Fin du monde c’est reparti !
Souvenez vous, souvenez vous : en fin de saison 2, après avoir encore sauvé le monde à Dallas et les événements de la ferme de Sissy, notre fratrie dysfonctionnelle pensait avoir réussi à éviter définitivement l’apocalypse et rentrer tranquillou bilou à la maison…
Perdu !
De retour en 2019, se pose un petit problème : une autre famille squatte le canapé.
Leur foyer n’est plus le leur.
L’Umbrella Academy est désormais la Sparrow Academy.
Déçu par ce qu’il a vu d’eux en 1963, leur père a décidé d’adopter d’autres enfants.
Et la réalité en a été changée.
Mais pire que cela : les événements de 1963 ont crée une timeline où ils n’existent pas.
Ils sont donc à nouveau au coeur d’un énorme paradoxe temporel et la fin du monde est à nouveau en marche.
Quoi de mieux qu’une nouvelle apocalypse avec en prime des nouveaux frères et soeurs, assez pressés de vous éliminer ?
The Umbrella Academy (s.3) : Oops i did it again !
Alors que la saison 2 se terminait sur un final qui mettait l’eau à la bouche quant aux événements à venir, cette saison 3 est pour le moins déconcertante, mêlant le bon, l’excellent, le WTF, voir le lassant.
La saison s’ouvre pourtant en fanfare sur une scène de danse d’anthologie, qui, hélas, ne prend pas son sens par la suite.
Et à partir de là, cette histoire de Kugelblitz (littéralement foudre en boule en allemand) part en cacahuète, tant les tergiversations, conjonctures et fausses pistes assaillissent le spectateur.
Entre les causes du bouzin, les conséquences pour les uns et les autres, les revirements de parcours et les introspections de chacun, on y perd un peu son latin. On ressent même une certaine empathie pour la lassitude de Five et sa dépression.

Ceci dit, quoi de plus normal qu’un bon gros foutoir et des engueulades familiales pour la fin du monde.
Passons rapidement sur les membres de l’autre famille qui, à quelques exceptions, ne présentent pas grand intérêt. Beaucoup sont là que pour le décorum et jouer les doppelgängers face à notre fratrie de cinglés. De toutes façons, ils sont rapidement éliminés. Comme on tire la chasse.
En revanche, concernant nos petits parapluies, des développements très intéressants interviennent concernant individuellement certains personnages.
Le futur de Five semble refermer des éléments intéressants quant à la passée/future (on ne sait plus trop) apocalypse. Entre lui et lui, qui peut bien avoir raison face à la fin du monde.
Five reste d’ailleurs le personnage le plus passionnant de cette saison. Entre sens des responsabilité et dépression soignée à l’alcool, il nous offre quelques savoureux moments d’anthologie.
C’est que le jeune (19 ans à peine) Aidan Gallagher qui l’incarne, ne manque pas de charisme. Il réussit l’exercice délicat de concilier avec finesse dans son jeu d’acteur, son physique juvénile et la maturité, le vécu de Five. Il donne ainsi corps à l’aberration temporelle qu’il représente, rendant le personnage fascinant.

Élément notable de cette saison : la transition de l’actrice Ellen Page devenue Elliot Page est intégrée ostensiblement au scénario. Vanya devient donc Viktor aux yeux de sa famille et c’est un des points sympathiques des premiers épisodes.
Une façon de mêler réalité et fiction pour aborder les choses sans détour qu’on ne peut que trouver intelligente.
L’excentrique Klaus a lui aussi son heure de gloire. Délaissant son côté futile et dépressif, il prend une position clé pendant plusieurs épisodes grâce à des découvertes quant à son pouvoir. Malheureusement ce n’est que temporaire.
Pour d’autres personnages, comme Ben, Luther ou Allison par exemple, des pistes sont lancées, mais pas suffisamment fouillées. On tourne alors rapidement en rond dans les tergiversations et atermoiements, en attendant que, enfin, le pourquoi du comment se révèle.
Concernant Luther, je cherche encore l’intérêt du bouzin, car il y avait une sacré dose de… mignonnerie ? Mais je ne vais pas vous spoiler. Si quelqu’un peut m’expliquer qu’il me fasse signe.
En vérité, la grosse faiblesse du scénario se situe justement dans le trop : trop de personnages, trop de pistes, pas assez de place pour tout explorer.
On se rend bien compte que, pris indépendamment, chacun et chaque élément de ce puzzle présente un intérêt à être creusé. Sauf que oui mais tout de même l’apocalypse est en route. Alors cela reste superficiel, quitte à lasser.

Arrivé au milieu de saison, on retient quelques soupirs à revenir sur le même sujet pour la 200eme fois. On ressent clairement que les scénaristes étirent la pâte pour tenir jusqu’au fatidique épisode 10 où le rôle de chacun s’explique.
Le problème est qu’à force la dite pâte colle aux doigts.
Soyons francs, quand à l’épisode 8, on pense être au final de la saison et qu’il reste 2 épisodes de 41 minutes, c’est rarement bon signe.
Trop de mystère, trop de pistes, trop de secrets, trop de questions sans réponse dans cette saison. On s’y noie et la série s’y perd.

Dommage, car on apprécie encore beaucoup les personnages et on a quelques surprises et retournements qui valent le détour. De très bonnes trouvailles et des moments palpitants.
Fidèle aux multiples tours et détours du scénario, le final est à la fois surprenant, intriguant et WTF. Il vous laisse sur une impression de : and so what ?
A ne pas savoir si vous avez envie de continuer ou si vous êtes blasé des méandres de l’Umbrella Academy.
Il va falloir faire rapidement son choix car une saison 4 a d’ores et déjà été annoncée.
