Le Minion étant parti en vacances, on a pu enfin aller voir un film d’adultes. Etant amoureuse du personnage de Bourne, crée par Robert Ludlum, depuis mes douze ans où mon papa m’avait fait lire le livre, le choix s’imposait de lui-même. D’autant plus que Matt Damon s’était imposé dès le premier opus comme le casting idéal pour ce personnage.
Finalement j’en ai presque regretté Finding Dory. Allez chronique! Ça va spoiler chérie !
Dans le but de ne rien gâcher à ceux qui voudraient aller le voir, je vous signalerais les spoilers et vous les mettrais en transparence. Il suffira de surligner si vous désirez les lire.
Fiche technique.

Sortie : août 2016
Réal/ Scénario: Paul Greengrass
Casting : Matt Damon, Tommy Lee Jones, Julia Stiles, Alicia Vikander, Vincent Cassel.
Synopsis
A l’issue du troisième opus de la série Bourne, nous avions laissé Jason nageant dans l’East River, après avoir mis un sacré souk à la CIA en faisant éclater le projet Blackbriar au grand jour, avec l’aide de Nicky Parsons, une ancienne collaboratrice de Treadstone.
Nous le retrouvons ici, toujours en fuite, à la frontière grecque (Diable mais il a nagé loin le bougre !), se cachant au milieu de migrants et participant à des combats illégaux pour survivre.
Pendant ce temps, Nicky est définitivement entrée en guerre contre les projets noirs de la CIA et collabore avec un hacker et lanceur d’alerte du nom de Christian Dassault (Qui a choisi ce nom ? Un peu trop connoté aviation et armement pour faire crédible.) pour les divulguer. Elle se rend donc dans un camp de hackers pour s’introduire dans les dossiers de la CIA et copier des fichiers secrets.
Bien qu’elle soit repérée par la CIA, elle parvient malgré tout à copier les documents et fait appel à Bourne pour lui demander de l’aider à les divulguer. Sans compter que dans la masse d’informations, elle a découvert de nouvelles données sur l’opération Treadstone qui le concernent. Mais Nicky ignore que son ordinateur a été infecté par la CIA et qu’ils la tracent. En plein milieu des émeutes grecques, les ennuis commencent…
Mon avis.
On ne va pas se mentir, comme dirait l’autre petit insupportable, quand on va voir du Jason Bourne c’est comme lorsqu’on va voir du John McClane, on sait que cela va être marmotte, chocolat et papier d’alu.
Sauf qu’ici, sans être exceptionnellement mauvais, c’est le volet qui me fait dire qu’il faut arrêter parce-que pour le coup c’est la marmotte qui s’enroule dans le papier d’alu et qui se verse le chocolat dessus en chantant du Polnareff. Le point de rupture qui fait dire qu’il ne faut pas continuer.
Problématiques scénaristiques : Trop de Bourne tue le Bourne.
Le scénario est simplissime. Efficace, certes, car il correspond au genre, mais tellement simple qu’il en devient prévisible. Attention spoiler : La mort de Nicky dans la première demi-heure de film est aussi évidente que si elle se baladait avec un panneau rouge « personnage condamné ». Alors oui, il y a de l’action à la pelle, en veux-tu en voilà, pour combler les brèches du scénario. Mais cette fois-ci cela ne suffit pas à cacher les trous. Personnellement je n’ai pas retrouvé l’ambiance des premiers Bourne comme La Mémoire dans la peau où le personnage était encore enveloppé de mystère et où l’on découvrait des éléments avec lui.
Le scénario semble calqué sur le volet précédent. On a donc :
- Un directeur sans scrupules de la CIA. Exit le Directeur des Opérations Spéciales Noah Vosen, bonjour Robert Dewey.
- Une cyber-analyste ou technicienne très douée qui sympathise avec Bourne. Exit Nicky Parson, bonjour Heather Lee.
