Avec un peu de retard dû à l’Instant Thé tombé hier, hasard du calendrier, on retrouve la chronique de notre Indiana Jones des séries, July.

Un July très en forme qui, dans un moment de clémence (résolution de début d’année ?) accorde des bons poins à une série de TF1, Sam. Une série où il n’y a même pas Audrey Fleurot. Et sur l’Education Nationale. Oui messieurs, dames !

Comme quoi, tout arrive !

Qui sait, à la prochaine chronique, il va peut-être accorder du crédit à Steven Moffat…

En attendant, bonne lecture ! 

Avec la reprise de janvier qui nous force tant bien que mal à perdre quelques kilos acquis pendant les fêtes, on reprend aussi les séries, et c’est ce qu’a fait TF1 en projetant la deuxième saison de Sam. Sam, keskecé ? C’est une série de TF1 avec Mathilde Seigner dans le rôle-titre pour la première saison, rôle repris par Natacha Lindinger en deuxième saison. Cela raconte l’histoire d’une prof de français dans son collège de REP[1]. Elle est assez excentrique mais fait face à différentes situations et dépasse le cadre simple de son emploi pour les élèves, mais aussi les collègues.

La série est une adaptation d’une série danoise appelée Rita, qui présente le même type de personnage. Et je dois dire que je suis tombé dessus par hasard et que j’ai été convaincu. Ce n’est pas prise de tête, on peut poser le cerveau sur la table avant de regarder la série et ensuite dîner facilement devant tellement c’est facile. On voit Mathilde Seigner s’amuser dans ce rôle et cela a l’air simple pour elle. Étant moi-même enseignant, j’ai trouvé quelques scènes assez surréalistes mais bien marrantes afin de pouvoir rendre compte de certaines situations. Je sais qu’on est dans un monde tout blanc ou tout noir dès qu’on entre dans le monde de l’éducation (et chez Renaud aussi[2]) mais là, du coup, c’est assez rigolo à suivre, surtout pour la ménagère de moins de 50 ans (ce qui correspond tout à fait à mon statut, comme chacun sait[3]).

Par ailleurs, Sam s’acoquine avec le principal du collège (interprété par Fred Testot) sous les yeux de la CPE, jalouse. Pas de quoi casser trois pattes à un canard[4] mais c’est relativement sympa à mes yeux. On se laisse porter par la série et la relation de Sam, qui claque la bise à son inspecteur ou qui appelle les sixièmes « les schtroumpfs », c’est sympa. On présente un côté idéaliste de l’enseignement mais ça se laisse suivre. Oui, c’est du TF1, je sais, mais quand même. Par contre, Mathilde Seigner a quitté la série à l’issue de la première saison car elle a toujours dit qu’elle ne ferait qu’une seule saison[5].

Et c’est surtout là que je voulais me poser la question. Est-il utile de continuer une série alors que les comédiens changent ? Oui, je sais, tout ça pour ça. Mais dans les pays anglo-saxons, cette habitude existe. Le Docteur change et c’est même prévu par le scénario[6]. Aux États-Unis, on a changé de Spartacus dans Spartacus : Blood and Sand[7], après le décès du comédien interprétant le rôle-titre. Il en va de même pour Mon Oncle Charlie où Charlie Sheen a été remercié. Game of Thrones (pour la Montagne) et Friends (pour Carol) l’ont fait aussi. Allociné a à ce propos fait un diaporama[8] de 37 personnages interprétés par deux comédiens différents[9]. Et à chaque fois la même question revient : peut-on continuer sans le comédien de départ ?

En effet, la question se repose ici avec Sam : À l’heure où j’écris ces lignes, seuls deux épisodes de la deuxième saison ont été diffusés sur TF1, et Natacha Lindinger, excellente dans Hard, la série de Canal +, a, à mes yeux, du mal à trouver sa place dans les deux premiers épisodes de la seconde saison de Sam. Elle n’essaye pas de faire du Mathilde Seigner et c’est tout à son honneur car je pense, comme elle, qu’elle ne l’aurait pas bien fait. Le problème est que dans ce cas, je pense qu’il faut essayer de changer un peu le personnage parce qu’on a l’impression que certaines répliques ont été écrites pour Mathilde Seigner, ou en tout cas, pour sa façon d’interpréter le personnage. J’attends que les épisodes suivants apportent quelque chose de plus parce qu’à la fin du deuxième, on commence à s’habituer à l’interprétation de Natacha Lindinger, par ailleurs bonne comédienne mais qui souffre malgré nous d’une comparaison.

Je pense, à reprendre le diaporama Allociné, que ce n’est pas grave lorsque l’on donne une importance au personnage qui a été interprété dans un simple épisode auparavant. Mais lorsque le personnage est plus important, ce peut être un peu perturbant.

Au final, je conseille tout de même Sam. La série se laisse voir doucement, sans réfléchir, comme une série de TF1, mais en mieux que La Mante[10] dont j’avais déjà parlé sur ce site[11]. Bref, n’oubliez pas que Sam, c’est celui qui ne boit pas, même si Sam, dans la série, boit.

July

[1] On dit REP ou REP+ désormais. Auparavant on disait ECLAIR. Les ZEP n’existent plus depuis longtemps !

[2] « Un côté blanc, un côté noir / Personne n’est tout moche ou tout beau / Moitié ange et moitié salaud / Et c’est ce que nous allons voir », Docteur Renaud, Mister Renard, sur l’album Boucan d’enfer, mai 2002.

[3] C’est vrai que je suis plutôt le ménager de moins de 50 ans. Et moins de 30 ans aussi. C’est cool, le cumul des mandats.

[4] Si vous voyez un canard à trois pattes, ne prenez pas le volant.

[5] http://www.programme.tv/news/series/157073-sam-tf1-pourquoi-mathilde-seigner-a-t-elle-quitte-la-serie-video/ consulté le 15 janvier 2018.

[6] Et pour une fois, Moffat n’y est pour rien. Pour une fois qu’il n’y est pas pour quelque chose, je devais le souligner.

[7] On peut éviter la série, qui passe d’une scène de cul à une scène de sang et d’une scène de sang à une scène de cul, et regarder des trucs mieux, comme Sam.

[8] http://www.allocine.fr/diaporamas/series/diaporama-18650835/ consulté le 15 janvier 2018.

[9] Ne comptez pas sur moi pour faire de l’écriture inclusive qui me pique les yeux. Quand je dis « le comédien principal », j’implique aussi les femmes, cela va de soi. Mais pas d’inclusif pour ma part, le Gouvernement s’étant prononcé contre. Mais dois-je être pour si je n’aime pas le Gouvernement ? La question reste philosophique et ouverte…

[10] Y’avait Fred Testot aussi dedans. Coïncidence ? Je ne cr… Ouais bon si, coïncidence.

[11] https://juneandcie.com/2017/09/25/et-si-on-regardait-la-mante-ou-pas/ consulté le 15 janvier 2018.