Viens voir, viens voir le docteur, non n’aie pas peur! «
Oui, je suis contente d’avoir réussi à caser cette vanne absolument nulle car, pour une fois, elle était de circonstance.
Ça vaaa ! On ne va pas faire toute une histoire pour une blague approximative. Je sors donc tout juste de ma consultation cinématographique avec Doctor Strange. A la base, je me suis dit : Ne fais pas d’article ce soir. Laisse décanter !
Mais les idées se bousculaient comme des bulles de champagne dans ma tête et je me suis dit qu’à ce rythme-là ça allait m’empêcher de dormir. Donc c’est parti Josiane ! Retour sur la cape la plus sexy de l’univers des supers-héros.
Notez-bien que j’ai mentionné la cape. Pas le monsieur. C’est important pour la suite.
Fiche Technique.
Sortie : 26 octobre/4 novembre.
Réal. Scott Derrickson
Casting: Benedict Cumberbatch, Mads Mikkelssen, Chiwetel Ejiofor, Tilda Swinton.
Synopsis.
Le Docteur Stephen Strange est un neurochirurgien virtuose et un être humain parfaitement insupportable. Sûr de lui, arrogant, il voit sa vie complète remise en cause lorsque, suite à un terrible accident de voiture, il ne peut plus se servir de ses mains. Obsédé par sa guérison, il se ruine en opérations. Déprimé et délaissé de tous, il finit par tout miser sur celui que l’on appelle l’Ancien, un obscur guérisseur résidant au Népal. Mais l’Ancien ne révèle pas exactement être celui qu’il pensait et ce qu’il va découvrir le dépasse complètement et demande une sérieuse dose d’humilité pour l’accepter. On ne peut pas dire qu’en la matière Stephen Strange soit l’homme le plus indiqué. En dépit du refus de l’Ancien de le former, Strange ne lâche pas l’affaire, têtu comme une bourrique qu’il est et son obstination finit par payer. Mais une sombre menace pèse sur les protecteurs de l’ordre naturel et des multiples univers. Le Doctor Strange sait-il bien où il met les pieds ?
Mon avis.
Avant toute chose, je tiens à faire deux précisions:
- Je n’ai pas lu le comics d’origine donc je ne pourrais pas prétendre à faire la comparaison. Je me contenterais donc de juger les choses d’un point de vue cinématographique et narratif. Cependant, j’ai quelques notions en Marvel option Doctor Strange, grâce à mon Maître Jedi Lost in Chapter 13 (article ici) et j’ai pu réviser via au superbe dossier de l’Ecran Fantastique (revue de presse ici)
- J’ai du à mon corps défendant subir le film en français. Cela risque probablement d’influer sur certaines de mes critiques. D’ailleurs j’ignore pourquoi ils n’ont pas fait appel à Gilles Morvan qui double la voix de Sherlock pour la VF de Benedict Cumberbatch mais rien que cela gênait mon oreille, sans compte les répliques affadies par la traduction.
Comme à l’ordinaire, je vais commencer par tailler du costard, ou de la cape dans ce cas précis, afin de passer le moment désagréable.
Des collants trop courts.
Eh oui, cela peut paraître étrange mais après une si longue attente, 1h55 min tout juste de film, cela paraît court, trop court. Surtout quand on voit les 2h28 min parfois creuses de Captain America Civil War ou les 2h21 min d‘Age of Ultron. On peut se dire que 1h55 min de film qui passent trop vite, c’est bon signe. Cela veut dire que le rythme est soutenu, que le film est bon. Certes, il l’est. Même très bon. Mais il aurait bien mérité sa petite demi-heure de rab pour prendre le temps de nous développer les personnages.