- Un gentil en possession d’informations qui risque sa vie car il veut tout dévoiler. Exit le journaliste Simon Ross, bonjour Aaron Kalloor, PDG de Deep Dream.
- Un diabolique et illégal projet secret de la CIA. Exit Blackbriar ou Treadstone, hello Iron Hand.
Tout cela n’est pas follement original. Spoiler : Sans compter que le super projet diabolique de la CIA Iron Hand consisterait à espionner tous les citoyens et à collecter des données. Ce qui, sauf erreur de ma part, était aussi le postulat du méchant dans le dernier James Bond, Spectre. A croire que c’est à la mode. Ou que les scénaristes bossaient dans le même open-space et ont discuté à la pause déjeuner.
Bourne a vieilli, il est blasé, fatigué, il semble avoir une migraine permanente. Nous aussi d’ailleurs au fur et à mesure que le film se déroule. Et on sent bien qu’il préférerait aller tenir un stand de crêpes sur une plage de Californie plutôt que de remettre de l’ordre dans tout ça.

Mais voilà, s’il a retrouvé la mémoire, il ne sait toujours pas pourquoi il est allé se tirer une balle dans le pied en s’engageant dans un programme comme Treadstone. La réponse se trouve entre les pages des dossiers livrés par Nicky et son monde va en être chamboulé.
Ce qui, sans suspens, suggère un drame familial follement original, du type la CIA a tué :
a. Sa mère,
b. Son père,
c. Sa soeur mais il n’a pas de soeur,
d. son poisson rouge angora.
e. Son épouse oubliée.
Et puis il y a le ballet des incohérences classiques, habituelles dans ce type de films et qui passent habituellement quand le scénario n’en est pas tellement simple qu’elles vous sautent aux yeux comme:
- Le camp de hackers. Oui Nicky va hacker la CIA dans un camp de hackers. Car, les hackers travaillent en groupe tous au même endroit. De préférence dans un camp. Avec un panneau « Camp de hackers » Pour être bien sûrs de tous se faire attraper ensemble. Nan parce qu’on n’aime pas les clichés, l’image du hacker seul dans sa cave c’est dépassé, alors on va juste les faire passer pour des truffes.
- La CIA qui a des caméras partout, mais PARTOUT. Personnellement je n’irais plus jamais faire pipi dans des toilettes publiques. On ne sait jamais. ET elle qui peut couper le courant en 3 secondes à l’autre bout de la planète. Pif, pouf ! Ils ont un énorme panneau électrique avec des disjoncteurs pour chaque pays en fait.
- Le schéma réseau ridicule pour illustrer le hacking. Juste pour info, je suis un peu cernée par les ingénieurs en informatique et sérieux faut arrêter avec ça. Dans la vraie vie, la vue sur des équipements ou un schéma réseau ça ne ressemble pas du tout à ça. Avec la réplique qui tue :Le visiteur ne bouge pas, il reste immobile devant notre pare-feu. Parce-que toi chéri, à partir d’un petit point qui clignote, tu peux savoir si, à l’autre bout de la planète, quelqu’un n’est pas en train de pianoter sur son clavier pour contourner ton pare-feu ? Spoiler dans ta face mon gars: Et effectivement Nicky était déjà en train de se servir allègrement dans les dossiers super secrets. C’est beau la sécurité.
- Jason Bourne qui tombe d’un immeuble de cinq étages. CINQ ! Que même le méchant se dit qu’il est cuit. Qui se prend au passage les pieds dans un câble électrique qui au freine vaguement sa chute. Il se ramasse quand même tout le côté droit du crâne à pleine balle sur le béton… MAIS se relève en moins de 5 min. Pas de commotion, tout va bien. John McClane dédicace !
- Le patriotisme et la sécurité nationale en motivation pour tout le monde, les gentils, les méchants, le chien. Comme ça, au moins, on est tous d’accord. On n’est pas vraiment méchants en fait.
Et encore, je passe sur le contexte migrants/ émeutes d’Athènes qui tente de fourguer toute cette histoire dans un contexte hyper actuel.
