La Chronique des Bridgerton (S.2) : The perfume of scandal and love !

La Chronique des Bridgerton : fiche technique

Sortie : saison 2 – 2022
Saison 2 – Total épisodes : 16- Moyenne : 58 min /ep
Chaîne / Plateforme : Netflix
Production : Shondaland production, Netflix
Scénariste : Sarah Dollard, Abby McDonald, Chris Van Dusen, Joy C. Mitchell, Janet Lin
Casting : Phoebe Dynevor, Jonathan Bailey, Golda, Rosheuvel, Adjoa Andoh, Claudia Jessie, Polly Walker, Nicola Coughlan, Ruth Gemmell, Luke Newton, Luke Thompson

Synopsis

Après une année écoulée et le mariage de Daphnée, voici donc enfin le retour si attendu de la saison londonienne, objet des espoirs de toutes les jeunes filles bien nées à marier.
Tandis que chez les Featherington, on attend avec impatience l’arrivée du nouveau lord, lointain cousin sensé relever les finances, chez les Bridgerton, c’est l’effervescence.

Outre l’entrée dans le monde d’Héloïse et le retour de Colin, Anthony, l’aîné de la fratrie et chef de famille, a annoncé sa ferme intention de jeter son célibat par la fenêtre et de se trouver une épouse, vite fait, bien fait. Il faut dire qu’il a en tête une liste de critères aussi précis que pragmatiques.
De quoi décourager le romantisme de sa mère et de sa soeur aînée, mais pas suffisamment pour refroidir les ardeurs de toutes les mères de jeunes filles à marier devant un parti si intéressant.

Pendant ce temps, deux nouvelles arrivées, Kate et Edwina Sharma, fraîchement débarquées d’Inde, font leur entrée dans la bonne société londonienne, sous l’étroit patronage de Lady Danbury. Elles aussi ont dans leurs bagages d’importants enjeux pour cette Saison londonienne.

Il semblerait que la mystérieuse Lady Whistledown (à qui la merveilleuse Julie Andrews prête sa voix), auteur de la gazette mondaine, ait subodoré le parfum de scandale et de débauche qui entoure cette nouvelle Saison, car la voici aussi de retour.
Mais gare à elle, sa Majesté a bien l’intention de la démasquer et de ne pas la laisser lui voler la Saison cette fois-ci.

WARNING : le trailer ci-dessous contient des spoilers sur les enjeux de cette saison.

La Chronique des Bridgerton : the perfume of scandal and love !

Dédicace à ma Mimine pour nos nombreux échanges hilarants sur cette série.
Tes commentaires sont la confiture sur le scone de cette série.

Chers lecteurs,

Ainsi que le dirait cette chère Lady Whistledown …
Nous n’allons pas nous mentir. La première saison de Bridgerton m’avait laissé fort dubitative autant sur l’exécution de la chose que sur son succès.

Il faut dire qu’il fallait déjà passer le cap de l’hérésie historique, tant au point de vue des couleurs, des styles, des coupes, des chaussures, des manières et des anachronismes en tous genres, pour accepter l’originalité de la série se plonger dans l’ambiance.
Le parfait petit cauchemar d’un historien maniaque spécialiste de la Régence anglaise en somme.
Quoique sur la question de l’hérésie historique, je reste convaincue que Reign reste la série maître en la matière.

Une fois le décalage et une certaine dose de second degré acceptés, il fallait encore se farcir le personnage de Daphnée, parfait diamant de la Saison londonienne : pure et diaphane … Donc insipide, prude, un peu naïve (pour ne pas dire nunuche) et parfaitement agaçante.

Je vous le dis sans fard, chers lecteurs, cette demoiselle n’aurait pas tenu deux rounds de joute verbale face à Elisabeth Bennett.

Quand enfin cessa son petit jeu de « Je t’aime, non plus » avec le Duc et que le mariage fût enfin célébré, nous eûmes droit à la lune de miel.
Leurs incessantes parties de jambes en l’air dans tous les fourrés du domaine qui occupèrent les deux dernières épisodes de la première saison.
Jamais on n’épuisa autant une tension sexuelle entre deux personnages que dans ce scénario.

Donc couleurs fluos, sexe et anachronisme, Bridgerton avait beau ne pas manquer de charme, je m’étais dit : No way. Never again.

Il ne faut jamais dire : Fontaine, je ne boirais pas de ton eau.

La saison 2 est donc arrivée sur Netflix avec une vague d’enthousiasme grandissante et quelques piaillements suraigus : Anthonyyyyyyy !

Hello Mylord ! Dites-moi, vous avez gagné en aura depuis la saison précédente non ?

Mais l’avalanche de gif sur Twitter n’était pas suffisante pour gagner une June. Que nenni !

Sur ces entrefaites, arriva ma Mimine, qui me glissa à l’oreille : J’ai vu le premier épisode. Ca se présente drôlement mieux que la saison 1 quand même. On le regarde en équipe ?

Damned ! J’étais faite, cher lecteur. Prise au piège. Acculée. Au pied du mur.

