Résumé
Editions Albin Michel. Parution : mai 2018 Prix : 22.90€
1983. Ce qu’on appelle encore « le cancer gay » fait des ravages aux Etats Unis, inquiétant la communauté internationale.
En France, à l’hôpital Saint-Louis, le docteur Valensi trouve une feuille d’analyses classée par erreur dans le dossier d’une patiente. Ne pouvant s’empêcher de la lire, il découvre effaré des résultats catastrophiques. Pourtant, nulle trace du patient dans l’hôpital.
Pourquoi Ali Benyoussef a-t-il été renvoyé chez lui ? Que sait-on de son diagnostic ? Et surtout, se pourrait-il qu’il soit le cas zéro d’une épidémie de cancer gay en France ?
Consciencieux et acharné, le docteur Valensi va faire front contre tous pour trouver la vérité et tenter de soigner ce malade ? Mais face au silence et la dénégation de sa hiérarchie, face aux risques de contamination, fait-il vraiment le poids ?
Mon avis : Attention suspens !
Petite mise au point de prime abord : ne vous attendez pas à trouver ici l’histoire rigoureusement scientifique et historique du premier cas atteint du SIDA en France. Si le roman en reprend très globalement le contexte, l’ensemble reste totalement imaginé et romancé. Il n’en reste pas moins que le résultat est un thriller implacable au suspense insoutenable.
De fait, si elle n’aborde pas ce récit sous le jour de la vérité historique, ce qui rend le récit imaginé par Sarah Barukh véritablement addictif, c’est qu’elle fait jaillir sous la maille du roman une autre vérité. Une vérité humaine : celle de la peur, du risque, de l’ignorance. Celles des équipes médicales confrontées en cette année 1983 à l’apparition des premiers cas de SIDA. Que faire face à une maladie dont on ignore tout : mode de transmission, évolution, développement. Comment soigner ? Certes. Mais aussi comment se protéger ? Protéger son entourage ? Quelles sont les risques ? Et quelles sont les limites en tant que soignant ? Quand la peur prend le dessus, les réactions s’emballent.
C’est au milieu de ces problématiques, et pour faire écho au traumatisme qu’a été l’apparition du SIDA pour la communauté soignante, qu’elle met en scène ce jeune médecin interne que son éthique pousse à soigner ce malade, en dépit de tout. Héros ou inconscient, altruiste ou égoïste, le récit nous le dira. En attendant, il nous entraîne dans les coulisses du monde hospitalier à ce moment critique, et se heurte au silence et à la complainte rassurante des autorités : Ne rien dire. Surtout ne pas affoler. Effacer la maladie. Mais la réalité qu’il côtoie auprès de ce patient zéro est tout autre et le pousse à agir.
Pas une seconde, le roman ne laisse le lecteur en repos, jouant des rebondissements jusqu’à la dernière page, comme un ultime souffle. Et si l’on peut lui reprocher une certaine dose d’improbable dans sa dernière partie, Le Cas Zéro n’en pas moins un thriller très efficace et percutant, qui n’a pas été sans rappeler à mon souvenir le Fièvre de Robin Cook.
3 réponses à “Le Cas Zéro : attention suspense”
Robin Cook, tout à fait.
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N’est ce pas ?
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[…] Le Cas Zéro, de Sarah Barukh : Revenons en 1982, que feriez-vous si vous étiez un jeune interne qui découvrait l’un des premiers cas de SIDA en France ? Pas de traitement. Peu de connaissances. Aucune idée du mode de transmission. Et pas de dépistage. Alors, quel serait votre choix ? Attention thriller médical sous haute tension. […]
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