Vous allez me dire, tu es mauvaise, c’est Jason Bourne, tu pensais aller voir quoi ? Et vous aurez raison. Ça reste du bon vieux Jason Bourne où on ne s’embarrasse pas de détails. On tire, on tue, on castagne et on sauve l’Amérique, voir le monde.
On le sait que Jason Bourne c’est comme John McClane. Ce sont des bons gars qui sont obligés de devenir des badass et qui ont des journées de merde apocalyptiques.On ne s’attend pas à les entendre citer du Shakespeare.
Mais vous-souvenez-vous du volet 4 de Die Hard ? Celui qui n’a pas existé mais que j’ai du voir quand même ? En particulier de cette scène :
Celle où on s’est tous dit …
Eh bien voilà, c’est l’effet que m’a fait ce Jason Bourne. C’est la malédiction du volet 4. Celui qui fait franchir le point de non-retour à la série. Celui qui fait dire: Hmm, ça passe encore mais j’irais peut-être pas voir le suivant…
Eh bien justement en parlant de suivant, le film se termine sur une fin ouverte… Ce qui laisse supposer qu’il pourrait encore y avoir une suite … ou pas … Pitié ! Ne vous lancez pas dans un carnage les gars ! Souvenez-vous de Die Hard !

Y-a-t-il un pilote à la réalisation ?
Ce qui nous amène à note second problème. On retrouve le même coupable au scénario qu’à la réalisation: Paul Greengrass. Je n’ai rien contre le monsieur et son esthétique, même si, et vous allez vite le comprendre, à la fin cette histoire ça tourne un peu à la Tourette visuelle.
Je ne suis pas non plus une accro du plan fixe, lisse et propre. Aussi au début, aies-je bien apprécié l’effort de style avec la caméra embarquée ou à l’épaule qui permettait de:
- donner un côté brut au film. Ce qui va bien avec le caractère du personnage principal.
- d’embarquer le spectateur dans l’action avec Bourne,
- donner un soupçon de réalisme.
Le problème c’est que cela ne s’arrête pas et du coup certaines scènes de combat ou de poursuite sont presque illisibles. Cela fait juste mal aux yeux et mal au coeur. Heureusement qu’on a quelques plans aériens tellement splendides que je me serais bien arrêtée prendre des photos, s’ils n’offraient pas les 10 secondes de répit nécessaires pour re-focaliser mes yeux.
J’ai bien saisi l’intention du réalisateur qui était appréciable et bien trouvée. Cela avait le mérite de changer de l’esthétique des volets précédents. Mais ça pêche par son excès et ça finit par desservir la narration.
Mais qu’as-tu donc apprécié dans ce film ? me direz-vous ?
God save the cast !
Heureusement le film est porté par une pléiade d’acteurs charismatiques. En dehors de ce pauvre Vincent Cassel qui hérite du rôle du méchant inutile pour qui (attention réplique ringarde) : C’est personnel. Le reste de la distribution bénéficie de rôles à leur pointure qui leur laissent une belle amplitude de jeu. A commencer par Matt Damon qui endosse à merveille le rôle d’un Jason Bourne vieilli, fatigué, qui cherche la tranquillité mais toujours hanté par son passé. Égal à lui-même et à sa prestation des premiers volets, il est impeccable, taillé pour ce rôle.
Tommy Lee Jones est un régal de méchant. Froid et calculateur, il ne départit pourtant jamais de son humanité, ce qui lui permet de manipuler son monde. Il a le sourire chaleureux le plus glaçant que je n’ai jamais vu. Du bon Tommy Lee mode « pute au pouvoir », comme on l’apprécie.
Alicia Vikander aka Heather Lee , est la petite révélation du casting. Son personnage trouble, ambigu, ambitieux et calculateur est une petite perle grâce à sa finesse d’interprétation. Un bon point pour la dame donc !
