Red Sparrow

Fiche technique

Sortie : avril 2018

Réal : Francis Lawrence

Scénario : Justin Haythe

Casting : Jennifer Lawrence, Joel Edgerton, Matthias Shoenaerts, Jeremy Irons, Charlotte Rampling

Synopis

Dominika Egorova est une jeune et talentueuse danseuse étoile du Bolchoï. Mais une blessure grave met un terme prématurément à sa carrière et laisse la jeune femme démunie. Sans ressources et privée des privilèges du Bolchoï, elle craint désormais pour les soins de sa mère malade et leur avenir à toutes deux.

C’est alors que son oncle Ivan, membre du SVR, lui propose de gagner les faveurs du pouvoirs en usant de ses charmes pour récupérer des informations. Mais cette unique mission se passe mal. Dominika assiste à des événements qu’elle n’aurait pas dû voir. Désormais témoin compromettant, elle n’a plus qu’un choix : mourir ou devenir un moineau, un agent secret qui manipule ses cibles et use de la séduction comme une arme.

Mon avis : Red Sparrow ne prend pas son envol

Prometteur ce synopsis, n’est-il pas ? Pourtant à ce point, je vous ai quasiment dévoilé tout le film. Ne m’en veuillez pas, la bande-annonce a elle-seule déjà fait le travail. Et c’est là résumer tout le problème du film. Prometteur, oui. Mais on en ressort mitigé.

Le scénario est un échafaudage bancal, passant d’intéressantes surprises à des situations prévisibles. Au nom de Vienne, j’avais deviné une partie dénouement. Certains éléments ne trouvent pas leur place dans le canevas final et le spectateur restera sur sa faim quand à une explication. Sans compter des incohérences notoires : des disquettes en 2018 seriously ?

L’ambiance oppressante et froide, sur le mode de films d’espionnage comme La Taupe, parvient néanmoins à faire passer la pilule, enrobant l’ensemble pour lui redonner une forme d’unité, de cohérence. Une couleur, voir une saveur.

Si le réalisateur Francis Lawrence se défend de faire du sexe ou du gore pour attirer du public, je n’ai pu m’empêcher de trouver certaines séquences un peu gratuites, n’apportant rien à l’intrigue. A croire qu’il a oublié que la simple suggestion est parfois plus puissante à l’écran que l’exposition de la souffrance elle-même, surtout à outrance.

Dommage là encore, car la production comme la réalisation sont particulièrement soignées. On appréciera le travail sur les couleurs ou la lumière qui contribuent énormément à l’atmosphère du film, exacerbant son côté froid, anxiogène. Même remarque sur les costumes qui en disent long sur les personnages, notamment ceux de notre moineau.

Bon point à porter également au crédit du réalisateur : il évite les scènes d’action, explosions et poursuites à outrance sur le mode Jason Bourne, donnant une vision plus posée, tranchante et probablement plus crédible des choses.

Petit plaisir de retrouver au casting Jeremy Irons ou Charlotte Rampling, même si pour cette dernière cela reste anecdotique puisqu’elle n’apparaît pas bien longtemps. Jennifer Lawrence use à bon escient de sa meilleure poker face, rendant son personnage impénétrable. Elle sème ainsi le doute dans l’esprit du public sur son double jeu durant tout le film, alimentant le suspens. Mais ce côté presque inexpressif peine aussi à susciter une empathie envers le personnage.

Matthias Shoenaerts est celui qui tire clairement son épingle du jeu. La ressemblance physique troublante de son personnage avec Vladimir Poutine vient renforcer l’aura malsaine et glaçante qui en émane.

Si en VO le casting s’est vu reprocher l’inégalité et le manque de crédibilité de l’accent russe, la VF n’est vraiment pas terrible de façon générale. Je passe sur le doublage catastrophique d’une scène avec Mary-Louise Parker qui est à la limite du comique, tellement c’en est déconcertant.

Red Sparrow s’avère inégal sur bien des aspects, ce qui le rend déconcertant. Le film oscille entre un raffinement de genre, un style soigné et un côté terriblement prévisible, avec un scénario cousu de fil blanc qui le dessert grandement. Trop convenu le film est paradoxalement loin d’être aussi complexe que son héroïne, qui s’avère, elle, experte en manipulation psychologique.

Sans être un raté, ce Red Sparrow ne prend pas son envol, en dépit de qualités notables. S’il sera le très bon divertissement d’une soirée, difficile d’affirmer qu’il vaut le déplacement au cinéma.

 

4 réponses à “Red Sparrow”

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