Résumé
Editions Belfond. Parution : mai 2018. Prix 21€
A vingt-deux ans, Nikki se cherche. Aussi bien dans sa vocation professionnelle que dans son identité culturelle. Aussi fière d’être londonienne qu’indienne, elle considère avec nostalgie les éléments culturels qui ont baigné son enfance tout en revendiquant fièrement son statut de fille moderne et indépendante. Et plus que tout, elle se récrie devant le concept du mariage arrangé que sa soeur aînée Mindi voit comme une facilité.
Mais difficile d’imposer son point de vue quand on ne sait que décider de son avenir et qu’on exerce un petit boulot de serveuse dans un bar miteux. Situation bien peu recommandable aux yeux d’une mère indienne.
Lorsque Nikki tombe sur une annonce pour donner des cours de langue anglaise et d’alphabétisation à des femmes à Southall, quartier indien entre tous de Londres, elle pense avoir trouvé là l’occasion idéale de démontrer sa valeur à sa famille.
Seulement les choses ne vont pas se passer exactement comme elle l’imagine. Car, plus qu’apprendre à écrire, ces veuves ont envie de raconter des histoires. Des histoires de femmes. Des histoires de couples. Et de fait, des histoires érotiques…
Mon avis
Après Pauvres Millionnaires, voici un autre ouvrage qui nous offre l’occasion d’une incursion dans la culture indienne, ses codes sociaux et ses traditions. Car sous des dehors légers, humoristiques et un peu coquins, le roman fait surtout la part belle à la place des femmes dans la société indienne.
Lorsque Nikki rencontre ces veuves c’est tout à la fois un statut à part et des parcours de vie qu’elle découvre. Cette jeune femme élevée dans une famille à l’esprit déjà ouvert (sa mère a étudié avant de se marier) et mâtinée de culture indienne comme occidentale ne connait pas vraiment le poids des traditions et des interdits. A travers les discussions et les récits, se dévoilent multitude de choses dont elle n’avait pas vraiment conscience :
- le dessous des mariages arrangés.
- la condition contraignante de veuve totalement mise à part, en marge de la vie, à qui tout est interdit désormais d’un point de vue amoureux.
- la surveillance sociale et religieuse de la communauté
- la découverte du sexe et la frustration parfois.
- la violence aussi et les silences.
Nikki découvre et le lecteur aussi, tout en riant de l’imagination débridée et finalement libératoire dans ce contexte de ces veuves. Des veuves qui, de Sheena à Kulwinder, en passant par Manjeet ou Arvinder, tracent un portrait vivant et tout en nuances de la femme indienne.
Au fil du roman, les secrets se livrent autant que les personnages et c’est une véritable intrigue policière que Nikki va finir par soulever malgré elle en toile de fond.
Original, drôle et osé, le roman aborde nombre de thèmes, parfois difficiles, sans jamais perdre de sa saveur. La plume de
Immergeant le lecteur dans une ambiance particulière, y compris par les parfums et les saveurs (les marchés, la nourriture, le thé chai), le récit joue de la conjugaison des univers entre Southall et le pub de l’Est de Londres où travaille Nikki, marquant la différence entre les cultures. Entre la modernité et la tradition.
C’est d’ailleurs à travers les personnages de Nikki et de ces veuves, parfois jeunes, qu’il rend parfaitement le tiraillement perpétuel entre tradition et désir d’émancipation qui agite ces femmes.
Une fort bonne surprise ma foi qui mélange les genres entre suspens et comédie sociale et qui se laisse lire d’une traite sans même y penser.
4 réponses à “Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique.”
Ça donne envie de le lire!
J’aimeAimé par 1 personne
Vous me donnez tous tellement envie de le lire ! Mais j’ai beaucoup d’autres choses dans ma PAL que pour craquer :O
J’aimeAimé par 1 personne
[…] Le Club des Veuves qui aimaient la littérature érotique, de Balli Kaul Jaswal : Lecture légère et pleine d’humour pour une comédie de moeurs qui touche pourtant à des sujets d’actualités plus profonds. Original, drôle et osé, une belle surprise. […]
J’aimeJ’aime
Ce titre me donne bien envie, il a l’air bien plu profond que son titre laisse paraitre !
J’aimeJ’aime