Comment terminer cette parenthèse de Noël en Alsace autrement qu’avec une petite visite à un vieil ami: le Haut-Koenigsbourg.
Avant de vous emmener en balade, je fais un rapide aparté historique: Édifié au 12ème siècle, le Haut-Koenigsbourg est ravagé par les flammes des attaques suédoise durant la Guerre de Trente ans. En 1633, il est laissé à l’abandon pendant deux siècles. Classé monument historique et acquis par la ville de Sélestat, il est offert en 1899 à l’empereur Guillaume II, suite à l’annexion de l’Alsace en 1871. Celui-ci y voit le moyen de marquer symbolique l’appartenance germanique de la région et se lance dans un chantier de rénovation pharaonique qui rendra au le Haut-Koenigsbourg sa majesté d’antan après 8 ans (seulement !) de travaux. (cf illustrations ci-dessous).
Outre la visite du donjon et des logis du château qui offrent un étonnant aperçu de la vie médiévale à travers cuisines, salles d’armes, de réception et appartements privés…
- Cuisines : moules à pains d’épices médiévaux et réserve (conséquente ?!) d’alcool.
- Appartements de l’impératrice, appartements et décorations de la salle de réception.
- Cours intérieure et colimaçon donnant accès aux logis. Porte (détail)
… on peut également accéder au Bastion qui impressionne tant par la taille de ses pièces d’artillerie ….
… que par le panorama à couper le souffle qu’il nous dévoile sur la ligne des Vosges.
Tout au long de la visite sont données de nombreuses explications sur l’histoire de la rénovation du château, les personnalités qui en furent les acteurs, les moyens utilisés et la minutie de cette rénovation.
Visiter le Haut-Koenigsbourg c’est donc aussi un peu naviguer entre les époques, entre la grandeur passée du château, la restauration de sa gloire et sa majesté retrouvée. Point besoin de DeLorean ici, il suffit de se laisser guider.
Mon seul grand hoquet a été l’arrivée au jardin intérieur qui, normalement, ressemble peu ou prou à ceci:

Mais en arrivant cette fois-ci, avec cette foutue manie de coller de l’art content-pour-rien partout, j’ai eu droit à ceci:
Je ne vous cache pas que ma réaction a du évoquer le brame du cerf qui agonise le soir au fond de la Forêt Noire pour les nombreux touristes présents. Je n’ai rien de façon générale contre l’art contemporain mais là non ! Juste non. Je n’ai pas réussi à relativiser pour trouver une justification objective à ce WTF… Posé là tel un fétiche africain en tutu rose à l’Opéra de Paris.
Heureusement j’ai bien vite oublié cette vision inopportune en me replongeant dans les magnifiques vues qu’offre le château. Je crois qu’on pourrait passer des années entières à photographier le Haut-Koenigsbourg que jamais il ne serait pareil.
Et puis un dernier clin d’oeil m’attendait à la sortie…
Mais comment ? Quoi ? Sherlock Holmes ici ? Eh oui mes bons amis, figurez-vous que les alsaciens aussi sont férus de ce cher Consulting Detective. Preuve en est qu’une société d’études holmésiennes oeuvre à Strasbourg depuis 1998, les Evadés de Dartmoor. Subtile référence vous le noterez à The Hound of the Baskervilles. Ils ont d’ailleurs apporté leur concours à deux auteurs du cru, Jacques Fortier et Christine Muller qui ont écrit, avec une grande fidélité au canon, les aventures rhénanes du plus londonien des détectives.
En effet, avant d’en arriver aux terribles Reichenbachfall en Suisse, Holmes aurait fait une brève halte à Strasbourg. Partant de là, les chemins aux aventures les plus trépidantes sont ouvertes.
Des lectures palpitantes et amusantes, qui se rapprochent autant que possible du style original, et que je conseillerais sans réserve aux plus holmésiens comme sherlockians d’entre vous.
Je ne pouvais pas clore cette visite au Haut-Koenigsbourg sans un clin d’oeil cinématographique. Cela eusse été une hérésie de ma part. Aussi je vous laisse sur une devinette : De quel film célèbre avec Jean Gabin, le Haut-Koenigsbourg fut-il le décor ?
