Toujours très en forme, July revient de Rome (et non du rhum) pour nous parler du Vatican, avec la série The Young Pope, une création de Canal +.
Vous allez me dire, après les séminaristes, le pape, July nous cacherait-il quelque chose ? Une crise de foi ?
Je vous rassure, mes fidèles agneaux, July ne nous cache rien qu’autre qu’une terrible addiction aux jeux de mots foireux, même si dans son cas, ce serait plus une crise de foie que de foi… Mais ceci est une autre histoire.
En attendant, la très belle réalisation de Paolo Sorrentino et le charisme de Jude Law semblent avoir enflammé son enthousiasme. On le croirait près à virer la Curie (et non sa cuti mouhahaha, moi aussi je suis en feu) pour les beaux yeux de Jude.
Je vous laisse déguster tout ça. Allez en paix mes enfants.
Si Stromae chantait Papaoutai, je vous propose ici de parler de la Papaotai. Oui, bon d’accord, je sais, c’était nul, mais je n’avais plus de jeu de mots introductif bien soigné. J’ai tout dépensé lors d’un voyage scolaire et faut le temps de refaire les stocks. En attendant, je vais ici vous présenter The Young Pope, une série Canal + en dix épisodes diffusée à l’automne 2016. The Young Pope, keskecé ? C’est l’histoire de Lenny Benardo, premier pape nord-américain élu comme souverain pontife et qui est un conservateur avant-gardiste[1]. Il est interprété par Jude Law.
Cette élection apparaît donc tout d’abord comme un coup médiatique de la part des vieux schnocks que peuvent être parfois les cardinaux. On se demande où la Curie[2] veut en venir. Puis on s’aperçoit vite que le nouveau pape, Pie XIII, se met à compter les points entre cardinaux[3]. Et qu’il a réussi à se faire élire mais que les cardinaux ne savent pas qui ils ont élu. Un pape qui veut faire la révolution, c’est plutôt rare.
Et pourquoi c’est bien ? Parce que Paolo Sorrentino sait ce qu’il fait. C’est pas Jo l’rigolo non plus[4] : il a eu l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2014 pour La Grande Bellezza qui a aussi récupéré un Golden Globe la même année. Enfin il est régulièrement en compétition à Cannes où il a obtenu un Prix du jury en 2006. Ici, Sorrentino nous fait un long film de dix heures plutôt qu’une série en dix épisodes. En témoigne la photographie, la lumière et la mise en scène, dignes de celles d’une salle obscure. En témoignent également les décors qui sont plus vrais que nature car face à l’impossibilité de tourner au Vatican, on a reproduit la place Saint-Pierre, sa basilique[5], son obélisque, ses colonnades ou encore la reproduction de la chapelle Sixtine tandis que les scènes des jardins sont tournées dans des extérieurs magnifiques. En témoigne aussi l’intégration de la musique de façon quasi parfaite (I’m sexy and I know it colle parfaitement à la scène en question[6]). En témoignent enfin les comédiens du casting comme Cécile de France, Diane Keaton, James Cromwell, moins connu mais à la filmographie longue comme mon bras[7] (vous irez voir sur le Net), ou bien évidemment Jude Law.
Jude Law, justement. Ici, c’est Jude qui fait la loi[8]. On le retrouve enfin dans un rôle digne de lui. Parce que c’est pas tout, les amis, mais ce n’est pas dans le Roi Arthur réalisé par Guy Ritchie qu’on allait avoir un bon rôle pour lui[9]. Mais là, chez Sorrentino, ça passe bien. Il est bon dans son rôle, même si celui-ci est un peu cliché parfois. C’est un pape rebelle qui s’en va à l’encontre des règles de ses prédécesseurs portant la croix et la bannière : il fume clope sur clope dans l’enceinte du Vatican, impose ses propres choix et confie des missions importantes afin de régler des problèmes dans l’Église à qui il veut donner un visage humain. Il se compare à Kubrick ou aux Daft Punk. Et il envoie ses cardinaux avec cynisme en Alaska lorsqu’il veut les écarter (après avoir fait semblant de leur faire prendre une destination au hasard sur son globe).
