Fiche technique
Sortie: 2003
Réal: Stephen Daldry
Scénario: David Hare
Based on: The Hours roman de Michael Cunningham
Casting: Meryl Streep, Julianne Moore, Nicole Kidman.
L’histoire en deux mots
Londres, dans les années 20, Virginia Woolf luttant contre elle-même rédige son roman Mrs Dalloway.
Los Angeles, 1950, Laura Brown, mère au foyer, combat cette même souffrance et est en pleine lecture de Mrs Dalloway.
New-York, dans les années 2000, Clarissa Vaughan, éditrice incarne l’image parfaite de l’héroïne Mrs Dalloway, au point d’être affublée de ce surnom par son ami et auteur Richard Brown (petit-fils de Laura), atteint du sida et auquel elle se dévoue entièrement.
Trois femmes, trois époques.
Liées par un livre et cette sensation de lutter contre le vide de leur existence qui les étouffe.
Reste à savoir quelle sera l’issue de cette tragédie intemporelle.
Pourquoi le voir ?
Le roman éponyme de Michael Cunningham sur lequel est basé le scénario, fait lui-même écho au roman de Virginia Woolf, Mrs Dalloway, reprenant cette idée de la vacuité du temps avec cette journée interminable qui s’étire entre les époques.
Le film sait à merveille rendre cet aspect et la réalisation de façon générale, tant au niveau du montage que de la lumière, est un petit bijou de délicatesse.
Sublimée par ce cadre, Meryl Streep (Clarissa Vaughan), Julianne Moore (Laura Brown) et Nicole Kidman (méconnaissable en Virginia Woolf) nous offrent une interprétation magistrale et poignante de ces femmes qui se penchent sur l’abîme de leur existence, au risque d’y basculer.



Un mal-être insoutenable qui va crescendo au fil de l’histoire. L’évidence de la souffrance digne de ces femmes qui se contraignent à vivre pour les autres, à travers les autres, car elles ne parviennent pas à trouver de sens à leur propre existence.
Et cette absence les écrase inexorablement à mesure que passent les heures.
Un film mené et interprété avec brio qui vous renvoie comme un reflet à votre perception de l’existence.
Au delà de cet aspect philosophique, l’histoire pose une lumière, sous un angle inattendu, sur la place des femmes. Le rôle qu’on leur a imposé culturellement et sociologiquement, patiemment à travers les époques, qui pour nos héroïnes est une souffrance dont elles ne savent plus se défaire.
Rôle de mère, d’épouse, la place intrinsèque de celle qui est dévouée aux autres, au delà de sa propre existence, en dépit de sa propre existence.
Un film dur, dérangeant et bouleversant, impressionnant de justesse et de virtuosité, tant sur le fond que la forme.
La performance de haut vol des trois actrices a d’ailleurs été saluée par un Ours d’Argent commun au festival de Berlin en 2003. Outre les nombreuses nominations et récompenses dont bénéficia le film et encore plus particulièrement Nicole Kidman.
Un très beau moment de cinéma donc, qui ne donne qu’une envie: aller lire le livre.
A éviter néanmoins si vous êtes déprimé(e).
« It is the right of every human being […) To look life in the face, always, to look life in the face and to know it for what it is. At last to know it, to love it for what it is, and then, to put it away »
Virgina Woolf, The Hours, official trailer.
2 réponses à “{The} Hours”
C’est vrai que c’est un très beau film, même s’il est déprimant à souhait!
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[…] (1995), Out of Africa (1985), La Mort vous va si bien (1992), La maison aux Esprits (1993) {The} Hours (2003), Mamma Mia (2008). Et tant d’autres que j’aurais voulu voir comme La Dame Fer […]
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