Quoi de mieux pour occuper un long trajet en voiture que d’en profiter pour initier un voyage en compagnie d’un nouvel auteur.
Enfin « nouvel », tout est relatif. Si je n’avais pas encore abordé la facette romancier de Mark Gatiss, j’avais largement eu le temps de me faire une idée de son style à travers les épisodes de Sherlock et Doctor Who. A force de jongler entre mes scénaristes adorés (Steve Thompson included of course) j’ai fini par discerner à qui pouvait bien revenir la paternité de telle ou telle répartie. Le doux cynisme de Mark Gatiss m’était donc devenu familier.

Aussi n’était-il pas que la trilogie Lucifer Box me fasse aussi impétueusement de l’oeil.
Je m’apprêtais à céder à l’appel du coffret en version anglaise… lorsque mon oeil a été attiré par la somptueuse version française du premier volet, le Vesuvius Club, éditée par Bragelonne.

J’avoue un léger faible pour les Éditions Bragelonne qui ont souvent des couvertures magnifiques, outre la qualité de leur ligne éditoriale.
J’ai donc craqué sans plus d’hésitations. Petit cadeau de Noël et péché bien vite oublié face au petit bonheur qu’est l’ouvrage.
J’en profite d’entrée de jeu pour saluer la qualité de la traduction. J’ai retrouvé sans aucune peine le ton si particulier de Mr Gatiss, Sa désinvolture, son humour mordant, son style narratif et même certaines de ses images.
J’ai même croisé au détour d’une page une description de pommettes qui devrait en rappeler d’autres bien connues des initiés.
« Une baronne m’a dit un jour qu’elle pourrait s’ouvrir les veines en se coupant avec l’arête de mes pommettes. »
The Vesuvius Club p.21
J’ai cru voir passer l’ombre d’une Irène Adler en tenue d’Ève.
Le résumé ?
Lucifer Box, le plus décadent et irrésistible des agents secrets au service de la Couronne se lance dans une sombre enquête dans le Londres du début du XXeme siècle. Cadavres escamotés, scientifiques assassinés, sombres disparitions. Débauche et mystères dans les entrailles de Londres. De Londres à Naples, Lucife saura donner de sa personne pour parvenir à élucider ce mystère. James Bond peut aller se rhabiller. Le plus séduisant et efficace des serviteur de sa Majesté s’appelle Lucifer Box et son sourire est une arme.
C’est trépidant, enlevé, débridé et plein d’humour.Insupportable de narcissisme et hilarant, Lucifer vous emporte dans l’aventure avec un flegme tout britannique. Du pur Mark Gatiss dans toute sa splendeur.
Ça se dévore d’une traite. En trois heures, à mon grand dam j’en avais fait mon repas. 305 pages avalées sans l’ombre d’une indigestion.
Hélas! Car, à ma connaissance, c’est là le seul tome édité par Bragelonne.
Je vais donc revenir à ma tentation première, la version originale. Tant pis pour la superbe couverture pour le moment. Dépouillée de toute appréhension cette fois-ci, impatiente de me lancer dans la suite des aventures de ce cher Lucifer.

« – Et vous ? Qu’êtes-vous donc ? Artiste réputé et dandy raffiné le jour, mais la nuit tombée…gourgandin, sodomite et assassin !
Je devais admettre que c’était plutôt bien résumé.
Le Vesuvius Club. p304








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