La photo ci-dessous en est un indice…
Par une curieuse association, il me plaît d’imaginer que ce château impressionnant qui trône, veillant sur l’Alsace, puisse avoir la voix bourrue et grave de Jean Gabin.
Préparer sa visite au Haut-Koenigsbourg => ici
Nota : J'en profite pour vous signaler que je reprendrais demain le cours à peu près normal de mes articles. Aussi pour rattraper le retard, vous aurez un Mash-Up Sunday un peu décalé de fait, ainsi qu'un point sur les costumes de Doctor Strange, le special de Sherlock qui approche et bien d'autres. Merci de votre compréhension et de belles fêtes à tous.
19 réponses à “Last day in Alsace”
La grande illusion, of course !
Cela fait longtemps que je n’ai pas remis les pieds dans ce magnifique château !
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Tout à fait ! Bravo !
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J’ai donc gagné la tablette dernier cri ?
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Ou toute mon estime 😆
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❤
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Un endroit magnifique où je suis passé il y a quelques années… Avec déjà ces livres de Sherlock Holmes ! 🙂
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Sherlock est comme Noël, Il est partout ! 😜
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Toujours aussi beau, ce château…
Ah, oui, l’art contemporain partout, vaste sujet. Parfois les installations d’art contemporain peuvent être excellentes (j’ai un très bon exemple que je penserais à montrer en photos, d’ailleurs ….oups…) et semarient bien avec l’ancien. Mais il y a aussi bon nombre de résultats très moches – ou simplement WTF?
Intéressant, cette étape de Sherlock Holmes…..
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Clairement là, ça faisait partie des moches. Autant quand il y a une recherche d’accord entre le lieu, ancien ou non, et l’art, je veux bien. Autant là, flûte, flûte et re-flûte. Heureusement il y a toujours un petit Sherlock qui rôde 😆
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Je me rappelle d’une installation très bizarre dans la chapelle (inutilisée) du château d’Angers …..Des sortes de tubes métalliques dorés (comme si on avait repeint en peinture or des échafaudages). Je vais regarder si j’ai « ça » dans mes archives-photos (parce que je ne suis pas sûre d’avoir eu envie d’immortaliser cette….chose). Par contre, cet été, j’ai vu un exemple réussi (bizarre, certes), à Narbonne (ce qui veut dire que j’ai encore des photos qui traînent). Bon, je n’ai aucun Sherlock en photos ^^
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Eh bien voilà je t’ai trouvé un sujet à exploiter pour un prochain article: comparatif d’installations d’art contemporain par photos interposées. J’ai même le titre : Contemporain ou Content-pour-rien ? 😉
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Je peux copier aussi et le faire en photos?
(je vais aller de ce pas chercher lesdites photos pour voir ce que j’ai en stock)
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Justement le sujet était pour toi, je n’ai pas assez de matière mais tu sembles avoir de bons dossiers de ton côté. Je te laisse même le titre si il te plaît.
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je prends le titre (je galère souvent avec les titres ^^) Et je viens de retrouver les …hum… »mochetés »…
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Hummm ! J’attends ton article alors ! 😉
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Et toi, tu ne veux pas en faire un? (ou me filer un coup de main ? ) Tu peux me joindre sur Fb au cas où….
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Oui, l’Art contemporain dans les lieux anciens, assez souvent ça donne juste l’impression de sales gosses qui veulent choquer sans autre but… 😛
Sinon, sympa la balade! Je ne connaissais que de nom. Les vues sont belles et tu as eu de la chance (ou un timing bien choisi 😉 ) pour la lumière vespérale!
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[…] pour cette inspiration); en se référant à son article sur sa visite du Haut- Koenisbourg (ici), on aperçoit un exemple d’art contemporain dans le haut Jardin ou jardin intérieur […]
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Quelle chouette visite guidée ! L’Alsace me botte bien, adorant la bière et la flammekueche (rapport entre le Graal et le fromage râpé ? Aucun.) et on m’a toujours dit que Strasbourg est un enchantement à Noël (parce que bon l’été, j’évite le Nord de la France généralement, sauf contraint et forcée).
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