette belle édition rend hommage autant à l’œuvre d’Antoine Blondin qu’au film de Verneuil qui sut si bien la capturer et marqua de façon notable la carrière de Belmondo à l’écran.
Un ouvrage qui ravira tous les amoureux de l’oeuvre, qu’elle soit sur papier ou sur pellicule. L’occasion de la découvrir ou la redécouvrir.