A vrai dire, je ne sais pas si le film passerait aussi bien s’il ne bénéficiait pas d’un tel casting, car cela fait passer pas mal de choses.
Et au final ?
Est-ce-que je me suis ennuyée ?
Non car, comme souligné, même ultra simplissime et cousu de fil blanc, le scénario reste efficace car porté par l’action et un rythme effréné. On a de belles scènes d’actions, de bonnes bagarres, de grosses poursuites. Tout ce qu’on a attend d’un film de ce genre en somme et le casting vient à la rescousse du reste.
Est-ce un mauvais Jason Bourne ?
Mauvais non. Mais ce n’est certainement pas le meilleur. Les premiers avaient mis la barre plus haut et Matt Damon y avait démontré que ce rôle était fait pour lui donc j’en attendais plus. J’étais impatiente de retrouver Jason Bourne et j’en suis sortie un peu déçue. Je suis restée sur ma faim. Ce n’est donc pas celui que je conseillerais à quelqu’un qui veut se lancer dans Bourne.
Je ne vous le recommanderais pas absolument. Mais je ne vous déconseillerais pas non plus de le voir. Au moins,si vous avez lu cette chronique, vous savez à quoi vous attendre, donc vous ne serez pas déçu.
16 réponses à “Jason Bourne.”
Alors là rien à dire de plus !
Chronique parfaite !
Je suis fan de Jason mais c’était celui de trop , je me suis totalement fait c….
J’ai trouvé Damon égal à lui même, talentueux mais le reste est à gerber !
Heureusement que je ne « paie » pas ..
Cassel à presque autant de talent que Cotillard dans Batman ..
Bref , bravo pour cette chronique !
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Je suis soulagée que tu aies le même ressenti que moi parce que vu la plupart des critiques presse je me suis dit qu’on n’avait pas vu le même film. Et puisque tu es aussi fan de Bourne, je vois qu’on partage bien le même ressenti.
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il faut absolument qu’ils apprennent à laisser mourir leurs licences -_-
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A fond et je suis même agacée que ce soit Matt Damon lui-même qui ait produit sur ce coup.
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La malédiction du 4eme volet, ce n’était pas déjà le cas avec The Bourne Legacy (Jason Bourne : L’héritage en VF) avec Jeremy Renner ? Ou lui on l’oublie carrément ? :p
Bonne chronique, mais n’était pas spécialement fan de Bourne (je préfère J.Bond et M.Impossible dans le genre) je n’ai plus spécialement envie de le voir maintenant. ^^
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On l’oublie car justement Jason Bourne n’apparaissait pas dedans. On parle là juste de ceux qui évoquent l’histoire personnelle de Jason Bourne. Tu sais ce que je te conseillerais ? De lire le livre de Robert Ludlum. Si tu aimes le genre évidemment.
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Ahahaha moi qui disait « trop de Bourne, tue le Bourne » j’avais pas tort ! Mais pourquoi vouloir absolument sortir des suites encore et encore !!! Merci pour ton retour !
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Avec plaisir. Tu avais totalement raison. ^^
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J’ai lu pas mal de mauvaises critiques mais j’aimerai bien me mater la saga de Jason Bourne.
Bisous à toi et à plus sur nos blogs respectifs!
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Les autres volets valent quand même plus le coup. Surtout les premiers.
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* de critiques sur ce dernier opus.
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Je n’ai jamais vi un seul épisode de cette saga. En revanche, ta critique m’a bien fait rire!
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Ah ben alors j’ai réussi ma mission !
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[…] d’un monde à l’autre pour retrouver le plus sexy des tueurs amnésiques, le séduisant Jason Bourne. Malheureusement si Jason n’a pas perdu de son charme, le jardin du scénario en revanche a […]
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Il serait temps que je découvre cette saga! D’autant que ça a l’air d’être tout ce que j’aime ❤
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[…] dernier volet des Jason Bourne. Fan du roman d’origine écrit par Robert Ludlum que mon papa m’avait mis entre les […]
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