Un épisode, deux, trois… Holà ! que se passe-t-il ?

Certes, les couleurs des costumes, plus que chatoyantes, me font toujours glorieusement saigner les yeux. Il faudra d’ailleurs que l’on débriefe sur cette perruque et le style toujours résolument Marie-Antoinette de cette pauvre reine. J’en ai des hoquets à chaque fois, même si Golda Rosheuvel porte cela avec une dignité toute bonnement royale.

Certes, on joue toujours au  » Je t’aime, moi non plus », très classique des romances. Avec, comme de rigueur dans Bridgerton, une saison centrée autour de l’intrigue amoureuse d’un des enfants. Hello Anthony !

Certes, nous avons subissons toujours d’interminables oeillades langoureuses et brûlantes et des scènes d’hésitation à n’en plus finir.
Avec en sus de splendides ralentis, au cas où on n’aurait pas tout capté à ce qui serait en train de se passer…


MAIS…

Mais les personnages gagnent en profondeur et cela déjà, ça change beaucoup de choses. Le caractériel Anthony éclipse de loin la diaphane Daphnée et ses découvertes sexuelles.

Outre son côté brun ténébreux physiquement intelligent, son personnage est plus complexe. Intransigeant à la limite du pénible, fougueux, le jeune lord Bridgerton a le sens du devoir chevillé au corps jusqu’à la moelle. Ce qui va lui jouer quelques vilains tours, assez plaisants à regarder.
A sa décharge, il a aussi un douloureux et très inattendu passif, qui va nous être expliqué par la backstory des Bridgerton, enfin dévoilée.

On appréciera d’ailleurs, autant sur l’interprétation que sur le fond, des scènes particulièrement poignantes et bien vues sur les sujets abordés.
Scènes qui donnent toute sa force à la conception très distanciée du mariage, revendiquée par Anthony.

A une époque où la probabilité de perdre sa moitié en couche, d’un accident ou d’un bête rhume est relativement élevée, on ne peut s’empêcher de penser qu’à un certain niveau, son raisonnement se tient.

Sans compter que son personnage fait également ressortir la lourde part de responsabilité qui repose sur les aînés de famille.

Des éléments qui en font un personnage central masculin assez intéressant, auquel répond un alter ego féminin au caractère tout aussi fort et plutôt bien étoffé.

Et là, spoiler alert. Impossible de vous en dire plus, chers lecteurs, sans vous gâcher le plaisir. Sachez simplement qu’entre ces deux-là, il va y avoir du sport, et pas que dans le lit, s’entend.
Le festival du lancer de piques est officiellement ouvert.

Dans la fratrie Bridgerton, je demande maintenant les frères cadets. A l’instar d’Anthony empêtré dans son sens aigu du devoir, Colin comme Benedict sont en recherche d’eux-mêmes, chacun à leur manière.
Si pour Anthony cela passe par la quête éperdue de l’épouse parfaite, pour ses cadets, cela donne des expérimentations insolites aux résultats approximatifs.

C’est un peu sexe, drogue et rock n’roll, sous la Régence. Du coup, on va remplacer le rock n’roll par de l’art et du quadrille. Oui, nous sommes en 1814. Pour la drogue en revanche … ah je vais vous laisse découvrir par vous-même ces petits moments hilarants.

Les sœurs ne sont pas en reste. Si Daphnée est plus effacée dans cette saison, réduite au rôle de conseillère, Éloïse, en revanche, bien peu intéressée par la quête d’un mari, va mettre de l’animation pour sa première saison.
Entre idées féministes et sa quête pour dévoiler l’identité de Lady Whistledown, elle va se faire quelques frayeurs et devoir remettre en cause certains éléments de son existence.

Dans cette saison, de façon générale, les fils narratifs se rejoignent autour d’une thématique commune : celle du sens de l’existence.
Comment être qui l’on est et donner un sens à son existence, à partir du rôle ou de la place qui vous a été impartie ?

Grande question. Vous avez 7 épisodes….

On ne va pas tomber dans le traité philosophique, ne plaisantons pas non plus. Ce n’est pas franchement la vocation de l’oeuvre originale. Mais il faut admettre que surgissent des thématiques intéressantes, des rebondissements accrocheurs qui font que la chantilly sur les cupcakes passe mieux.

Et puis, il y a le ton. Plus léger, plus enlevé, plus impertinent, oserais je dire. Il y a une sibylline autodérision qui flotte. Je me suis surprise d’ailleurs moi-même à éclater franchement de rire devant certaines scènes.

Nous avons même, ô suprême référence, une Darcy, sublime petit clin d’oeil à Orgueil & Préjugés. Les initiés comprendront et en riront. Pour les novices, je vous laisse regarder la série Pride & Prejudice, de la BBC, de 1995, avec Colin Firth et Jennifer Ehle, pour comprendre d’où vient cette référence mythique. Scène des plus « rafraîchissantes » qui vient évidemment briser toute idée de prendre la série de façon sérieuse.

