Il y a des chansons comme ça dont on se serait bien passé de connaître les paroles. Seulement voilà, elles tournent depuis des décennies dans tous les événements familiaux ou sociaux : le mariage de la frangine, baptême de la petite cousine, les communions ou bar mitzvah, l’anniversaire de l’oncle Joseph ou les cinquante de mariage de Josée et Liliane. Dès qu’il faut faire dans le festif, elles ressortent. Un vrai réflexe de Pavlov.
Des trucs que pourtant on n’écouterait pas d’ordinaire, même porte et fenêtres calfeutrés dans sa chambre, à l’abri de tout regard, un soir de doute. Mais voilà, avec un p’tit verre, dans le contexte, c’est inexplicable mais ça passe… Du moins c’est supportable.
Du coup, c’est infaillible, dès les premières mesures, on a le refrain en tête. D’ailleurs tenez, si je vous dis : Mets tes deux pieds en canard …
Combien de vous ont eu les paroles en tête instantanément ? Allons, levez la main. N’ayez pas honte. On est tous dans le même bateau. On est là pour en parler.
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Et maintenant si je vous dis : coin-coin…
Un lointain souvenir de boum est remonté à votre cerveau ? Un vague goût de Carambar dans la bouche ? Ne paniquez pas ! Tout va bien. Vous êtes juste victime d’un affligeant lavage de cerveau social et collectif. L’essentiel c’est de s’en rendre compte pour parvenir à y résister. Vous êtes plus forts que ça.
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Hit de l’été 1987, celle-ci on en a oublié les paroles mais hélas pas le refrain : C’est l’amûuur, mûur, mûur !
Des réminiscences estivales affleurent chez les plus anciens d’entre nous alors même que vous ne pigez pas un broc des paroles ? Ça aussi c’est normal. Pour vous dire la vérité même l’un des créateurs de l’objet du délit (car ils étaient trois en réalité) n’en est pas particulièrement fier. Croyez-moi sur parole, il fut l’un de mes professeurs en droit du show-business. Et il faut croire que rien ne vaut l’expérience, car c’est un des meilleurs spécialistes en la matière. Comme quoi les rengaines entêtantes, ça mène à tout.
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On continue d’avancer dans les années pour arriver à l’été 2000 où on aime tous ces soirées là… Le premier qui fait la chorégraphie en prime, a un gage.
Les paroles ne dépassent pas franchement le stade de la braguette mais ça reste relativement bon enfant et il faut avouer que le monsieur a bien géré la reprise de Cloclo. De l’art de faire du neuf avec du vieux.
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Et voilà le summum de la chose. Son ultime illustration. Le Maître en la matière. Ma Némésis musicale. Le truc qui englue tes neurones en dépit de toute ta volonté.
Il faut bien reconnaître une chose, c’est que pour le coup c’est voulu et assumé. Il nous en donne même la recette dans les paroles.
Pour faire une chanson facile, facile,
Faut d’abord des paroles débiles, débiles,
Une petite mélodie qui te prend bien la tête,
Et une chorégraphie pour bien faire la fête,
Dans celle là, on se rassemble, à 5, ou 6, ou 7
Et on se colle tous ensemble, en chantant à tue tête.
Sur ce, il ne me reste qu’à vous souhaiter un joyeux Freaky Friday et un très beau week-end. Personnellement, après ça, je vais prendre un Doliprane et me rouler en boule.
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