Résumé.
Editions Magnard Jeunesse. Parution : avril 2016. Prix : 13.90€
Jan est un garçon plein de vie d’une vingtaine d’années. Avec son ami Nils, ils sont comme les deux doigts de la main depuis toujours, faisant les 400 coups ensemble. Mais une virée à moto pourtant anodine fait tout basculer. Nils rate un virage et tombe dans le coma.
A partir de cet instant, Jan n’aura de cesse de lutter pour ramener son ami dans le monde des vivants. Pour garder l’espoir et un peu de sa présence, il lui écrit des lettres chaque jour pour lui raconter ce qu’il a manqué, les amis, les amours, le service civil. Et chaque jour, il lui les lit, guettant une réaction, un signe.
Jan en est convaincu, un jour Nils va se réveiller et grâce à ses lettres, il pourra rattraper le temps perdu.
Mais les mois passent sans amélioration. Autour de Nils, famille, amis et petite amie commencent à perdre espoir, accablés de le voir toujours végétatif. Seul Jan s’obstine à croire en son ami, qu’il exhorte sans relâche à se réveiller. Les médecins l’ont dit : si Nils veut revenir tel qu’il était, mieux vaut pour lui que ce soit très vite ou jamais.
Mon avis.
Tout d’abord un très grand merci à La Tête en Claire car j’ai découvert ce livre grâce à son concours et ses conseils avisés. Dès les cinquante premières pages, j’ai su que ce livre et moi on n’allait pas se lâcher.
C’est un très beau roman à l’écriture fluide et agréable que j’ai dévoré d’une traite. Une fois en main, les pages se sont tournées toutes seules tant le personnage de Jan est attachant.
Le gros atout de ce roman c’est qu’il se construit comme un journal intime, constitué uniquement par les lettres que Jan écrit à Nils. A travers Nils, c’est donc à nous, lecteurs, que Jan s’adresse indirectement. De cette façon, nous sommes en prise directe avec les différents personnages qui constituent l’univers des deux jeunes hommes, mais aussi avec les sentiments de Jan. Ses espoirs, ses angoisses, sa frustration, sa colère, son impuissance.
A travers les lettres de Jan, d’autres destins se croisent, d’autres histoires qui gravitent dans sa vie, comme celles du Nid de Coucous, ainsi qu’il surnomme affectueusement cette clinique psychiatrique où il effectue son service civil. Des existences écorchées ou brisées dont il prend soin et qui l’aident aussi à mûrir et à affronter ce qu’il traverse.
Du fait de son caractère intime, l’écriture dense et rythmée de Jan coule spontanément. Sans fioritures. On ne cherche pas à faire dans le pathos, on se contente de raconter l’instant. Car l’instant est tout ce qui compte. Faire vivre à Nils le présent parce-que Jan ignore si son ami sera encore là, dans ce lit. C’est qui donne au récit sa force et sa sincérité.
C’est aussi ce que j’ai particulièrement apprécié, car June déteste qu’on en fasse des tonnes quand on parle de sujets graves. Et elle parle d’elle à la troisième personne. Tout va bien. Souvent le poids du thème se suffit à lui-même et la plus grande simplicité génère la plus belle émotion. Comme c’est le cas dans ce roman. On n’a pas besoin de démontrer par a+b2 que l’amitié entre Jan et Nils est forte et sincère. On la vit au travers ses propos, son besoin de se confier à son ami, même si celui-ci ne peut pas lui répondre.
Grâce à ce récit terriblement vivant, Rita Falk permet au personnage de Jan de nous toucher profondément. Au fil des pages, on se laisse aisément porter par les sentiments, les émotions de Jan, sa volonté de croire que Nils va se réveiller, les réactions contradictoires de ses amis qui oscillent entre persévérance et abandon. C’est toute une palette de sujets et d’émotions complexes qu’aborde Rita Falk à travers Très vite ou Jamais et elle le fait avec une grande sensibilité.
Normalement conseillé à partir de 14 ans, Très Vite ou Jamais est un roman d’une belle maturité qui ne manquera pas d’accrocher un jeune lecteur mais aussi un public plus averti. C’est une histoire douce-amère, émouvante et implacable à la fois qui vous fait passer du sourire aux larmes.
16 réponses à “Très vite ou jamais.”
Merci pour la découverte, il a l’air PAS MAL du tout !!!
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Une excellente surprise pour moi. Je l’ai lu d’une traite, comme on boit une limonade en été. Et je n’ai pas été déçue. On évite de tomber dans les clichés ou l’excès de pathos. Très bien mené.
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Je l’avais repéré chez Claire 😉 il me tenhe beaucoup!! Il a tout pour me plaire.
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C’est l’équilibre qui a l’air vraiment sympathique, avec cette absence de pathos ou du contraire. Pourquoi pas!
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Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’empathie ou d’émotions bien au contraire mais on ne tombe pas dans l’exagération.
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June m’a donné envie de le lire (tu lui diras d’ailleurs d’arrêter de faire grandir ma wish list). Le fait que l’auteure ne tombe pas dans le pathos devrait me plaire. En attendant de lire le roman, je m’en vais faire des stocks de mouchoirs, sensibilité oblige.
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June te fait dire que c’est dommage ce problème de wish list car elle a lu plein de trucs sympathiques ce weekend… (elle dit aussi que sa schizophrénie se porte bien, elle te remercie) Mais que cela n’est que juste revanche parce que tu as la belle édition Barnes and Noble de Sherlock 🤣
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En effet si tu es sensible les mouchoirs sont de rigueur! Je suis moi même une émotive pas très anonyme et j’ai bien pleuré XD
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Des trucs sympas ? On s’en moque de la taille d’une wish list, non ? Je veux bien les découvrir 🙂
J’espère que June aura bien son intégrale de Sherlock Holmes pour son anniversaire. Elle a fière allure dans une bibliothèque (l’intégrale, pas June) même si elle nécessite de passer quelques heures dans une salle de sport pour avoir les muscles assez développés pour la lire confortablement. Quoique pour un dragon, le poids ne devrait pas être un problème 🙂
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Je suis tellement contente qu’il t’ai plu autant qu’à moi =D Et puis ta chronique rend bien justice à ce merveilleux livre ❤ ❤ ❤
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Un livre qui me plairait, je pense, à moins que tu ne me le déconseilles ^^
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Euuuh… Ce n’est pas très gai mais le ton reste léger avec de l’humour. Je pense qu’il te plairait.
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Je ne l’avais pas vu passer, mais tu donnes clairement envie de me pencher sur son cas. Surtout que j’ai souvent peur du pathos avec ce type de thème, je déteste quand l’auteur veut à tout prix nous tirer les larmes…
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J’adore les livres épistolaires, le sujet à l’air très dure et touchant. Je l’ajoute à ma WL !
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[…] Très vite ou jamais, de Rita Falk. Une sélection de La Tête en Claire. […]
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