Ce Stephen Strange censé être si arrogant, cynique, égoïste, j’aurais bien aimé plus le cerner, l’approcher, m’en faire une idée avant qu’il n’aille malencontreusement rencontrer un mur en voiture. Ce qui vous l’admettrez, peut vous changer un homme. Or, cela arrive en moins de 20 minutes et niveau arrogance et égoïsme, Tony Stark ayant déjà mis le niveau assez haut, donc il passe un peu pour un petit joueur.
Ce cher Mordo qui accompagne Strange et spoiler nous fait sa petite crise de conscience à la fin du film, on aimerait bien en savoir plus sur lui, comprendre ce qui motive sa réaction, d’où il vient, comment il a rencontré l’Ancien. Sans forcément aller jusqu’à connaître la couleur de ses sous-vêtements ou ses allergies alimentaires. Même réflexion pour l’Ancien, c’est possible d’avoir quelques éléments spoiler avant qu’elle ne s’évapore comme une bulle de savon juste après de brûlantes révélations.
Remarquez-bien que je fais ma pénible. Parce-qu’en réalité, s’il y en un pour qui on doit vraiment râler, c’est notre méchant de service Kaecilius. Il aurait véritablement mérité plus de place et de profondeur et ce pour deux raisons:
- Cela éclaircirait ses motivations à ramener le chaos. Car, spoiler il nous parle de vivre éternellement, or on ne comprend pas ce que cela changerait pour lui, étant donné que sa souffrance vient de la perte de ses proches. S’ils sont déjà morts, c’est un peu définitif comme état, cela ne va rien changer, on est bien d’accord ?
- Quand on a comme acteur Mads Mikkelssen, le grand patron des méchants de cinéma, l’homme que tu ne voudrait pas croiser la nuit dans un couloir, même si c’était pour t’offrir des fleurs, on lui laisse plus d’espace que ça pour son personnage. On a donc eu un méchant presque inexistant, comme de juste dans un film Marvel. Damned !
Ces manques plus ou graves selon l’importance du personnage ne sont pas dramatiques en soi, mais fragilisent le scénario. Et c’est dommage. On passe si près de la perfection…
Dernier point sur lequel je vais pester et là je pinaille mais flûte. Le ou la Make-up Designer et son équipe ont fait un très beau boulot, surtout sur les vilains. Seulement ce genre de maquillage fait son effet surtout de loin. Enfin de pas trop trop près, disons.
Mon p’tit Scott, jusque-là toi et moi on filait le parfait amour, qu’est-ce-qui t’est passé par la tête de venir filmer Mads en gros plan bien serré pendant plus de 30 secondes ?! On passe donc du gros méchant rongé par la mal au gars qui a préparé un super déguisement d’Halloween en passant chez Sephora.
- Oh dis ! Il est beau ce fard vert irisé !
- Le mauve pailleté n’est pas mal non plus.
- Tu vas prendre les deux ? Tu es sûr que ça va aller ensemble ?
- Oh oui, je vais faire un grand méchant !
Le secret est dans l’illusion.
Mais en dehors de ça, me direz-vous, il faut aller le voir ? Sans aucun doute. Car, c’est probablement un des meilleurs Marvel sortis ces dernières années. Je rejoins l’avis de The Coffee Quest qui le classe aux côtés d‘Iron Man et Guardians of the Galaxy, en dépit du fait qu’il ait relevé les mêmes défauts que moi.
Esthétiquement c’est magnifique.[ Et je ne parle pas ici que des gros plans sur les mains de Benedict qui ont un étrange effet sur le public féminin. J’avoue piteusement que cela a eut parfois un effet hypnotisant/perturbant, la faute au Petit Pingouin Vert qui m’avait remis le nez ce matin sur cet article. Je l’ai donc maudite intérieurement une partie du film. ]Un feu d’artifice. Un matin de Noël. Un régal. Les effets sont impeccables et il n’y a rien de gratuit : ils servent la narration. Les plans sont propres, pas d’excès de vitesse, de caméra qui tressaute. J’ai évité la migraine, alors qu’on joue énormément sur des effets visuels parfois psychédéliques, et Scott Derrickson vient de trouver en moi une nouvelle alliée. J’espère qu’il va continuer sa route dans l’univers Marvel. D’ailleurs toute l’esthétique du film a été extrêmement travaillée, des décors aux maquillage, des effets visuels à la lumière, et cela se ressent. Rien que le costume du Doctor Strange est une petite perle. C’est le gros atout de cette production. L’esthétique hein, pas que le costume. Enfin Benedict dans le costume à la rigueur.