J’en profite pour décerner ici la mention spéciale du jury au meilleur tandem de cette saison : Lady Danbury & Lady Bridgerton.

Le rythme aussi est plus dynamique avec moins de longueurs interminables. Moins mais pas un certain nombre quand même.
Je vous ai promis de ne pas vous mentir, chers lecteurs, donc soyons francs. On a quand même nombres de scènes où l’on se regarde dans le blanc des yeux, en s’effleurant les doigts au ralenti, pendant un temps infini. Sans compter, bien entendu, des valses hésitations parfois incompréhensibles et à n’en plus finir
Je vous avoue sans fard que parvenue à un certain point :

  • Il me semblait impossible que personne n’ait réalisé avant ce qui était en train de se passer, tant les deux personnages étaient à trois frôlements de se sauter dessus. Un bruissement de tissus de plus et leurs vêtements étaient limite en train de prendre feu. Merci au personnage qui s’écrie à l’épisode 7 :  » Etais-je vraiment aveugle ! Mais comment n’aies-je pu rien voir depuis le début. » Indeed machine. Et à ce stade-là, il faut une canne blanche et un labrador. J’ai explosé de rire face à la spontanéité de cette réplique. On aurait dit que la série se moquait d’elle-même, c’était tout bonnement délicieux.
  • Je ne comprenais plus trop ce qui les retenaient encore les deux. Autant, au départ, le postulat est plutôt clair pour chacun, autant, à partir des épisodes 6- 7, vu les retournements de situation, on est en mode « Come on ! »

Mais, que voulez-vous, Bridgerton reste Bridgerton. Il faut savoir ce qu’on regarde.

Bridgerton n’est pas du tout ma tasse de thé à l’origine. Je ne méprise pas la romance, mais à un certain niveau, elle me fait pouffer ou lever les yeux au ciel.
Je l’aime avec une touche d’esprit, comme dans Jane Austen, lorsqu’elle permet une certaine satire.

Cependant, cette saison de Bridgerton a su me faire accrocher au côté tout à la fois romance et décalé de la série. Contrairement à la saison 1, je ne me suis pas posée la question de ce que je regardais. J’ai adopté cette légèreté clairement assumée et je me suis amusée.

Il règne un vent de fraîcheur, un petit air de renouveau qui fait que la série semble enfin avoir trouvé ses marques et son rythme.
Elle semble aussi s’être affranchie des scènes de sexe dans tous les sens, pour s’attacher à mettre plus en valeur la complexité de ses personnages. Ce qui, de mon point de vue est un plus, mais ce n’est pas sûr que tous les fans de la première saison apprécient.

Ceci dit, je rassure tout le monde, vous aurez droit à quelques passages qui font sauter les baleines des corsets.

Reste à espérer que cette ligne de conduite se confirme avec la saison 3 à venir, car Shonda Rhimes, la productrice, a tout de même prévu 8 saisons. Oui, 8 !

4 réponses à « La Chronique des Bridgerton (S.2) : The perfume of scandal and love ! »

  1. Avatar de Alberte Bly

    Merci pour ce résumé de la saison 2. Je suis très exactement dans la meme situation que toi! J’ai cédé au vu de l’engouement et j’étais en panne de série à costumes. La saison 1 etait si fade ! J’ai malgré tout regarder la 2nde et ma foi ca a été une bonne surprise même si franchement à la fin on est clairement en mode « COME OOOOON » comme tu dis xD
    Il m’est arrivé de rire aussi, mais je crois que j’ai plus ris de la série qu’avec elle ! En fait ca m’est arrivée une fois. La scène dans la bibliothèque de nuit, où Anthony révèle son passé sur fond d’orage et où il annonce juste que *SPOILER- Il a été piqué par une abeille – SPOILER*
    C’etait trop dramatique pour moi comme situation :’)

    ENFIN, j’ai hâte de lire la suite de tes aventures avec les Bridgerton, en esperant en effet que les saisons suivantes soient plus de l’acabit de la saison 2 que de la 1 (j’ai cru comprendre que les fans fans fans avaient préférée la saison 1 parce qu’elle comportait plus de scènes de sexe justement d’ailleurs !)

    Aimé par 1 personne

    1. Avatar de juneandcie

      Ah mais l’abeille ! Ce drame. En même temps vu l’époque, ça nous paraît dérisoire avec les moyens modernes, mais ça doit horrible de voir quelqu’un mourir comme ça en s’étouffant, sans pouvoir faire quelque chose.

      Aimé par 1 personne

      1. Avatar de Alberte Bly

        J’avoue… Mais j’ai quand même pas pu m’empêcher d’éclater de rire au vu de l’ambiance super dramatique qu’ils créent autour de ca. L’orage quoi… L’orage x)

        Aimé par 1 personne

  2. Avatar de C’est le premier, je balance tout #22 – Alberte Bly

    […] Côté série on s’est absolument régalées en lisant l’article de June and Cie au sujet de la saison…. Ayant commencé la série sous la pression populaire (humour évidemment), on avait plutôt peu […]

    Aimé par 1 personne

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