Retour sur Wednesday, la série inspirée du personnage culte de la Famille Addams, réalisée par Tim Burton et diffusée par Netflix.
Une série qui rate le coup de coeur, en dépit de quelques bons points non négligeables. Peut mieux faire dans l’ensemble.
Mention Bien et Encouragements du conseil de June.
Pour cette chronique, en sus de la traditionnelle fiche technique, je vous propose un petit format » On aime /On n’aime pas. Vous me direz en commentaires si cela vous plaît.
Allez c’est parti !

Wednesday : fiche technique
Sortie : novembre 2022
Plateforme : Netflix
Saison : 1
Episodes : 8 de 42 min environ
Producteur : Tim Burton (entre autres)
Scénaristes : Alfred Gough, Kayla Alpert, April Blair, Miles Millar, Matt Lambert
Réalisateurs : Tim Burton, Gandja Monteiro, James Marshall (III)
Casting : Jenna Ortega, Gwendoline Christie, Riki Lindhome, Jamie McShane, Emma Myers, Joy Sunday, Catherine Zeta-Jones, Christina Ricci, Luis Guzman, Isaac Ordonez, Victor Dorobantu, Moosa Mostafa, Hunter Doohan.
Synopsis
Pour avoir vengé son frère Pugsley, harcelé et maltraité dans son collège, Wednesday se trouve exclue.
Apparemment le jeté de piranhas dans la piscine de polo n’est pas une façon admissible de répondre à la violence et au harcèlement scolaire.
Les gens n’ont vraiment aucun humour.
Gomez et Morticia décident alors de l’envoyer en pension, là où ils se connus, à l’Académie Nevermore qui accueillent les créatures hors du commun. Morticia espère ainsi que Wednesday trouvera un endroit où s’intégrer, comme elle-même l’a fait jadis
Seulement Wednesday, avec son esprit très indépendant, est vraiment peu encline à suivre les traces de sa mère, dont elle refuse l’influence.
Sans compter qu’à Nevermore, d’autres problèmes se préparent.
Une mystérieuse série d’attaques se produisent dans les bois et la piste d’un animal sauvage semble de moins en moins probable.
Tous les regards se tournent vers les élèves de la mystérieuse académie.
Voilà de quoi occuper une Addams !
Les valeurs de la famille Addams : welcome back Wednesday !
🤩 On adore
L’interprétation de Jenna Ortega : la jeune actrice parvient à s’emparer du personnage. Elle conserve les codes propres à Wednesday Addams sans tomber dans le mimétisme de Christina Ricci et en apportant sa touche personnelle.
Un exercice qui n’était pas gagné d’avance, loin de là ! Une performance qui a bien méritée d’être saluée par la critique.
Une scène culte ? Celle de la danse of course !
Le caméo de Christina Ricci : Un plaisir de de retrouver une interprète si iconique de Wednesday méconnaissable.
Un clin d’oeil très apprécié à l’univers original de la famille Addams qui s’intègre plutôt bien dans le scénario.
Casting et personnages Addams Family : Catherine Zeta-Jones est tout simplement magnifique en Morticia Addams, mère attentive et morbide, tout en sensualité et en ombre.
Certains se sont récriés quant au choix de Luis Guzman pour le personnage de Gomez. Il est certain que l’interprétation du regretté Raúl Juliá en 1991 avait marqué les esprits par son charme et son élégance.
Cependant, la façon dont Luis Guzman revisite le personnage, n’est pas sans séduire et lui apporter une aura différente.
Seuls Pugsley et de Fester sont quelque peu décevants. Non pas par l’interprète mais par l’orientation donné au personnage lui-même.
Pugsley apparaît faiblard et sentimental, incapable de se défendre par lui-même. Il est bien loin du Pugsley présenté dans les films des années 1990, un peu sadique, qui monte des coups terribles avec sa soeur.
Quant à Fester, il apparaît brièvement sur deux épisodes avec le profil d’un arnaqueur de haut vol très recherché. S’il conserve les caractéristiques du personnage original, avec des excentricités qui portent à rire, malgré tout il manque une certaine saveur.
Ces deux personnages resteront relativement anecdotiques au final.
La Chose : La Chose prend réellement une part active à l’intrigue et, on ne va pas se le cacher, cela fait vraiment plaisir. Victor Dorobantu a fait des prouesses de contorsions et d’habileté pour donner une présence et une expressivité au personnage. Un bonheur à voir.
Les références à l’univers de Burton : Tant au niveau des dialogues que de l’esthétique (réalisation, costumes), la série regorge de clin d’oeil à l’univers de Burton, de Beettlejuice à l’Etrange Noël de Mr. Jack, les Noces Funèbres et bien entendu la Famille Addams.
Un éclairage de teintes brumeuses, bleutés et sombres. Une atmosphère bien plantée, remplie de mystères, de secrets et de fantômes du passé. Un claquement de doigts bien connu qui revient au bon moment et fait jubiler. Des codes vestimentaires parfaitement respectés.
Soyez attentifs à tous les détails pour bien apprécier l’ensemble. Les connaisseurs se régaleront, c’est fait pour.
Et les novices trouveront leur compte dans cette atmosphère gothique qui va, naturellement, comme un gant (ou une main !) à la série.