Le casting est dans la même veine. On n’aurait pas pu trouver mieux et leur performance comble presque les faiblesses narratives de leurs personnages. Première rencontre pour moi avec Tilda Swinton et j’espère, pas la dernière. Spoiler J’ai couiné de déception à la disparition de son personnage. Et je ne dis pas ça parce-que Chouchounou était au premier plan mais je dois avouer qu’il a clairement rencontré son personnage de l’univers Marvel. D’ailleurs, je comprends mieux maintenant son agacement perceptible lorsque les journalistes comparaient Strange et Sherlock. En dépit de quelques traits communs, les deux personnages sont sensiblement différents. En trois minutes à peine, Benedict Cumberbatch vous fait oublier toute velléités de mise en parallèle ou de comparaison possible. Là où certains l’attendaient au tournant pour le cataloguer vite faire dans un personnage, il casse le truc en deux temps, trois mouvements. A n’en pas douter, ça s’appelle le talent. Le reste du casting étant plus qu’à la hauteur, on s’offre là un plaisir de fin gourmet.
Enfin on retrouve l’humour des débuts de la franchise Marvel. Pas forcément subtil mais finement distillé par touches. Des petits moments de respiration qui donnent du peps au film. Si la petite touche de romance ne sert pas énormément du point de vue narratif, sauf pour dire que Stephen Strange est un sale égoïste, en revanche elle sert directement cet aspect-là et ça fait du bien. Disons que ça rafraîchit la tension dramatique.
Je terminerais sur ce point en faisant une mention spéciale à deux personnages secondaires:
- Wong le bibliothécaire, gardien des manuscrits, qui vaut son pesant de pop-corn.
- The Cloak of Levitation ou cape de lévitation. Oui c’est une cape comme son nom l’indique mais elle a son petit caractère, ce qui justifie de la compter au nombre des personnages.
En bref…
J’ai passé un moment plus qu’agréable, en dépit des petits défauts que j’ai pu souligner. Et je reverrais volontiers le film en V.O car je suis certaine que des subtilités ou des traits d’humour ont du passer à la trappe dans la version française.
Doctor Strange est, certes, un blockbuster bien huilé et médiatisé, mais c’est aussi une production soignée à différents niveaux. J’ai retrouvé, pour ma part, ce que je pouvais connaître de l’histoire d’origine, du moins pour les éléments principaux, même si je sais que le manque de fidélité absolu en fera hurler certains. On retrouve sans surprise les écueils habituels des productions Marvel, mais sur bien des points on passe un cran au-dessus et on se retrouve comme un gamin à jubiler dans son fauteuil de cinéma. Le film se distingue et gagne clairement sa place dans les très bons Marvel. Il ne reste qu’à espérer que le personnage de Stephen Strange continue sur cette lancée et cela nous promet d’excellents moments de cinéma. Et quid de la rencontre Stark/ Strange ? J’en piaffe d’avance.
En parlant des Avengers et tutti quanti, deux scènes post-génériques sont là comme de juste pour annoncer la suite. La première je dis : j’achète ! La seconde, je dis :
Mais à voir… Car Doctor Strange vient de nous en faire la preuve : en dépit de tout, on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise avec les productions Marvel !
Ps: Pour les fans de Sherlock, soyez attentifs, il semblerait qu’une, voir deux clins d’œil se cachent dans le film. Saurez-vous les débusquer ?
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