Mais malgré ce visage humain, Lenny/Pie XIII est seul. Il s’enferme dans sa solitude et il a perdu la foi. Il ne se montre pas, malgré l’insistance de sa chargée de communication, jouée par Cécile de France. Il nomme dès son intronisation Sœur Mary, campée par Diane Keaton, qui l’a recueilli lors de son enfance après son abandon par ses parents. Et s’il est seul c’est parce qu’il est en quête de ces parents qui ne l’ont pas gardé près de lui. C’est cet abandon qui l’a fait se tourner vers le christianisme (et un peu Sœur Mary aussi) mais on se demande quelle est sa position vis-à-vis de Dieu.
Au final, on se laisse porter par la série qui malgré quelques clichés, reste agréable à suivre. Une suite/série dérivée a été annoncée. Si dans un premier temps on annonçait une seconde saison, il semblerait qu’on se dirige plus vers une autre série appelée The New Pope, toujours réalisée par Sorrentino. Mais au final, alors que Guy Ritchie avait prévu six films sur le Roi Arthur[10], le bide intersidéral du premier film fait que Jude Law risque d’être probablement plus disponible. En gros, on n’en sait rien. On verra. Prions mes frères, prions mes sœurs pour que le grand Jude face une saison de plus et que nous ayons ainsi Pie XIII à l’écran une fois de plus.
À bon entendeur, surtout divin ou agent de Jude Law, salut.
July
Et si tu veux le trailer le voilà :
[1] Avis à ceux qui révisent le bac de français : cette expression est un oxymore. Par contre, si vous ne savez pas ce qu’est un oxymore, vous feriez mieux de réviser le bac au lieu de lire cet article.
[2] Et non, dans la Curie, il n’y a pas de chavaux.
[3] Bon, comprenez-la vite, celle-là, parce que je vais me faire choper par la Haute Autorité des jeux de mots pourris.
[4] « Jo l’rigolo ??? » Kaamelott, Livre I, épisode 5 (édition DVD de 2005), réalisé par Alexandre Astier.
[5] Non, June, pas la plante.
[6] https://ok.ru/video/267114908175, consulté le 27 mars 2018.
[7] Et encore, je dis mon bras, mais il est petit comparé à une autre partie de mon anatomie. Je parle bien évidemment de mes jambes. Qu’est-ce que vous êtes allés penser ? Non mais sérieusement, June, ton lectorat a l’esprit tordu !
[8] #blaguebilingue #désolé #sorry
[9] Si quelqu’un a compris ce film, je lui déconseille de prendre le volant. Attention à la crise d’épilepsie, ça peut se déclarer deux ans après visionnage d’un film de l’ex-mari de Madonna.
[10] https://www.nouvelobs.com/cinema/20140128.CIN0984/guy-ritchie-une-saga-en-six-films-sur-le-roi-arthur.html, consulté le 28 mars 2018.
6 réponses à “The Young Pope”
Je vais regarder cette série. Étant à Rome, quand je reviendrai, cela me rappellera des souvenirs. 🙂
Bonne soirée,
Jessica
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Oui, tu peux c’est vraiment bon. Quelques petits clichés mais ça reste agréable à suivre.
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Ca marche, avec plaisir ! Bonne fin de journée,
Jessica
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[…] Et si on regardait The Young Pope (ou pas) […]
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Hey ! Mais ça a l’air sympa ça ! Bon j’en avais entendu parlé mais noyé par les séries jumelles « Borgia », j’avais fait un peu une overdose sur le Vatican (pas la même époque, d’accord). J’vais essayer de rattraper ça.
Par contre, c’est moi ou… Jude Law dans sa chaise longue ressemble au fils spirituel de Zaza / Michel Serrault de la Cage aux Folles ? XD XD
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Il y a de ça effectivement.
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