La musique : Qui dit Tim Burton, dit Danny Elfman. Je vous laisse apprécier le générique avec un petit l’Etrange Noël de Monsieur Jack. Son thème avec un trio clavecin, orgue et cordes, totalement gothique, n’est pas faire un petit écho à l’original, néanmoins il apporte sa propre identité.
Pari réussi musicalement pour la série qui réussit sa filiation et que l’on peut pourtant reconnaître aux premières notes.
😕 On n’aime pas
Le côté ado horrifique : La série cherche clairement à ramener deux types de publics :
- les amateurs de Tim Burton et/ou amoureux de la famille Addams. Elle joue en ce sens sur les codes du réalisateur et ça fonctionne pas mal.
- un public plus jeune susceptible d’accrocher sur le long terme n’ayant pas forcément vu les films d’origine.
Elle cherche à faire plaisir aux deux, ce qui plutôt pas mal mais ne fonctionne pas toujours.
De fait, elle oscille parfois entre Sleepy Hollow et son côté horrifique (un monstre, des meurtres sanglants, des fantômes, une petite communauté) et la Famille Addams, son côté tradition familiale et son humour noir morbide savoureux.
Le souci c’est que cela fait cela fait un peu cheval à trois pattes cette histoire. Je m’explique. On veut rajouter du gore horrifique (les jeunes aiment) pour faire frissonner, mais pas trop. Car la Famille Addams n’a jamais eu d’éléments sanglants ou gore et cela trahirait l’esprit du truc.
Alors on a un espèce d’entre deux qui donne parfois la curieuse impression d’être tombé dans la collection Chair de Poule.
Le monstre pas crédible / les méchants : J’ignore pourquoi les effets spéciaux sur le monstre ne sont franchement pas réussis. Il est moins impressionnant que Gollum et on dirait des scènes d’action que Hero Corp. Les initiés comprendront.
Spoiler à mettre en surbrillance ⬇️
Il se fait mettre sa taule par un loup garou qui met du vernis licorne quand même.
Je ne reviendrais pas sur le grand méchant de la fin, qui n’a pas inventé l’eau chaude et qui est éliminé en deux coups de cuillères à pots par des ados en crise existentielles. Ni sur la motivation creuse de son ou sa sous-fifre.
Le scénario cousu de fil blanc : La back story sympathique construite derrière et assez fouillée est mise à mal par une intrigue actuelle cousue de fil blanc au possible.
Dès l’épisode 4, on a des sérieux soupçons, voir de grosses présomptions concernant le coupable. Le dénouement est hélas sans grosse surprise.
Welcome Wednesday !
Wednesday reste une bonne série, face à un exercice qui, admettons le, n’était pas évident face aux attentes suscitées.
Certes, on a quelques déceptions. On ne va pas dire qu’on crève de surprise face au scénario, malgré quelques petits retournements intéressants.

On ne va pas non plus dire qu’on est horrifiés par le monstre…
Cependant, Wednesday est sympathique à regarder. On se laisse embarquer dans son univers, sans mal, notamment grâce à son interprète principale et à son atmosphère bien construite.
La série tire quelques belles épingles de son jeu.
Nul doute qu’elle séduira les nouveaux venus, tandis que les connaisseurs auront plaisir à retrouver l’univers et apprécieront le respect des codes, les clins d’oeil et les références.
Une saison 2 de 8 épisodes est déjà prévue. Ne reste qu’à espérer qu’elle corrigera les défauts en gagnant en maturité et en densité niveau scénario.
En attendant, welcome back Wednesday !
